Les voyages scolaires sont souvent l’occasion de se faire des beaux souvenirs. Mais les catastrophes naturelles peuvent tout changer. D’un tremblement de terre, ils deviennent les derniers survivants d’un carnage.

4e de couverture
Lors d’un voyage organisé par une école, un train déraille dans un tunnel. L’accident, dont la cause semble aussi imprévisible qu’insolite, est si brutal que tous les passagers du train meurent sur le coup, exceptés deux garçons et une fille. Téru, Nobuo et Ako, trois rescapés se retrouvent enterrés sous les décombres du tunnel et sont désemparés en découvrant toute l’horreur de la réalité. Un huis clos angoissant se met lentement en place, montrant la réaction des trois jeunes élèves face au chaos.

Mon avis
Quand on voit la couverture, on se doute bien que l’on ne va pas nous raconter une histoire toute mignonne. L’adolescent avec un regard fou et des traces sur le visage, transmet de la peur et de la violence. Le contraste noir et jaune, souligne l’intensité et la situation improbable. La préface de Paul Pope confirme tout de suite l’horreur dans laquelle on va être plongée. Puis quand on rentre dans l’histoire, on oublie parfois de respirer. Un train scolaire qui se dirige vers la capitale, déraille en cours de route sous une montagne. Impossible de sortir d’un côté ou de l’autre du tunnel. Trois adolescents survivent. Mais ils ne vivent pas la catastrophe pareil.

Nobuo part totalement en vrille. Il décide de discuter avec le cadavre du surveillant qui les terrorisait. Physiquement, il s’est métamorphosé le visage et une partie du corps. Par conséquent, sa relation aux autres est complètement différente. Ako, une jeune femme narcoleptique, est dans l’attente. Elle a bien ancré l’idée d’être une femme donc dans la non-action et l’attente que l’on prenne les décisions pour elle. Sa présence souligne sa fonction comme objet sexuel. On ne manque pas de gros plan sur son corps, ses jambes et bien entendu sa poitrine. Nobuo va même se masturber sur elle directement quand elle était inconsciente. Innocente versus pervers. Une vision très male gaze très assumé. En montrant ça à travers la vision de l’adolescent vicieux et d’un regardant extérieur, on légitime le regard masculin malsain.

Et enfin, Teru qui tente de comprendre la situation avec ce qui est arrivé et veut impérativement s’en sortir. Il se rappelle d’une sorte de champignon atomique de sa fenêtre du train et la déclaration d’état d’urgence. On a des indices sur le cataclysme avec les tremblements de terre ou de l’eau chaude à l’odeur d’oeuf pourri. Cela lui permet de savoir que personne ne viendra les chercher. Il va falloir se débrouiller tout seul. Les trois personnalités devraient coopérer pour trouver des solutions. Néanmoins, impossible quand on a perdu pied et que l’on menace les autres avec un couteau prêt à les assassiner avec détermination.

La tension est très bien retranscrite. Elle monte progressivement jouant avec l’acceptation de la situation avec des zones d’ombre de la psyché contemporaine versus la force de la nature. Le tome se conclut avec l’apparition d’une entité étrange et monstrueuse. Elle est élégamment suggérée. Sa place est logique même si elle reste très mystérieuse et énigmatique. On termine sur sa suggestion qui pourrait en faire frissonner plus d’un. Le succès de la série se comprend très bien. Prépublié dans le « Young Magazine » de l’éditeur Shogakugan entre 1995 et 2000 et publié en dix tomes. Minetarô Mochizuki s’est vu honoré de deux prix japonais avec le Prix du manga Kodansha en 1997, ainsi que le Prix de l’Excellence du Prix Culturel Osamu Tezuka en 2000. Une adaptation au cinéma aussi a été réalisée même si elle n’a pas été très concluante. L’envie de se plonger dans la suite est bien présente. Le mangaka propose une oeuvre marquante qui ne laisse pas insensible et pourrait peupler certains cauchemars.

Un manga audacieux qui joue avec la peur et l’incertitude tapissé dans l’ombre.

L’avis Les voyages de Ly : « Les petits mots, les bonus sont très appréciables, c’est intéressant, ça nous éclaire voire confirme, voire étend notre compréhension de ce qui se passe. »

L’avis Les Blablas de Tachan : « Ça donne diablement envie de se jeter sur la suite pour avoir des réponses tant c’est intriguant. »

10 réponses à « Dragon Head – Tome 1 – Minetarô Mochizuki »

  1. Avatar de tampopo24

    Oh tu te lances enfin dans ce classique top !

    La première fois j’avais abandonné à ce tome 1, mais quand j’ai retenté, j’ai été scotchée par l’expérience angoissante et effrayante qu’il proposait.

    Bonne découverte de la suite et merci pour le lien 🙂

    1. Avatar de noctenbule

      Malgré que se soit un classique, il n’est pas disponible dans beaucoup de médiathèque. J’ai récupéré l’intégrale en 5 tomes.

      1. Avatar de tampopo24

        Oh c’est dommage qu’elle ne fasse pas l’effort. Tant mieux si tu l’as trouvé !

      2. Avatar de noctenbule

        Une à fait l’effort et avec les gros volumes en plus. Cette été je fais la fête à l’intégrale 🙂

      3. Avatar de tampopo24

        Merci à elle !
        (Je croyais que c’était toi qui l’avais achetée ><)

      4. Avatar de noctenbule

        j’ai trouvé la série dans une médiathèque sur les 3 que je fréquente. Par contre, dans les trois ont trouve Chiisakobe.

  2. Avatar de belette2911

    Brrrr, pas pour moi 🙂

    1. Avatar de noctenbule

      Toi qui aime le frisson tu devrais aimer. En plus, des cadavres, il y en a à la pelle 🙂

      1. Avatar de belette2911

        Oui, c’est un fait, et pourtant, pas vraiment tentée… ne me demande pas pourquoi ! 😆

      2. Avatar de noctenbule

        tu ne peux pas tout aimer non plus. Déjà même en ayant un choix restrictif cela te laisse beaucoup trop de choix pour l’année 🙂

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.