L’hôpital est un lieu très important dans la vie de chaque citoyen. Pourtant cette structure censée veiller à la santé connaît un profond dysfonctionnement. Essayons d’en savoir plus.
4ème de couverture
Lieu de passage obligé pour tous, l’hôpital ne se résume pas au triptyque Malade-Médecin-Visiteur ; l’intérêt d’un thème comme celui-ci, c’est son énorme richesse humaine et son huis clos spatial : un concentré d’humanité où s’y déroule une infinité de situations et d’histoires. L’album sera donc un recueil de reportages, chroniques contemporaines, rencontres dessinées.
Pour mener à bien ces rencontres, nous avons fait appel à des dessinateurs aguerris aux styles graphiques et narratifs variés : Camille Burger, Gwendoline Blosse, Fabien Grolleau, Thierry Bedouet, Thomas Gochi, Nicolas La Casiniere et Benjamin Adam.
Mon avis
L’ouvrage est un recueil de témoignages de personnels hospitaliers au CHU de Nantes. Chacun prend quelques pages avec un.e illustrateur.rice différent.e. On trouve un grand panel d’individus qui sont représentatif d’un ensemble qui tendent vers les même constats : le mal-être, le souci de rémunération, la non reconnaissance, le besoin de rentabilité, la propreté… D’ailleurs, le patient est devenu un client qu’il faut vite traiter pour qu’il parte le plus vite possible et réduire les coûts. On recherche à faire des économies sur les soins qui peuvent être donnés. Ce discours qui date de 2016 sonne d’autant plus en période de pandémie où l’on voit les carences de l’hôpital. Pourtant rien de nouveau ne sort pour améliorer les choses. Les tensions sont permanentes et à tous les niveaux. Le fossé entre les gestionnaires des grandes écoles et le concret du métier s’agrandit. L’hôpital n’est pas une entreprise comme une autre. Mais apparemment ce message n’est pas entendue. La bande dessinée a confirmé ma crainte d’aller à l’hôpital. Il faut déjà faire face à des médecins qui souffrent d’un énorme trouble de l’égo surdimensionné, d’accepter d’être traité comme une gêne par le personnel, de se faire rabrouer quand on demande des explications… Avoir une maladie rare m’a obligé d’y aller souvent et d’avoir à rencontrer des personnes d’une grossièreté agressive m’a dissuadé d’aller y passer des examens même basiques. Si j’étais riche, je pourrai aller dans des cliniques, des centres privées où comme tu mets le prix on te respecte, on t’écoute, on te considère même. Seulement, quand on n’a pas les moyens on doit espérer que les choses se passent pas trop mal, sans humiliation, sans gestes ou/et remarques déplacées et que l’on ne gagne pas en plus une maladie nosocomiale (en augmentation) en revenant chez soi. Un livre qui fait froid dans le dos et qui ne va ma pas réconcilier avec le monde du soin.
L’hôpital est malade, on le sait, cela se prouve et rien ne se passe. Qui va payer cette souffrance?



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