M’Haschich – Mohamed Mrabet et Paul Bowles

Quand un romancier américain rencontre un conteur analphabète marocain, cela donne un recueil. Des petites histoires typiques du pays qui tournent autour du haschich. Posez-vous et laissez-vous porter par les odeurs assez spécifiques de ce kif.

4ème de couverture
Le romancier américain Paul Bowles (né en 1911), installé depuis des années à Tanger, y a rencontré le conteur marocain Mohamed Mrabet (né en 1940). De leur amitié est né ce recueil de petits contes dictés en arabe par Mrabet et retranscrits en anglais par Bowles. Les dix petites nouvelles ici réunies proposant des histoires de la vie quotidienne au Maroc tournent toutes autour du haschih sur un ton qui mélange, dans le style des tables, l’amusant, la leçon morale et une certaine légèreté de l’être. A lire avec une bonne tasse de thé…

Mon avis
Quand on entend un conteur analphabète, on est un peu surpris. Mais Mohamed Mrabet garde en mémoire des histoires qu’il a entendu plus jeune et celles qu’il entend dans les rues sur des cassettes sur lesquelles il s’enregistre. Le hasard lui a fait rencontrer un auteur américain Paul Bowles qui s’est installé à Tanger. Pourquoi ne pas travailler ensemble? L’un raconte et l’autre écrit. L’improbable prend vie puisqu’un éditeur est intéressé par le projet et les lecteurs par ces récits singuliers. Le Maroc est l’un des pays producteurs du haschich au monde. Alors rien d’étonnant que cette drogue trouve sa place dans le quotidien des hommes. Les gars sont au coeur de chaque nouvelle et leur quotidien se rythme de moment avec leurs potes du quartier à fumer. Après quelques tafs, ils sont très très détendus et vivent des choses un peu surprenantes. Les femmes restent peu présentes car leur place est plus dans la maison que dans les cafés. Toutefois, se ne sont pas forcément des petites choses fragiles. Une femme va ruser pour avoir plus de liberté et que son mari s’occupe d’elle sexuellement. Et sinon, elle donnera une façon de se venger de quelqu’un. La vengeance repose sur des rapports anales non consentis. On drogue l’autre, on abuse de lui et la honte est sur l’autre. Vous l’aurez compris ce petit relent d’homophobie est bien inscrit dans la culture. Est-ce qu’en France où les homosexuels peuvent se marier, il n’y a pas d’homophobie? La réponse est bien entendu non. Nous n’allons pas évoquer non plus le fait de rabaisser l’homme au niveau de la femme, cet être si inférieur. Le conteur ne le montre pas de cette façon. Les pages se tournent et nous proposent un voyage dans un ailleurs si différents de chez nous.

Une lecture qui dépayse le temps de tourner les pages.

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