Quel avenir pour les enfants aveugles et sourds au 19ème siècle au Japon? La réponse n’est pas très positives. Des hommes ont eu l’idée d’une école particulière pour les accueillir et les former.
4ème de couverture
Cette fiction est inspirée d’une histoire vraie, relatant l’apprentissage de la langue des signes par de jeunes sourds-muets japonais.L’histoire commence en 1914 avec l’arrivée à l’école d’Osaka d’un jeune professeur qui a étudié la musique et a renoncé à poursuivre ses études en France. Il a en effet décidé de travailler dans une école d’aveugles et de sourds-muets, l’Institut d’aveugles et de sourds-muets d’Osaka, fondé en 1901. C’est ici qu’il rencontre Issaku, jeune enfant sourd-muet exprimant une grande violence car ne sachant pas communiquer. Le professeur n’aura de cesse de l’aider et de découvrir par la même occasion le monde complexe du silence et l’incompréhension qui l’accompagne.
Mon avis
Ce qui surprend au début avec le manga est son graphisme. Nous sommes vraiment très loin des graphismes précis et léger à la « Naruto » ou ‘Dragon Ball ». Pourtant l’ouvrage est publié en 1991 où l’on avait déjà des représentations moins chargées. Un style qui risque de dérouter certains lecteurs. Et cela serait dommage car Osamu Yamamoto nous propose une histoire très intéressante et surtout inspiré d’un fait réel. Pendant très longtemps au Japon (et ailleurs aussi) les sourds et muets étaient considérés comme des débiles profonds d’une part et d’autre part qu’ils portent en eux une honte de la famille. Cela amenait les familles à se comporter avec violence et haine avec eux. Une normalité très discriminatoire et sans pitié. La langue des signes a été prohibée pour valoriser la labialisation. A partir des années 20, la gestualisation est toléré et s’apprend dans quelques lieux expérimentaux, soutenus financièrement avec des gens riches. L’école d’Osaka fait partie des endroits où les enfants peuvent exister et s’exprimer. Le mangaka permet de découvrir ce lieu à travers un personnage, Takahashi Kiyoshi, un nouvel enseignant de musique. Il va devoir faire un plongeon dans une nouvelle culture tout comme le jeune Issaku. Un duo touchant qui va se soutenir pour avancer. Un premier tome introducteur très émouvant qui va mettre en berne vos émotions. La malveillance et la bêtise mènent forcément à des comportements excessifs. Une lecture qui fait réfléchir sur la notion de différence, d’inclusion et de tolérance. Nous avons envie de retrouver ces deux solitudes pour voir comment ils s’en sortent et progressent.
Un manga plein d’espoir qui donne envie de croire en des lendemains meilleurs.
L’avis de Mo : « Un récit intéressant qui nous permet de parcourir les événements marquants qui ont agités le Japon au cours du XXème siècle. Des éléments trop romancés sur certains passages, des personnages principaux mobilisés corps et âme (cela dépasse les prérogatives du statut d’enseignant, on est face à des personnes mues par une vocation). »

Je l’ai cette série mais elle est encore dans un carton… Je ne me souviens d’avoir lu que le premier tome…
Tu en as fait la chronique?