Est-ce que l’open space va enfin connaître une période d’accalmie? On se doute bien que non car le patron est plein de ressources pour stresser tout le monde. Il va falloir bien se tenir.
Une équipe de télévision débarque au bureau. Ils vont rester quelques jours pour avoir assez d’images. Le patron leur laisse le champ libre. Par contre, « dorénavant et jusqu’à nouvel ordre, les réunions du comité de direction se tiendront au sous-sol après 22 heures ». Malheureusement que cela soit le caméraman ou soit le journaliste, cela ne vole pas haut. Dès qu’une belle femme est dans les parages tout en bout pour la mater ou bien profiter d’une plongée sur sa poitrine. Les reporters de guerre ne seront pas déçus car ici aussi il y a des êtres qui doivent faire face à des situations sensibles. Jean-Marc en est l’exemple type : « Hmpf… l’ennemi… notre concurrent… hmpf… Chantex… nous a… repris la région Nord ». Il faut trouver une stratégie d’attaque pour répondre. Le micro se ballade de service en service pour avoir des informations croustillantes. Tous les collaborateurs gardent le silence. Quand ils prennent la porte, la pression revient comme avant. Hubert doit passer son évaluation des performance avec le RRH. Mais comment faire pour un assistant? Prendre en compte la capacité de l’imprimante avec le nombre de copie à la minute? Le gouvernement donne des consignes aux entreprises ce qui permet de licencier des personnes plus tranquillement et ne pas augmenter les salaires. Pourquoi ne pas surfer sur la vague verte et produire plus vertueux? Le chef a décidé de s’investir à condition bien entendu que cela rapport beaucoup d’argent. La révolution va aller jusqu’à la cantine. Plus il y aura de viande à manger moins il y aura de vache qui pollue. CQFD ou pas. Cela ne sera qu’une idée de courte durée. La vie de l’entreprise reprend le dessus avec les licenciements et les départs volontaires. Au début, on est triste puis très vite on a oublié qu’ils avaient été là avant.

James propose un nouvel angle dans son entreprise en open-space. ll débute avec un fil rouge qui tourne autour d’une équipe de journalistes qui vient faire un reportage sur l’entreprise. Le duo habitué des situations de guerre va essayer de trouver la souffrance humaine ici aussi. Mais ce n’est pas facile de délier les langues car personne ne veut perdre son emploi. La pression est trop grande pour l’honnêteté. La jungle ne connaît plus de quiétude quand le boss débarque. Il représente l’être mesquin, autoritaire, égocentrique… comme bien des directeurs présidents général. Par chance, il n’a pas d’évaluation annuelle de ces compétence. Que risquerait-il d’en sortir? D’ailleurs, est-il possible de fixer des objectifs à tous les postes? Quels indicateurs mettre? En cas de pandémie comme la grippe A, il faut des protocoles. La peur de la contamination est bien présente. La bande dessinée publiée en 2010 sonne d’autant plus vraie en période de coronavirus. Même constat quand on parle d’écologie dans une entreprise de textile qui fabrique en Chine. Pourquoi vouloir changer des choses car cela risquerait de réduire des marges de profit. Le scénariste aborde aussi l’embauche excessive de stagiaires, le gel des salaires, la délocalisation, le turn-over, la précarité… Le monde du travail est un lieu rempli d’inspiration. L’anthropomorphisme ne rend pas les situations moins vraisemblables juste avec plus de distance. Il vaut en mieux en rire qu’en déprimer.
Une bande dessinée qui fait réfléchir au travail et à éventuellement ce que l’on pourrait inventer pour demain.
Oh, je ne connaissais que le premier tome !
il me reste encore un tome pour finir la série.
Je vais essayer de lire toutes les bd de James. Une vision du travail trop parlant 🙂