Recette de famille – James Albon

Rowan aime vraiment cultiver des légumes. Son frère Tulip lui a une passion pour la cuisine. Si on combine les deux, cela devrait donner de délicieux plats.

Comment ne pas aimer la nature quand on grandit avec. En effet, la mère a une vision assez ésotérique. Pourquoi vouloir couper les ailes des poules afin qu’elles ne s’échappent pas et qu’elles pondent plus? Elles aussi ont le droit de vivre à leur rythme. L’isolement commencent à étouffer Rowan et Tulip. Quand on leur annonce qu’ils vont chacun toucher un héritage suite au décès de leur tante cela change tout. L’avocat doit rester une nuit car le bateau pour quitter l’île est déjà parti. Même si l’hôtel est bien glauque, le repas est si délicieux. C’est Tulip qui se trouvait au fourneau. Dorénavant il se fait appeler Danny car c’est plus commun. Un grand chef français lui a tout appris. Il pourrait se plaire sur Londres et avoir une vraie clientèle. Surtout qu’il a maintenant une maison assez isolée du tumulte de la ville. Une nouvelle aventure de vie avec son frère pourrait s’ouvrir à eux. Pour en être certain, rien de telle qu’une petite visite sur place. Le champs des possibles s’ouvrent de façon conséquente. D’autant plus en alliant le talent de cuisinier à celui de jardinier, ensemble ils pourraient soulever des montagnes. D’ailleurs, ils ouvrent un restaurant mais ce n’est pas si facile de gérer la clientèle. Parfois, il suffit d’un plat pour modifier la destinée et créer des souvenirs exquis. Et cela peut aussi donner des idées à des gens malhonnêtes. Sont-ils prêts à affronter ces individus? Eventuellement les criminels ont une autre apparence. Le restaurant Tulip’s connaît un succès qui va même aller s’exporter aux Etats-Unis. Jusqu’où cela peut aller? Faut-il tout être prêt à tout pour avoir de la reconnaissance?

Quand on lit le titre de la bande dessinée « Recette de famille », on peut s’attendre à trouver des préparations secrètes de famille. Et bien, pas du tout, nous en sommes d’ailleurs très loin. Toutefois, la filiation est bien présente mais pas comme vous pourriez l’imaginer. Qui ne rêverait pas de quitter la maison dans laquelle on a grandit, surtout complètement isolé sur une île? C’est un bon terreau pour débuter une histoire surtout entre frangins. Rowan et Tulip sont différents et pourtant très complémentaires. Ne pourrait-il pas émerger des conflits entre eux? L’un aime le rapport à la terre et des rapports simples avec ces amis. L’autre aime l’argent et la popularité. Forcément à un moment ça dérape. N’oublions pas que James Albon est anglais et qu’ils sont des adeptes de l’humour noir. C’est ce ton assez singulier et absurde qui permet à Agatha Raisin de M. C. Beaton d’avoir tant de succès. C’est la terre des Monty Python et même de Mister Bean, même si l’on n’est pas sur le même registre d’humour. Par conséquent, on nous sert sur un plateau une récit bien sombre et amusant avec une grosse quantité de cadavres. Certains sont d’ailleurs très utiles puisqu’ils permettent de faire pousser un succulent champignon. Les ambitions des uns affrontent l’éthique des autres et cela ne peut que mal tourner. Le lecteur aimera être étonné par les retournements de situations plus grotesques et improbables les uns des autres. Par contre au niveau graphisme, la surprise est au rendez-vous. Ceux qui aiment le classicisme auront mal à la rétine. C’est très coloré, pas forcément réaliste, le trait de crayon très présent et sans contour noir. Ce choix confère beaucoup de dynamisme et de joie à la bd qui au final ne l’est pas tant que ça.

Une bande dessinée qui vous fera regarder votre assiette autrement s’il vous dit qu’il y a des champignons.

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