Commissaire Kouamé – Tome 1 – Un si joli jardin – Marguerite Abouet, Donation Mary et Frédéric Boniaud

Le célèbre magistrat, Traoré Compliqué, est retrouvé mort dans un hôtel de passe. Le commissaire Kouamé est chargé de l’enquête. Le ministre lui met la pression. Pourquoi?

4e de couverture
Abidjan. Un homme a été mystérieusement assassiné dans un minable hôtel de passe. Personne n’a rien vu… et l’enquête doit rester discrète sous peine de défrayer la chronique, car la victime n’est autre que Traoré Compliqué, le célèbre magistrat ! Le grand commissaire Marius Kouamé est immédiatement mis sur l’affaire. Accompagné d’Arsène, son fidèle adjoint, il traque les suspects en tout genre, qui n’ont qu’à bien se tenir, car les tortures infligées par les deux flics sont aussi incongrues qu’efficaces !
Un polar loufoque et déjanté, relevé par la verve ivoirienne de Marguerite Abouet, l’auteur d’Aya de Yopougon.

Mon avis
Marguerite Abouet nous emmène une nouvelle fois en Afrique. Le dépaysement est total puisque nous allons en Côte d’Ivoire, à Abidjan. Le commissaire Kouamé est chargé d’une enquête d’une importance. Le célèbre magistrat, Traoré Compliqué, est retrouvé assassiné, avec des balles dans le corps, dans un hôtel de passe. Il faut éviter que l’info s’ébruite et vite trouver le coupable. Les grands moyens sont utilisés. Abus de pouvoir, violence policière, consultation de documents officieux… tout est bon pour avoir des réponses. Les pistes sont nombreuses car les criminels ne manquent pas dans la ville. D’ailleurs, le taux de criminalité n’arrête pas d’augmenter. La prostitution a bon train partout. La menace permet d’avoir des bribes d’informations et de nombreux faux témoignages. Il faut ce qu’il faut pour avoir des résultats. Le ministre veut des réponses tout de suite. Seulement les indices mènent le boss à son supérieur. Que ne ferait-on pas pour protéger sa progéniture?

Qui a dit qu’un polar devait forcément se dérouler en France? Qui a dit que l’inspecteur devait être un homme blanc névrosé et alcoolique? L’inattendu nous cueille pour mieux nous ravir. Au moins, là impossible de dire que le basique ancestrale n’est pas respecté. Le 9e art, c’est l’art de la liberté créative. On apprécie l’apprêté qui se dégage de l’aventure avec son lot de surprises et d’étonnement. Le cadre est posé avec une société d’injustice, de cruauté et de violence. Donc forcément dans cette atmosphère, il ne peut qu’arriver des choses horribles. Et quand des personnes influentes sont impliqués tout se complique. Mais ne croyez pas pour autant que Marguerite Abouet propose un récit sombre et morbide. L’humour est très présent. Surtout à travers, le fidèle adjoint du commissaire Kouamé, Arsène, que l’on surnomme « le scorpion urbain ». Entre sa passion pour les mini-voitures et faire les gros bras, on a l’occasion de rire. Le plafond de ces véhicules prend du volume avec la tête des occupants. On a l’impression de voir l’intérieur et l’extérieur du serpent comme dans « Le Petit Prince ». Il détruit tout sur son passage, qu’importe les dégâts. Seul la mission compte. N’oublions pas de parler de l’encrage local avec des expressions, le marché noir, les tenues vestimentaires, la peur des épouses autoritaires, les repas avec les beaux-parents… Donatien Marty, présente un trait vivant  qui évoque celui de Clément Oubrerie (« Aya de Yopougon » ou « Dali ») avec une densité plus importante. On est porté par l’action et le mouvement, un peu comme dans « Akira ». Les couleurs de Frédéric Boniaud, assez douces et discrètes, favorisent l’immersion. On passe un très bon moment et on est surtout ravie de savoir qu’il existe un tome 2. Une nouvelle aventure nous attend prochainement.

Un petit polar sympa et distrayant qui nous change les idées.

Sinon petit détail à la fin de la bd. Pourquoi auteur est au masculin quand on parle d’une femme?


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