Promenade de la mémoire – 14 juillet

Certains sujets sont plus sensibles que d’autres à évoquer. Et donner la parole à des victimes d’attentats fait partie de ces moments qui marquent les esprits, les êtres et une société tout entière. Mettre des mots permets de libérer du traumatisme.

Le 14 juillet 2016 aurait dû être une journée ordinaire à Nice. Une promenade des anglais remplie de curieux venus voir le fameux feu d’artifice. Mais un homme a choisi de marquer à jamais le destin de ces visiteurs. Au volant d’un 19 tonnes, il fonce directement sur la foule écrasant sans distinction femmes, enfants, hommes, locaux ou touristes. Face à l’horreur humaine, l’égalité se fait sans aucune distinction. Après avoir tué 84 personnes dont 10 enfants et adolescents et blessé 303 personnes, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, est abattu. L’attentat a été revendiqué par l’Etat islamique. Sur près des 1 700m de cauchemar il reste quelques bâches blanches. Comment ne pas être choqué face à un évènement qui semble si improbable en Occident ? 4 ans plus tard, cet attentat reste dans le cœur et l’esprit de nombreuses personnes. Ils ont perdu un proche, un enfant, un ami… Ils étaient là et ont survécu au carnage qui s’affichait sous leur regard médusé. Ils sont arrivés pour sauver les victimes et faire face à des scènes sanglantes. Aujourd’hui, 6 personnes souhaitent témoigner de ce jour qui à changer à jamais leur vie. Un prénom pour la plupart et un dessinateur différent pour mettre des images sur ces mots. Et surtout une trace pour éviter que l’on oublie ceux qui sont victimes d’un terrorisme par essence injuste.

Cet ouvrage a pris naissance grâce au soutien de l’association « Les militants du savoir » et la fondation d’aide aux victimes du terrorisme. Séraphin Alava, professeur en sciences de l’éducation, expert sur les phénomènes de radicalisation et chercheur en éducation déviante est à l’initiative du projet. Six dessinateurs : Alexis Sentenac, Edmond Baudoin, Céline Wagner, Jeanne Puchol, Joël Alessandra et Alexis Robin donnent leur univers graphique à six témoins de ce jour si particulier. Chacun avec un graphisme personnel et singulier donne vie à leurs mots, leurs sentiments et leur traumatisme. Pas besoin d’avoir de trop nombreuses pages pour illustrer la souffrance. Les émotions transparaissent à chaque page et ne peuvent nous laisser indifférent. Même si nous n’étions pas sur place à ce moment là, nous nous souvenons de cet instant où nous avons appris la nouvelle. Alors on se laisse submerger par ce que nous avions ressenti qui prend de l’ampleur quand on comprend ceux qui l’ont vécu en direct. Une manière de mieux appréhender l’évènement aussi bien par les autres victimes de cet acte terroriste, que les autres victimes de cette violence que par l’ensemble des citoyens. Sensibiliser l’ensemble des français permettra peut-être de faire une société meilleure demain et plus tolérante. Informer, communiquer, échanger et s’éloigner des aprioris permettra d’éviter éventuellement ce genre de drame.

Une bd touchante qui pousse à la réflexion sur l’impact du terrorisme sur une société en mouvement.

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