
Spirou et Fantasio en allant en Palombie ne pensaient pas retrouver un vieil ennemi. Zantafio s’épanouit comme dictateur et leur demande de l’aider dans sa guerre. Les amis acceptent pour au mieux éviter le pire.
4e de couverture
Le Marsupilami serait bien mieux en Palombie. Spirou décide de l’y renvoyer. Arrivé sur place, il constate que Zantafio y a installé une dictature.

Mon avis
Lire une aventure de Spirou et Fantasio est toujours une aventure en soi. Les surprises ne manquent jamais aussi bien dans le fond que dans la forme. Franquin est très ingénieux dans de nombreux détails et est vraiment le reflet de son époque. Déjà, lorsqu’on regarde la couverture, elle a de quoi surprendre car nos héros sont habillés comme des soldats nazis avec les bottes noirs, pantalons bouffants et casquette avec emblème. Par contre, on se doute bien que ce n’est pas un voyage dans le temps qui nous est proposé. Nous sommes dans un autre pays et fictif d’autant plus. Nous voilà, encore, dans un pays d’Amérique latine d’où les personnages en sombrero. On se doute que c’est la Palombie avec la présence du Marsupilami. Avec le mot Pulque finos, on se doute plus que l’on parle du Mexique. Le pulque est une boisson typique de ce pays. Un personnage énigmatique apparaît avec un grand sombrero et un poncho. Son visage est caché et des yeux blancs apparaissent. Tout ou presque est raconté dans cette couverture très percutante et surtout que la caricature sera de la partie.
Comme à chaque fois, l’équilibre d’une nation dépend uniquement de petits franco-belge de passage. Franquin insiste sur ses croyances antimilitaristes. Spirou et Fantasio doivent souffrir gravement du syndrome du sauveur. Heureusement qu’ils veulent le bien du monde. Tout commence de façon innocente où le duo vont rendre visite à leur ami et surtout au marsupilami qui est dans le parc du conte de Champignac. L’animal est très content de les voir. Son côté chapardeur reprend le dessus car il prend un aérosol avec un produit qu’il vient de créer avec un champignon très rare. « Tout métal touché par ce produit devient mou! » (p. 5). Encore une fois, on retrouve le pouvoir du champignon comme dans le tome 2, « Il y a un sorcier à Champignac ». Forcément, un lot improbable de catastrophe vont se faire dans le village. La voiture du maire s’effondre, les luminaires tombent, le vélo du policier s’étale, la plaque des égouts ramollie… Le principe s’étale sur une dizaine de pages. On aura même le droit à un comique de répétition avec la sculpture qui fait la fierté de la ville, par deux fois elle s’affaisse dans une posture des plus douteuse.
Il faut contrôler le marsupilami et dont il faut le renvoyer à son propriétaire du zoo. Le zoo est fermé donc retour chez lui. Deux choses autour de cela dérange. Spirou veut corriger physiquement l’animal pour son espièglerie comme un enfant. Et on vient à se demander si la violence est vraiment la solution et faut-il ça pour de la pédagogie? Il n’y a vraiment rien de drôle à ça. Puis tout le monde monte en bateau pour la forêt primaire où vivait le marsu. On a le droit à quelques propos racistes dont : « Tu sais, le gorille… Il paraît que c’est un cadeau d’un roi nègre à l’ambassade du Guatemala… » (p. 17). A cela se rajoutera une pléthore de clichés réducteurs qui est le fond de commerce de la série, ce qui n’empêche d’être exaspérant. Inutile de les lister tellement qu’ils sont nombreux et très exagérés. Pour humilier les militaires, le salut dans la rue se fait avec nom un bras à l’ordre, a cela se complète un pousse sur le crâne. Le comble du ridicule. Tout ça pour la révélation, revoilà le gros vilain récurrent, Zantafio qui est dictateur et veut conquérir le pays limitrophe. Lui aussi aura le droit à des scènes au comble du ridicule avec des références au Dictateur de Chaplin. Il est tellement tortionnaire que tous les paysans courbent l’échine malgré quelques attentats. Ce dernier propose à son cousin Fantasio et son pote, au poste de commandant. Ils acceptent pour mieux détourner l’attention. Par chance, Séccotine est dans les parages et arrivent à passer inaperçu malgré qu’elle soit blonde, une femme et avec du mascara. Elle va servir de lien entre le conte de Champignac et son produit d’un côté et de l’autre le jour J de la guerre avec le largage des bombes et balles. D’un produit improbable naît une fonction pour la paix. Jamais il ne cherche le soutien de possible rebelles dans la ville. Le duo doute toujours de leur collègue qui arrive à passer inaperçu et même conduit un avion. Un rouage d’une grande importance dans un récit qui a encore mis les femmes de côté. Une lecture encore en demi teinte qui montre l’investissement de Franquin dans ses récits et qui proposent toujours plusieurs niveaux de lecture.
Spirou et Fantasio sont prêts à tout pour faire régner le bien qu’importe le reste et les acteurs locaux. Tout est bon pour dénoncer les dictateurs et la violence.
L’avis de Belette : « Un bel album où Spirou et Fantasio auront fort à faire pour empêcher l’invasion du pays voisin, jouer les agents doubles, faire preuve de duplicité afin d’être convaincant dans leurs rôles de colonels de l’armée et devront affronter cette même armée avec la dernière invention de Champignac, le tout sans faire de victimes ! »
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