
Parfois on se demande ce que l’on pourrait faire pour changer la société. Fred Leclerc soudainement ce dit qu’il pourrait faire parti d’un rouage plus grand. Il se lance pour devenir instituteur et l’expérience sera de taille.
4e de couverture
En octobre 2020, Fred est au chômage depuis cinq mois et en pleine réflexion existentielle lorsque survient l’assassinat de Samuel Paty. Lorsqu’il découvre l’existence de postes de professeurs d’arts plastiques dans les écoles primaires parisiennes, il comprend avoir besoin d’un métier qui fait sens et décide de s’inscrire au concours. Deux ans plus tard, Fred est titularisé dans deux écoles à l’opposé de chez lui. Propulsé sans réelle formation face à des dizaines d’élèves agités, il ne lui faut que quelques jours pour prendre la mesure de son impréparation. Il ne lui reste plus qu’à improviser des méthodes éducatives hasardeuses et gesticuler en vain… jusqu’à l’épuisement.

Mon avis
Dès la couverture, on sait ce que l’on va nous raconter. Etre professeur n’est pas un métier qui inspire et donne envie. Et quand c’est la cas, la déception est assez vite au rendez-vous. C’est tant mieux car l’état décide de réduire son nombre d’enseignant pour faire des économies. Fred Leclerc partage son parcours d’artiste travaillant dans une boîte de com qui décide de changer de vie pour devenir prof de dessin dans le primaire dans une école à Paris. Il arrive à passer toutes les étapes pour enfin prendre son poste et appliquer son amour de la transmission. Les conditions de travail et le cadre sont absurdes, tellement de différence entre la théorie et le concret. Comment peut-on l’envoyer sans aucune arme, en première ligne face à des monstres sans pitié? Les enfants sont tellement loin de ces innocents gentils et curieux. Aux profs de gérer le tout et n’importe quoi. D’autant plus, quand il y a des situations tendues du à des violences domestiques. Que cela soit dans de l’administratif ou dans le concret, la charge mentale est lourde à porter. Une réalité que l’on entend de plus en plus à travers les médias. Un métier qui devient un sacerdoce et plus autre chose. Les dessins vont à l’essentiel avec une vision assez réaliste avec des formes chaleureuses. Le bédéaste propose d’insuffler de l’humour pour rendre moins dramatique la situation. C’est assez intéressant le changement de couleur à chaque chapitre ce qui permet de plus dynamiser la lecture et de montrer aussi une temporalité assez courte. Malgré les difficultés au quotidien les dessins d’enfants à la fin sont très touchants. La créativité est bien présente, ce n’est pas suffisant. Au moins dans la pub se sont des requins, mais on sait à quoi s’attendre. L’enseignement est un monde difficile où l’on est souvent seul face à des situations qui mettent les nerfs à rude épreuve. Au moins, si on doute pour changer de métier, on sait quelle carrière ne pas choisir.
Un témoignage qui montre la difficulté à enseigner et le décalage entre la théorie ainsi que le concret. Prof n’est pas un métier de rêve et pourtant c’est eux qui forment les citoyens de demain.
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