Le bonheur est dans le village – 30 solutions qui viennent de nos campagnes – Nicolas Hazard

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 51vfv4nvvbl._sx363_bo1204203200_.jpgEt si les lendemains pouvaient être meilleurs? L’inspiration se trouve peut-être dans les campagnes? Nicolas Hazard en est convaincu et veut nous le prouver.

La ville ne serait plus le lieu où il fait bon vivre? Surtout avec la pandémie certaines envies de campagne se sont fait sentir avec le besoin d’espace? Est-ce possible de changer? Oui, Nicolas Hazard en est convaincu et c’est pour cela qu’il expose 30 initiatives qui viennent de la campagne. « Et c’est bien normal, car le monde de demain tel qu’il nous est dessiné n’en est fait que la continuité du précédent, avec quelques petits ajustements à la marge. La pensée économique et politique aujourd’hui est globalement assez pauvre et manque cruellement d’ambition. Pourtant le XXIème siècle doit tout sauf être la continuation tranquille du précédent. A bien des égards, il doit être le siècle d’un profond changement. »

Qu’importe le métier qu’ils faisaient avant, ils ont pris la décision de changer de destin en allant dans les campagnes parfois les plus isolées. Tulipe qui gagnait sa vie en décorant les vitrines des grands magasins est partie dans les Hautes-Pyrénées avec un CAP de boulangerie. Avec 5 autres boulangères, elles ont créé une société coopérative. Marie-Lucie et Hugues diplômes en poche ont décidé de devenir médecin généraliste et nutritionniste en Avyeron avec le soutien de la région. Jean-François, maire de Loos-en-Gohelle, décide d’impliquer l’ensemble des habitants dans les projets puisqu’ils sont initiateurs de ces derniers. Même les jeunes sont impliqués par exemple quand il est question de changer de place le skatepark. Virginie propose la création d’une conciergerie rurale pour dynamiser les petites villes et les premiers essais sont assez concluants. Michel décide de vendre des terrains à des prix imbattables pour faire venir de nouveaux habitants afin d’éviter de fermer son école. Les exemples intelligents ne manquent pas quand les gens sont motivés et bienveillants. Dommage qu’il n’existe pas un outil qui référence ceci pour partager les bonnes pratiques et mettre les gens en lien. Pourquoi pas inventer même un prix au même titre que les villes fleuries ou les villes internet?

J’avoue que j’apprécie beaucoup ces livres assez positifs qui place l’humain au coeur des changements. Ces personnes qu’elles soient issues de la campagne ou qu’elles soient des néoruraux, ont une véritable volonté de donner le meilleur d’eux-même pour changer les choses et dans le bon sens. Alors c’est un plaisir de voir ces actions que cela concerne l’implication des habitants, l’incitation à faire venir de nouvelles personnes, réfléchir au déplacement de la population, veiller sur les personnes vieillissantes, faire investir les citoyens dans des projets comme le photovoltaïque, faire venir et valoriser les artisans et agriculteurs…. Comment ne pas avoir envie de croire que tout cela peut changer les choses? Comment ne pas trouver cela positif et audacieux? D’ailleurs, est-ce que cela ne pourrait pas être nous l’initiateur aussi? Un petit livre à mettre entre les mains des plus septiques et des plus défaitistes qui croient que plus ne se créer.

Après 3/4 pages de description de l’initiative l’auteur y va de ses commentaires, de son regard critique. Impossible de ne pas avoir envie de le croire. Il n’hésite pas à mettre en avant avec chiffres, références et citations une défaillance de la part de l’Etat et des régions. On ne peut pas dire qu’il y a une vraie politique de dynamisme des campagnes non plus et quand elle il y a des choses elle n’est pas forcément égale selon les territoires. N’oublions pas qu’il existe des enjeux politiques.

Mais je reste sur ma faim tout de même car j’aurais voulu en savoir plus. J’aurais aimé avoir le témoignage de ces personnes, qu’elles partagent avec nous leurs motivations, ce qui leur a permis d’avoir cette idée, qu’elles sont les freins et les limites qu’ils ont du affronter… Faire un projet, c’est bien toutefois cela demande de toujours faire face à de nombreux obstacles pour y arriver. Souvent quand un(e) néo-rural(e) arrive pour élever des chèvres, des moutons, des vaches… bien souvent ils se font mal accueillir si c’est hors cadre d’une démarche locale. Il faut de la patience et souvent plus d’une année pour se faire accepter. Et là-dessus on rajoute les enjeux politiques de certaines personnes qui bloquent volontairement des choses au risque de perdre des électeurs ou des subventions/dessous de table/réserve parlementaire. L’exemple de Bure est assez parlant. Souvent les actions restent isolés à une ville/village surtout à la campagne pourquoi est-ce que cela essaime peu dans les environs? Pourquoi les associations de maires ne jouent-elles pas un rôle dans ces démarches? Faut-il alors lire régulièrement « La gazette des communes » pour en savoir plus? Pourquoi ces petites villes n’essaient-elles pas de fusionner pour être plus fortes?

