Naoto – Le gardien de Fukushima – Fabien Grolleau et Ewen Blain

Tout allait bien dans la campagne jusqu’à mars 2011. Naoto Matsumura était avant un simple fermier parmi d’autres. Après cette date, il est devenu l’un des rares à vivre dans la zone interdite.

4ème de couverture
 » Je n’étais pas anti-nucléaire avant, Tepco m’avait lavé le cerveau. Mais vous en France aussi vous avez des centrales nucléaires encore plus vieilles que celles qu’il y a au Japon et elles peuvent elles aussi exploser. « 
Naoto MatsumuraJapon, 11 mars 2011. Un tremblement de terre déclenche un tsunami, qui cause, par des réactions en chaîne, la fusion du cœur de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Une catastrophe de l’ampleur de celle de Tchernobyl.
Comme tous les habitants de la région, Naoto…

Mon avis
On sait dès le titre et la couverture que nous allons être au Japon près de Fukushima. Fabien Grolleau a choisi un angle assez original pour parler de cette catastrophe. Souvent les personnages travaillent au coeur de la centrale ou vraiment limitrophe. Naoto Matsumura vivait tranquillement de son métier d’agriculteur. Puis un jour, le sol à bouger et toute sa vie en a été bouleversée. Le nucléaire n’est plus contenu à travers les épais mur en béton. Il s’est échappé et a contaminé les hommes, la terre, l’air, les animaux… Les tremblements de terre a fait un raz-de-marée dans l’existence de l’ensemble des habitants. L’information est maîtrisée d’un bout à l’autre de la chaîne. Même les salariés qui s’enfuient ne disent rien aux voisins, tous suivent les consignes. Tout le monde est évacué, stocké et déraciné dans des baraquements. Les gens ailleurs craignent de tomber malade à leur contact. Une stigmatisation qui renforce le sentiment de mal-être et de déracinement. Le personnage central retourne dans sa ferme qu’importe les conséquences et va aider tous les animaux abandonnés. Sa vie se trouve ici. Le scénariste nous fait découvrir le traumatisme humain subi et ressenti. Et aussi l’abandon de l’état, des entreprises privées qui gèrent les individus comme du bétail. Mais derrière cette noirceur on perçoit une dose de poésie, de douceur grâce aux mythes de la culture nippone. Le drame est mis en parallèle de ces histoires de lutte du bien contre le mal, la justice contre l’injustice, le prix de la contrepartie. Ewen Blain apporte de la sérénité, de la délicatesse, de légèreté ce qui contraste à la dureté du récit. Un duo brillant qui ose choisir un thème tabou pour lui donner de la profondeur et sensibilisé le public.

Une oeuvre audacieuse qui pousse chaque lecteur à réfléchir et voir le monde autrement.

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