Satanisme et Ecoresponsabilité – Loïc Sécheresse

Parfois on cherche une personne inspirante qui nous guide sur le chemin de la raison. Et parfois, l’improbable se montre le plus raisonnable. Le changement c’est maintenant et avec Chaton.

Et si Satan avait une conscience écologique? Il a le droit d’aimer les petits oiseaux et le reste. Et puis s’il n’y a plus d’humains à torturer, la vie risque d’être beaucoup plus ennuyante. Alors quand il voit des humains faire un peu, beaucoup n’importe quoi, cela le contrarie. Il décide de venir sur Terre pour porter un message fort. Malgré une bonne intention, cela va partir dans tous les sens et devenir incontrôlable. Un petit coup de sang et des choses s’enflamment. En plus, des individus commencent à lui vouer un culte en le nommant Chaton, ce qui en impose moins. Ils brulent des SUV, 4×4, trottinettes électriques et autres véhicules très polluants. Cependant cela génère beaucoup de gaz à effet de serre. Vraiment n’importe quoi cette révolution écologique. L’être diabolique va même faire un bilan de son chez lui. Le changement commence par soi. Le résultat d’une analyse du système de consommation aux enfers n’est pas très positif et il va falloir réfléchir sérieusement à ça. Un mouvement sur Terre a été lancé qui rassemble aussi bien les fans de métal satanique, des gens ordinaires et même les forces de l’ordre. Maintenant il faut impulser la même dynamique au grand sommet pour la guerre. Seulement le seigneur Cthulhu est d’un autre avis et va reprendre les clés du royaume. « Tout ce que les humains méritent, c’est un bon gros tsunami ». La messe est dite mais est-ce pour autant la fin du boss?

Il y a de quoi être dérouter lorsqu’on voit le titre « Satanisme et Ecoresponsabilité » et la couverture. On se demande qu’elle peut-être le lien entre les deux termes et entre Satan, un chanteur avec un poireau et une mamie sur une trottinette électrique. Et très vite, la logique s’opère et on se dit que Loïc Sécheresse est un sacré filou qui à de l’ingéniosité et de folie créatrice à revendre. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, le lecteur à le droit à une préface de Geoffrey Dorne qui est à la fois designer indépendant et auteur de deux guides pratiques de citoyens-activistes. Il saura trouver les mots justes pour mieux apprécier la lecture qui sera plus réflexive tout en gardant son aspect humoristique. Il n’est pas toujours aisé de proposer une critique constructive tout en faisant rire. Difficile ne veut pas dire impossible et la preuve est cette bande dessinée de 208 pages. Avec un dessin assez simple, il va à l’essentiel. Il ne se préoccupe pas de faire un jolie cadrage droit noir ni de lécher les décors. Le plus important n’est pas là, il est dans les péripéties à la fois très absurde et pleine de bon sens. On dévore d’une traite ces 1 700 cases et 80 histoires. On s’amuse des chauffages en terrasse, la pollution des mers, de la chasse, l’exploitation des matériaux rares, le greenwashing, l’élevage intensif Sans oublier de critiquer l’implication des politiques, le fameux capitalisme vert, l’innovation à tout prix… et toutes les conséquences que nous connaissons. En avons-nous tous conscience? En refermant l’ouvrage, il n’est plus possible que l’on ne savait pas. Et maintenant qu’allons-nous faire? Rendre gloire à Chaton?

Une bande dessinée à avoir dans sa bibliothèque et à prêter dans votre entourage. La pédagogie c’est de parler et de se répéter mais la forme peut changer.

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