Etre critique culinaire a l’air d’être quelque chose de facile. Mais une fois que l’on va à la rencontre des chefs et que l’on goûte les plats, tout change. Et si on mangeait autrement?
Guillaume sort de l’école de journalisme. Il veut dénoncer des grands complots, faire de l’investigation… Un truc qui peut fait sérieux. Son incertitude fait sourire son grand-père. Pendant qu’il prépare un bon repas, il tente de le sensibiliser à la critique gastronomique. Ce qui fait rire le jeune étudiant car pour lui c’est juste un bon plan pour manger à l’oeil. Le travail c’est juste dire c’était bon ou c’était pas bon. Le papi n’apprécie pas ce sarcasme et lui lance un défi. Pour son stage de fin d’année, il lui propose de s’essayer à la critique gastronomique. Et il va l’envoyer chez les plus grands chefs de notre époque : Arnaud Donckele, Alain Ducasse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Michel Guérard, Laurent Petit, Anne-Sophie Pic et Guy Savoy. A sa plus grande surprise, il va voir la nourriture autrement. Ces chefs ont des convictions, de la passion, de la curiosité… Et lorsqu’il déguste les plats, cela provoque tellement d’émotions en lui que ces aprioris s’envolent. Les saveurs lui rappellent tellement de souvenirs, de moments partagés… Ces chefs, ces hommes et cette femme, qui lui consacrent du temps pour partager l’amour de saveurs, des expérimentations, le respect des produits, les compositions surprenantes… Tout ça va modifier non pas seulement le rapport à la nourriture mais à sa vie.
On ne pouvait pas faire mieux pour rendre hommage à la haute gastronomie. Et montrer une personne lambda qui évolue dans son rapport à la nourriture, aux goûts, aux ingrédients est une façon élégante de dire que c’est à disposition de chacun. Ces grands chefs ont décidé de faire évoluer la cuisine avec l’achat de produits locaux et dans les circuits courts, de l’absence de viande, de l’utilisation d’un produit entier, prendre en compte les habitants quand le restaurant est isolé… Une manière aussi de parler de l’industrie qui modifie les goûts plus sucrés, plus salés, plus gras en créant une uniformité pour le palais. La cuisine est tellement riche, variée, gouteuse… et des associations surprenantes que chacun de nous peut essayer de tenter. Surtout qu’il est de plus en plus facile de nos jours à trouver des bons produits, pas trop chers, pas trop loin… Par contre, cuisiner prend plus de temps que d’acheter des choses toute faîtes. En tout cas, comment ne pas avoir les papilles qui salivent à chaque rencontre et à chaque dégustation? Le lecteur est mise en appétit car nous aussi on voudrait voyager dans nos souvenirs et en créer un nouveau. On ne pourrait pas rêver un meilleur témoignage à ces grands cuisiniers et à leur volonté de sublimer l’ordinaire. D’ailleurs, nous aimerions bien les rencontrer à notre tour et déguster leurs dernières créations. Fanny Briant, Emmanuelle Delacomptée et Christian Regouby ont mis leur passion et leur talent pour raconter une magnifique histoire, palpitante, gourmande, concernée… Trouver le bon chemin qui correspond à ces aspirations n’est pas toujours facile. Pour suive son cœur, il faut parfois rencontrer ceux qui ont l’ont écouté pour modifier leur vie et celle qui les entoure. Il serait bien dommage de passer à côté d’une lecture si passionnante.
Un sublime album qui montre l’ingéniosité de l’Homme face à l’explosion des goûts.
Il a l’air génial ce papi qui pousse son petit-fils à revoir ses préjugés 🙂
Je ne suis pas particulièrement tentée par la gastronomie en littérature, mais cet ouvrage a l’air génial et j’aime beaucoup l’illustration que tu as mise pour illustrer ton article.
Le graphisme apporte beaucoup de douceur et de mise en appétit. C’est une rare bd qui soit aussi bien faîtes. Je conseille absolument.
Quelle pépite !! merci pour la découverte et pour cette nouvelle participation !
Merci pour le challenge 🙂