
Liv Strömquist n’a pas sa langue dans sa poche. Elle utilise son art pour dénoncer et critiquer avec beaucoup d’ingéniosité. Attention, votre esprit critique va prendre conscience de la grandeur et de la décadence.
4e de couverture
La finance qui règne sans partage, le gouffre qui ne cesse pas de se creuser entre l’extrême richesse et l’extrême pauvreté, la mainmise de la classe aisée blanche sur la culture et le médias, la croissance infinie qui est en train de détruire la planète, la gauche qui a renoncé à faire de la politique et l’a remplacée par un creux moralisme, les gargouillis identitaires… Liv Strömquist s’éloigne le temps d’un livre des thématiques de Les sentiments du prince Charles et de L’origine du monde, pour brosser un portrait assez cinglant de nos chancelantes démocraties occidentales. Si le sujet a changé, la verve de l’auteure suédoise n’a nullement perdu de son mordant : partant une fois de plus d’une galerie d’exemples bien choisis – où l’on croise banquiers, princesses, philosophes, P-DG de l’industrie pétrolière et écrivains libertariens – le propos de Liv Strömquist est toujours documenté, brillant et – avant tout – très drôle.
Liv Strömquist nous livre un manifeste politique limpide et humaniste, à la fois analyse des ravages du néolibéralisme et exhortation à construire une société différente.

Mon avis
Dans une époque où les inégalités sociales s’accentuent et où le capitalisme semble inébranlable, une voix singulière s’élève pour questionner les fondements de nos sociétés occidentales. Avec un humour décapant et une érudition accessible, cette autrice suédoise nous invite à repenser les structures de pouvoir et les discours dominants. Son œuvre, à la croisée de la bande dessinée et de l’essai politique, offre une réflexion percutante sur les dérives de notre monde contemporain.
Liv Strömquist déploie une critique incisive du néolibéralisme, mettant en lumière les mécanismes insidieux qui perpétuent les inégalités et l’aliénation. La réflexion est aussi valable en dehors de son pays. À travers une galerie de portraits allant de figures politiques à des icônes de la culture populaire, elle démontre comment la pensée positive et la quête du bonheur individuel servent souvent à masquer les injustices systémiques . Son style graphique, volontairement naïf et foisonnant, mêle collages, textes manuscrits et illustrations, créant une esthétique singulière qui renforce la portée de son message. Loin de se contenter d’une dénonciation stérile, la bédéaste propose une réflexion profonde sur la possibilité d’un changement, incitant le lecteur à s’interroger et à agir. Son humour mordant, allié à une rigueur intellectuelle, fait de cette bande dessinée un manifeste politique aussi éclairant que jubilatoire. On veut absolument poursuivre l’aventure.
Une critique sans demi-mesure qui nous incite à développer nos critiques et trouver les vrais responsables. Qui a dit que la bd c’était juste un divertissement pour les enfants?
Répondre à noctenbule Annuler la réponse.