L’intégrale de Little Nemo in Slumberland – Volume 1 : 1905 – 1907 – Winsor McCay

Dans les précurseurs du 9e art, on trouve Winsor McCay et son imagination débordante. Il nous emmène à la rencontre de Nemo, un petit garçon spécial. Toutes les semaines, les lecteurs américains avaient le droit à un moment unique d’onirisme.

4e de couverture
À chaque fois, c’est la même histoire. Dans la première case de la page, le petit Nemo est tranquillement installé dans son lit. À peine endormi, le voilà qui se met à rêver. Direction « Slumberland », le pays du sommeil, où il entraîne le lecteur dans ses pérégrinations oniriques. Et puis, à la dernière case, il se réveille. Avant de poursuivre son rêve au début de la planche suivante… Mais entre ces deux cases, quel bonheur ! Ici, chaque page est un voyage. Apparu en 1905, Little Nemo nous étonne encore aujourd’hui par sa modernité, son inventivité et la richesse de son imaginaire. Winsor MacCay ne s’est pas contenté de créer, semaine après semaine, un univers fascinant. Il a aussi inventé une nouvelle écriture pour la bande dessinée, révélant les possibilités narratives offertes par le jeu du cadrage ou la disposition des vignettes sur la planche. Truffé de scènes mémorables, comme celle où le petit Nemo est entraîné par son lit dans une course folle à travers la ville, Little Nemo in Slumberland est un authentique chef-d’oeuvre.

Mon avis
Quand on se penche sur l’histoire du 9e art, on retrouve inlassablement la référence à « Little Nemo in Slumberland ». Par conséquent, pour mieux comprendre pourquoi cette oeuvre a été marquante, il faut la lire. Par chance, il existe une republication de cette série de Winsor McCay (1867 – 1934) parue de 1905 à 1926, dans le supplément dominical de deux journaux newyorkais. Le principe est assez simple. En une planche, on est immergé dans un rêve d’un petit garçon, nommé Némo. Chaque semaine, il vit une aventure qui se termine toujours par le réveil de l’enfant dans la dernière case. L’artiste fait part de beaucoup d’imagination aussi bien dans la représentation, la mise en page que le sens de lecture surtout pour l’époque.

Déjà, il faut savoir que nous sommes encore dans les prémisses d’un genre qui n’a pas totalement défini sa forme. Donc, rien d’étonnant à voir en 1905 des cases avec des bulles et du texte écrit en dessous qui raconte ce qui se passe dans la case. On n’est pas certain que le lecteur va comprendre le lien entre les personnages, l’action et et le phylactère. Bien entendu, cela alourdie considérablement la lecture, surtout pour des gens de notre époque qui maîtrisent les codes. Progressivement, il change en mettant un texte introducteur au début pour finir par le supprimer.

Les cases ne sont jamais de la même taille ou de la même forme. Elle s’adapte au besoin du récit uniquement. Ainsi on peut voir un éléphant sur des cases verticales assez minces ou des larges cases pour bien voir un dragon pour se déplacer. La force repose sur les dessins et l’incroyable univers merveilleux. C’est fabuleux de faire appel au responsable du soleil, de la nuit, des géants… et tout pleins d’animaux fantastiques avec des oiseaux d’amour, des dindons géants, des tritons, des rhinocéros… C’est d’une grande richesse et l’émerveillement fonctionne toujours.

Par contre, il ne faut pas trop prévoir de lire tout l’ouvrage d’une traite. C’est écrit en assez petit ce qui demande plus d’effort pour lire. Tout comme s’adapter aux trop pleins d’informations surtout pour les premières années. Mais au final, on passe un bon moment assez singulier qui montre que l’originalité a toujours existé de tout temps. D’ailleurs, vous risquez d’avoir envie de relire Fred avec une loufoquerie similaire.

Une mise en bouche d’un autre temps qui permet de voir la richesse d’un art.

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