Les réseaux sociaux sont au coeur de la vie de bien nombreuses personnes. La réalité se trouve rarement traduite sur ces derniers. On veut toujours paraître mieux, plus beau, plus fort bref un autre idéalisé.
4ème de couverture
On suit les comptes absolument parfaits de plusieurs personnages sur Instagram et en face la version réelle avec le personnage de Louison. Deux dessins se répondent sur une double page. A gauche le monde vu par le prisme fantasmé d’Instagram. A droite la même scène dans la vie réelle dans un esprit de décalage absolu. A chaque fin de partie, un petit texte pour déculpabiliser et remettre l’application de photos à sa juste place, celle d’un miroir aux alouettes qui nous piègent et frappent là où ça fait mal : à nos petits égos déjà pas très en forme. Quatre parties : #love , #food , #fashion , #lifestyle . Chaque partie se termine par un #reallife où des conseils sont donnés. Il se termine sur une cinquième et dernière partie, sorte de conclusion toute trouvée : #selfie Les hashtags utilisés sous les « photos » Instagram sont là pour montrer toute l’absurdité de cet univers du paraître et du « montré ».
Mon avis
Même si l’Homme n’a pas attendu les réseaux sociaux pour mentir sur son image, cela l’a aidé grandement. Et surtout aussi, l’outil a permis à beaucoup plus de personnes qu’importe son statut social de s’inventer une vie, une personnalité, des aventures… Le biais cognitif de base qui est de se croire meilleur que les autres à trouver de quoi s’épanouir. Les exemples dans notre entourage ne manquent pas. C’est même devenu un marronnier aussi bien dans les émissions télé que dans la presse. Alors pourquoi ne pas en rire un peu dans une bd et via le regard d’une femme. Louison, illustratrice dans Grazia, s’en amuse, dénonce et ose même l’autodérision. A travers une double page, elle montre deux primes bien différents d’une même situation. Quel lecteur, à part quelques exceptions, ne pourra y voir une histoire vécue, de prêt ou de loin? Quelques hashtags de type #foutagedegueule, #lifestyle permettent de rebondir sur l’absurdité de la mise en scène. L’artiste sait mettre le doigt où ça fait mal avec causticité pour mieux nous faire rire et peut-être réfléchir.
Une lecture légère qui change les idées et critique élégamment notre société.