Quand on est issue d’une famille de chien de garde, c’est difficile d’être toujours à la hauteur. Ecoline fait de son mieux pour autant, cela ne suffira pas. Etre rejeté par sa famille est peut-être la plus belle opportunité qui lui est offerte.
4e de couverture
Qui donc a jamais entendu parler d’une chienne qui peint ? Ecoline est destinée à devenir chien de garde. Mais plutôt que de protéger la ferme, elle passe son temps à peindre. Une occupation qui provoque son exil de la campagne vers un Paris en pleine effervescence. L’Exposition universelle approche à grands pas et pour accueillir les visiteurs du monde entier, la capitale se doit d’être impeccable ! Sans argent et sans collier, Ecoline doit trouver une solution, sous peine d’être à nouveau chassée. Dans la ville Lumière où tout le monde ne parle que de ces nouveaux artistes, les impressionnistes, Ecoline croit tenir sa chance et décide de vendre ses peintures. Mais le public est-il prêt à aduler une chienne-peintre ?
Mon avis
Naïvement, on peut croire que comme le titre contient le mot éco que cela va traiter d’écologie. Pourtant il suffisait de regarder la couverture pour y voir tout autre chose. On voit une chienne qui peint avec ces pattes en regardant deux femmes qui évoquent forcément « Les coquelicots » de Monet. Le sujet est par conséquent les impressionnistes. Ne vous attendez pas à trouver le récit de ces artistes via des animaux aux comportements humains. On suit une chienne de la campagne qui essaie de faire de son mieux pour garder les animaux de la ferme comme son père. Mais elle n’y arrive pas vraiment ce qui l’amène à être expulsé. La voilà à devoir se débrouiller. Qu’importe car un monde de couleurs s’ouvre à elle. A Paris, le hasard va lui permettre de devenir artiste, se faire des amis, se rapprocher de sa famille et avoir un avenir. Bien entendu, tout cela ne se fait avec facilité. Les embuches sont très nombreuses et vont être surmontés. Une lecture mignonne qui se lit rapidement. On aurait aimer des problématiques plus ardus, plus complexes car tout semble se résoudre très vite et positivement. Ce qui reste appréciable repose sur le choix de ne pas faire une histoire d’amour. De plus, Ecoline est une chienne artiste et non un mâle fort et bagarreur. L’angle est plus basé sur le contexte social du Paris du 19ème où la misère côtoie le merveilleux avec Montmartre, le Moulin Rouge, les guinguettes… Une façon élégante de parler des artistes impressionnistes bien que les œuvres de l’animal se vendent bien contrairement aux artistes innovants de cette époque. On a éludé aussi l’alcoolisme, la prostitution des mineurs, les mères maquerelles, la violence… En effet, le côté choupinou sera plus sombre. Pourtant la réalité n’est jamais colorée que d’arc-en-ciel de belles choses. Stephen Desberg a pourtant l’habitude de traiter des récits sombres. Teresa Martinez propose un magnifique univers graphique avec des formes arrondies, des couleurs pastels… qui contribuent à faire du jolie et de l’agréable.
Une lecture qui se lit avec le sourire et qui s’oublie aussitôt.