
L’Ankou apparaît beaucoup ces derniers temps. Il sait qu’un produit dangereux est fabriqué dans la centrale nucléaire. Avec toute son énergie, il repousse le duo d’amis afin que le produit parte de sa zone de travail.
4e de couverture
Que font Spirou et Fantasio s’ils reçoivent une invitation à un congrès de magiciens, à Saint-Herbot, dans les monts d’Arrée, à la pointe ouest de la Bretagne ? Rien. Que font les mêmes si l’invitation est signée Ororéa ? Ils s’y précipitent !
Évidemment, la Bretagne est terre de mystères et d’aventures. Nos deux amis ne tardent pas à rencontrer les uns et les autres. D’abord, en la personne de l’Ankou, personnage sorti tout droit des vieilles légendes bretonnes. Pour une raison inconnue, ce valet de la mort (sa profession officielle) prend fait et cause pour les saboteurs de la centrale nucléaire de Nestavel. Des saboteurs passant pour des militants écologistes, mais qui se révèlent être de dangereux trafiquants de matières nucléaires. C’est ce que feront apparaître les participants au congrès de magie. Spirou et Fantasio ont ainsi la joie de retrouver Itoh Kata, l’homme aux chapeaux pleins de lapins et quelques-uns de ses collègues : Retros Athana, spécialiste en lévitation, Al Kazar, voyant extralucide, et le Père Capuccino, hypnotiseur.
Leurs dons et capacités ne seront pas de trop pour établir que les recherches scientifiques, à l’intérieur de la centrale nucléaire, ont permis de mettre au point le Thyrinium 2000, une substance présentant la caractéristique de ne pas émettre de radioactivité si elle est maintenue au froid. En revanche, à température ambiante, l’Ankou est assuré de faire des affaires en or avec les victimes de cette saleté, même en quantité infime.
Et que risque-t-il d’arriver si deux malfrats s’emparent d’une pastille de Thyrinium 2000 ? Nul besoin d’être un voyant de la force d’Al Kazar pour annoncer le drame qui se préparerait. Et voilà l’Ankou prêt à se mettre à l’ouvrage…

Mon avis
On voit dès la couverture que l’univers a changé. Tome et Janry ne sont pas aux manettes. Pour cette fois, c’est au tour de Jean-Claude Fournier de proposer de nouvelles aventure de Spirou et Fantasio. On s’étonne de voir que Fantasio a la couperose et que Spirou a le nez bien rouge. Faut-il croire que la Bretagne ça change les gens? Va t’on avoir une bd de prévention sur les dangers du chouchen? Après tout avec le titre de l’Ankou, on peut se demander si à cause de la surconsommation d’alcool, la mort vous cueille. Il n’en est rien.
Le sujet tourne autour d’une centrale nucléaire. Des recherches sont déployées pour développer le Thyrinium 2000, une substance présentant la caractéristique de ne pas émettre de radioactivité si elle est maintenue au froid. « Nos chercheurs mettent au point un super produit transuranien dix mille fois plus puissant que le plutonium et qui a à l’extraordinaire particularité de ne pas émettre de radioactivité tant qu’on ne le porte pas à la température ambiante. C’est d’ailleurs pour cela que l’on conserve ce thyrinium 2000. » (p. 23). Mais voilà que des voleurs veulent le dérober pour gagner de l’argent. L’Ankou est de leur côté pour se débarrasser de ce produit toxique qui risque de lui voler du travail. « C’est l’Ankou. Il est le valet de la mort. C’est lui qui va prévenir les mortels de l’instant exact de la fin de leur voyage… Inutile de préciser que l’on se cache bien, lampes éteintes et portes closes que l’on entend grincer les roues de sa charrette. » (p. 5). Ca paraît tirer par les cheveux. Toute l’aventure est dans cette idée. Avec l’enlèvement de Spirou, ils forcent une bande de magicien à récupérer le produit. Au final, grâce à la magie, le produit disparaît définitivement. C’est totalement impossible et c’est la grande facilité.