Et pourquoi du dénigrement pour les villes périphériques des grandes villes? Elles souffrent du manque de médecins, d’activités, de transports… La volonté des maires peut changer des choses comme à Issy-les-Moulineaux même si cela tant à devenir une ville dortoir. Le maire est parti avec son équipe pour débaucher Microsoft pour qu’elle se domicilie dans sa ville et que cela créée de l’emploi. Une démarche audacieuse. Est-ce le cas partout? J’habite en petite couronne et sans permis de conduire. Le fait d’avoir accès au métro, au bus ou tramway me permet une grande liberté d’agir aussi bien pour aller travailler, sortir, voir des amis… Impossible à faire à la campagne et sans en plus devoir faire face aux commérages. Il faudrait vivre alors autrement. Une chose m’intrigue, pourquoi prendre si peut en compte l’importance de la culture? Est-ce quelque chose de superficiel? De même que l’accessibilité à des activités comme apprendre un sport, une langue ou le tricot. Est-ce possible sans lieu et sans voiture? Pourquoi ne pas créer des lieux pour des chercheurs pour inventer le lendemain en mélangeant les métiers? Je suis convaincue qu’il est possible de faire un maillage plus fort entre ce que l’on peut appeler campagne et ville en dehors du partage de la facture pour le ramassage des déchets ou des enfants. Il faudrait des intercos fortes avec des envie de changer les choses et pas avec une partie de personnes là pour des intérêts plus personnels.

Et ce qui m’intrigue surtout est le rôle Nicolas Hazard? Ce diplômé d’HEC et de Sciences Po Paris, il fonde en 2010 INCO (ex Comptoir de l’innovation), lancé avec le Groupe SOS et la Caisse des Dépôts, une société d’investissement destinée aux startups de l’Economie Sociale et Solidaire. Est-ce ces initiatives ont été soutenues financièrement par ses structures? C’est une façon aussi de montrer qu’il faut aussi du budget en plus des idées pour donner vie à des actions qui peuvent changer la donne. Il aurait été intéressant d’en savoir plus sur cet homme très investi et qui a su s’entourer de partenaires importants dans le monde pour ces projets. Car on ne doute pas un seul instant de sa conviction, de son envie, de sa motivation. Et ce n’est pas par hasard qu’il termine son ouvrage par « Laissons-nous inspirer par notre environnement, et n’ayons pas peur d’entreprise. Nous pouvons TOUS le faire vivre à notre niveau. »

Un livre qui donne envie de croire dans le champ des possibles quand l’Homme espère et croit pour des lendemains meilleurs. On a envie d’aller se renseigner, d’en savoir plus, de mieux comprendre… et aussi d’agir.

5 commentaires

    • on ne parle pas de l’échec, jamais. C’est juste pour dire qu’il y a des choses possible à la campagne. On ne connait pas vraiment les gens derrière le temps que cela leur a pris, les obstacles qu’ils ont du affronter…. On reste dans du positif. Si cela ne marche pas c’est à cause des politiques

      • Pourtant, faut prévenir les autres des chausse-trappes et du fait que rien n’est idyllique ! On n’a rien sans rien et avant de se reconvertir dans le Larzac avec des chèvres, faut savoir où l’on va, les débouchées, les emmerdes,….

        Moi, j’aimerais aussi entendre les échecs, on apprend plus d’un échec que d’une réussite.

      • Les deux points de vue me semble important. Mais déjà que déjà un livre avec des initiatives positives à des difficultés à trouver des lecteurs alors avec des échecs….
        Mais une plateforme d’initiatives avec tous ça me semblerait bien mais je n’en connais pas. Et toi?

      • Oui, pas faux… pas évident de concilier la réalité avec les envies des gens.

        Je n’en connais pas non plus parce que je n’ai jamais cherché… c’est le genre de truc qui me fout un peu la trouille…

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