
L’école des Beaux-Arts accueille une exposition mettant le végétal à l’honneur. La nature est omniprésente dans l’art. Pourquoi ne pas voir ces beautés exposées?
L’exposition est en lien avec la collection de la maison Chaumet. Joseph Chaumet (1852 – 1928) prend la direction d’une maison créant des bijoux depuis 1885. Il lui donne son nom puis installe en 1907 un atelier à Paris. Il ouvre également une boutique à Paris sur la place Vendôme dans l’hôtel Baudard-de-Saint-James où le siège se trouve toujours.
L’homme a du talent et beaucoup d’imagination à revendre. Il va même créer un laboratoire photographique pour immortaliser les créations. En parallèle, il dépose de nombreux brevets
Le commissaire de l’exposition, Marc Jeanson, directeur de la botanique du jardin Majorelle à Marrakech, a choisi une centaine d’objets dans la collection Chaumet, du musée Victoria & Albert Museum de Londres, le Royal Botanic Garden de Kew, le Kunstalle de Hambourg… Ainsi des sublimes bijoux de Chaumet, Majorelle côtoient « Iris » de Claude Monet, des pivoines de Robert Mapplethorpe et même une robe brodée de muguet de Christian Dior.
On s’émerveille devant la beauté des diadèmes qui font partie de l’Histoire de Chaumet. Marie-Etienne Nitot, créateur de la maison a dessiné celui l’impératrice Joséphine en 1780. D’ailleurs, cela lui a permis d’être joaillier attitré de Napoléon 1er. On peut voir de magnifiques diadèmes que le commun des mortelles ne pourra jamais porter.
On verra des oeuvres surprenantes comme des planches de Pierre-Joseph Redouté, qui a été nommé par l’impératrice pour référencer les espèces des jardins de Malmaison. On peut voir un portrait floral d’Arcimboldo « Le Printemps », une tapisserie aux mille fleurs du 16e siècle, une magnifique forêt en carton d’Eva Jospin, des plantes fossilisées, des vidéos d’art contemporain… On ne se lasse pas en passant d’une zone à l’autre.
On se surprend à voir des vraies noisette sur ce bijou.
On s’interroge sur un bijou de tête car on se demande comment on peut le mettre. Une charmante médiatrice vient à notre rencontre pour nous expliquer le fonctionnement. Sous les nageoires se cachent des systèmes qui permettent la mobilité. Ainsi il peut devenir bijou de tête ou collier. Mais est-ce que quelqu’un a vraiment porté cet étrange bijou? Nous ne le savons pas et il n’y a aucune photo.
La richesse de l’exposition est un vrai régal surtout pour un prix assez dérisoire. Les médiatrices et médiateurs présents dans chaque salle est un vrai plus. Ils sont souriants, chaleureux et prennent le temps de répondre à toutes les questions. Par contre gros point négatif, la visibilité et l’accès aux cartels est déplorable. Ils sont mis à auteur de vue d’enfant ou pas du tout à côté de l’objet en question. Et on aurait aimé voir des photographies des dessins de créations et des mises en situation des bijoux. La plupart des visiteurs ne va pas à des évènements où il est normal de porter de telles créations.
Une exposition qui donne envie d’aller voir d’autres expositions dans Paris sur les bijoux.