Héliotrope – Tome 1 – Les voleurs de magie – Joann Sfar, Benjamin Chaud et Isabelle Rabarot

Héliotrope n’est pas une adolescente ordinaire. En dehors d’être turbulente et impulsive, elle va partout où son coeur la pousse. Mais parfois, cela l’amène à des situations catastrophiques.

4e de couverture
lle a le nom d’une couleur, un bleu spécial. Comme la note bleue du Blues. Un jour d’école comme les autres, notre héroïne nous invite dans son quotidien qui n’a pourtant rien de banal. Héritière d’une famille de cambrioleurs d’objets magiques, elle croque la vie à pleines dents, ne s’embarrasse pas forcément des bonnes manières et surtout, ne s’en laisse conter par personne, pas même son excentrique grand-mère ! Aventurière et casse-cou sur les bords, elle va découvrir à ses dépens que la curiosité est un vilain défaut lorsqu’un hasard des circonstances l’affuble d’une jolie couleur, bleu héliotrope…
Héliotrope s’adresse à la jeunesse au sens large mais ça ne l’empêche pas d’être parfois grave et lyrique comme du Baudelaire. Féroce comme Moriarty, intrépide comme Indiana Jones et aussi puissante que Sabrina l’apprentie-sorcière, elle franchit tous les obstacles avec fougue et passion.
Joann Sfar et Benjamin Chaud composent ici une oeuvre audacieuse, novatrice et enlevée !

Mon avis
On pouvait se douter que le duo Joann Sfar et Benjamin Chaud allait faire des étincelles. Une fois que nous avons commencé l’album, on se rend compte que la folie est à un plus grand niveau. D’ailleurs, malgré la couverture et le fait que l’héroïne soit une adolescente, l’album s’adresse à des adultes. La gamine est irrespectueuse, impétueuse et insociale. Elle suit son coeur qu’importe où il l’emmène. Un penchant pour une fille, il faut l’épouser et massacrer son petit copain. Une rencontre avec une tueuse est la possibilité d’un futur plein de bonheur. Quand sa grand-mère lui interdit d’aller en escapade, elle y fonce tête baissée. La voilà qu’elle est devenue toute bleue et qu’elle a laissé la peau de son corps sur son phare. Tout est complètement absurde et loufoque sans vraiment logique. On s’y perd un peu car le rythme est dense. Qu’importe. La déroute et l’énervement devant une gamine aussi insupportable font partie de l’expérience de lecture.

Ame sensible s’abstenir bien entendu. On tue des inconnus sans vergogne et sans culpabilité. Une voisine vient sonner car elle entend des cris « Au secours! Au secours! Sauvez-moi!!! ». Au final, elle finit transformé en une machine complètement vide. Une adolescente finit échorchées vives car elle était devenue bleue en touchant la protagoniste. On s’amuse, on rigole et on fait gloups quand même. Le scénariste joue avec les références culturelles de son lectorat. Il critique les manifs de lycéens. « Tu veux un exposé extensif de toutes les injustices systémiques? ». Sans oublier l’évolution technologique qui n’apporte rien de plus qu’avant. « N’achetez pas de smartphones! Les vieux Nokia, ça capte absolument partout! ». La singularité se trouve aussi avec une mamie alcoolique, des lesbiennes, des meurtriers… On voit des clins d’oeil aux séries de Joann Sfar avec « Vampire », « Petit vampire » et « Grand vampire ». Une femme vampire aide Héliotrope à faire ces voyages dans le monde contre quelques services. Elle fait preuve d’audace dans la mobilité douce. Et puis ce nom qui efface le précédent dont tout le monde a oublié. Une plante mauve/bleu qui se dirige vers le soleil. Quel parallèle faire entre les deux? Aucun doute que la suite nous réserve encore un lot de surprises improbables.

Héliotrope, une héroïne trash qui s’assume et qui dérange tout en amusant le lecteur.

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