Zaï Zaï Zaï Zaï – Fabcaro

Quand on va faire ces courses, il ne faut jamais oublier de prendre sa carte du magasin. Un petit oubli qui peut changer à jamais votre vie. Seriez-vous prêt à prendre ce risque?

4ème de couverture
 » Les filles, c’est papa… Écoutez, je ne rentrerai pas à la maison ce soir… et peut-être même pendant quelques jours… Vous avez peut-être déjà regardé les infos… Je veux que vous sachiez que votre papa n’est pas un bandit… « Un auteur de bande dessinée, alors qu’il fait ses courses, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir.La police est alertée, s’engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles.Assez vite les médias s’emparent de l’affaire et le pays est en émoi. L’histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d’engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l’auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l’ensemble de la société.Voici le nouveau récit choral de l’imparable Fabcaro, entre road movie et fait divers, l’auteur fait surgir autour de son personnage en fuite, toutes les figures marquantes – et concernées – de la société (famille, médias, police, voisinage…) et l’on reste sans voix face à ce déferlement de réactions improbables ou, au contraire, bien trop prévisibles.

Mon avis
J’avais lu, il y a quelques années la bd « Zaï Zaï Zaï Zaï ». Récemment, je suis allée voir son excellente adaptation au théâtre par la compagnie « Le Théâtre de l’Argument ». Cela m’a donné envie de replonger dans l’ouvrage. On lit différemment quand on voit le texte prendre vit. En période électorale, cet ouvrage se montre d’autant plus utile. Car derrière une histoire à l’apparence très simple avec la poursuite d’un homme qui a oublié sa carte de fidélité en magasin se cache autre chose. Une critique acerbe de la société qui distingue ceux avec papier et ceux sans papier, la délation, la surmédiatisation, le complotisme, le narcissisme… Personne n’échappe à la critique même si c’est montrer sous un oeil très caustique. On ne s’étonne pas de son succès avec plus de 180 000 de ventes. Tout est prétexte à mettre sous lumière un petit évènement pour en faire des caisses et être le premier à dénoncer. Le constat est pareil du côté des politiques qui veulent récupérer toutes les occasions qui peuvent le mettre en avant. La foire à la saucisse revient sur le devant de la table et montre un monde médiocre et cruel, trop réaliste pour en rire trop fort.

Un livre à offrir pour réfléchir à la société dans laquelle nous vivons et dans laquelle nous voudrions vivre.

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