Arte – Tome 2 – Kei Ohkubo

Arte est toujours autant passionnée pour devenir une peintre. Mais a-t-elle la force et le courage suffisant pour affronter les jugements des autres ?

Mademoiselle Véronica essaie montrer à Arte les dangers de l’amour. Une courtisane sait très bien de quoi elle parle. Elle vend son attention et sa tendresse à des hommes qui veulent l’avoir à eux seuls. Si elle se laissait conduire par ces sentiments elle risquerait de tout perdre comme cette femme devenue si laide maltraitée, humiliée et prostituée. Il faut rester maîtresse de ces sentiments. Un conseil qu’étudie avec sérieux notre jeune apprentie. Son maître Léo ne la laisse pas insensible. Elle doit se concentrer sur son art si elle veut devenir une femme libre, indépendante et reconnue. D’ailleurs, elle réalise le portrait de Mademoiselle Véronica à sa demande. Une véritable opportunité pour la jeune fille même si elle n’abonde pas toujours dans ces choix de vie. Nous allons de nouveau rencontrer Angelo a qui Arte avait fort impression. Et il ne va pas être au bout de ses peines quand il va la voir arriver dans son atelier, celui de maître Damilo. Au début, le maître se refuse d’accepter des filles mais elle sait relever les défis. Grâce à cela les portes lui sont ouvertes afin qu’elles fassent des croquis des sculptures. Angelo ne revient pas de la motivation et l’implication d’Arte. Dacia partage son opinion même si au début ce n’est pas l’amour fou entre elles. La bienveillance d’Arte va la pousser à aider cette jeune fille. Elle est téméraire, si elle en doutait avant elle n’en doutera plus après.

Kei Ohkubo a trouvé la bonne histoire avec une jeune femme apprentie. Comme c’est une fille est bien entendu soumise à ces sentiments qui trouble sa raison. Elle tombe amoureuse de son maître mais ce n’est qu’une adolescente, pour l’instant elle ne connaît rien à l’amour. Toutefois, Arte a son caractère bien trempé et accepte rarement les réponses négatives. C’est pour cela que Léo, son maître l’a accepté contrairement à beaucoup d’autres apprentis. En plus, elle vient d’une famille aristocratique et doit apprendre une nouvelle vie. Elle doit accepter d’avoir rompu avec sa famille à la suite du décès de son père bien aimé. Impossible pour elle de renoncer maintenant. Elle doit faire mieux que les hommes pour cela elle est prête à tout. « Je ne recherche pas la gentillesse. Je veux qu’on soit dur avec moi pour que je puisse progresser ». J’apprécie son tempérament, sa volonté et son innocence. Quelle plaisir les aventures de son quotidien aussi bien pour se faire accepter dans un autre atelier ou pour défendre une jeune fille comme elle. La tonalité se veut beaucoup plus féministe et ce n’est pas pour me déplaire. Dans un monde assez souvent dominé par les hommes, être une femme respectable devient difficile. Impossible ? Non car on voit Mademoiselle Véronica, des femmes travaillées au marché, des couturières, des êtres qui malgré leur sexe se battent pour survivre dans une société injuste et surtout très inégalitaire que ce soit entre les classes sociales et le genre. Le dessin précis et raffiné nous permet de traduire avec agilité les émotions et les détails aussi bien des costumes que des rues.

Un plaisir de lecture qui mérite de se poursuivre pour savoir qu’elle genre de femme Arte va devenir.

2 commentaires

Laisser un commentaire