On peut dire que le bédéaste dénonce les usages du nucléaire au vue du danger que cela peut créer pour les citoyens. Il l’explique à travers ces personnages ainsi que les illustrations. Dans le bureau du directeur, il y a une affiche d’un champignon atomique. Alors que l’usage d’une centrale pour faire de l’électricité et la bombe, ce n’est pas la même chose. Le personnel de la centrale est très laxiste et la sécurité ne semble pas très importante à part des murs en béton et du barbelé. Fantasio dit en la contemplant : « La centrale nucléaire! Voilà donc un de ces pompeux hymnes au progrès et à la science! » Ce a qui Spirou répond : « C’est insensé! Tu te rends compte… Un truc pareil dans un si beau pays!… » Même Spip a son mot à dire : « Et puis elles doivent être jojo les noisettes par ici, radioactives et tout… » (p. 6). La belle demoiselle cherchait des preuves qu’il se tramait des choses suspectes. « Je m’étais mise à l’affût dans l’espoir de voir et photographier ceux qui depuis quelque temps se livrent à des actes forts malveillants contre la centrale nucléaire. Il faut dire qu’on y produit, paraît-il , une toute nouvelle substance radioactive. » (p. 12). Pour donner aussi un créneau scientifique à la critique du nucléaire, on voit dans une case avec le professeur Champignac. En fond sonore la radio annonce un arrêt temporaire de l’essor de la centrale : « En tout cas, une réunion d’urgence du conseil des ministres vient de décider l’arrêt immédiat du projet d’implication de nouvelles centrales nucléaires. L’homme répond : « Sabre de bois, bonne chose de faite! » (p. 44).
La déception est aussi de mise à cause des clichés qui perdurent. Tout d’abord, la présence des femmes. Tout commence avec une lettre papier d’Ororéa à Spirou et Fantasio qui leur demande de l’aide. A nouveau, la fille est très jolie. Elle est mince, toujours avec des vêtements moulants qui mettent en valeur sa poitrine. Sans oublier des lèvres très pulpeuses ce qui n’est pas sans être à connotation sexuelle. La minette est simplette et a besoin d’être secouru par des hommes. Sa beauté fait que tous les hommes qui la croise tombe amoureux. Sinon les autres femmes, il y a une femme qui tient une auberge, elle porte une tenue traditionnelle. Elle est gentillette et effrayée. Et enfin, on voit une femme qui tient une maison de noblesse au physique ingrat. Donc encore une fois, soit elle reste des objets sexuels soit des maîtresses de maison.
Pour les autres représentativité auxquelles, il y a une personne asiatique que l’on a déjà aperçu précédemment. Parfois, il dit des insultes en japonais, non traduites. Et pour les personnes grosses, on en trouve deux. Un qui est un hypnotiseur habillé en religieux. Par conséquent, il a les clichés propres à sa fonction avec sa robe de bure et sa tonsure. Puis l’autre est un méchant, comme bien souvent. « Grouille-toi, gros-lard! T’as laissé le moteur tourner, au moins? » (p. 10). Dommages que l’on choisisse de générer encore des clichés générant des discriminations. Surtout que cela ne sert pas l’histoire qui n’est pas très palpitante. L’humour est toujours présent et cela ne suffit pas.
Une bd qui mélange culture bretonne et critique du nucléaire. Elle utilise l’humour mais s’essouffle très vite.
L’avis de Belette : « Il y a au moins une aventure de Spirou, scénarisée par Fournier, que j’apprécie et c’est celle-ci qui mélange habillement l’humour, l’action, le mystère, le suspense, les légendes, le folklore, le fantastique et le militantisme écolo, réducteur, certes, mais bon, nous sommes dans des albums pour tout public et de par la présence de l’Ankou, »

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