20th century boys – Tome 8 – Naoki Urasawa

Parfois quand on veut faire la maligne, il faut accepter les conséquences. Koizumi en choisissant un sujet sensible va devoir faire face à l’improbable. Pourra t’elle déjouer le lavage de cerveau d’Ami?

4e de couverture
Que s’est-il vraiment passé au cours du « Nouvel An Sanglant » qu’a connu l’humanité? Comme s’ils ne pouvaient échapper à leur destin. Kenji et ses compagnons ont été pris de pulsions diaboliques. Mais l’héroïsme dont ils ont fait preuve pour empêcher la destruction de la Terre, est gravé à jamais dans l’esprit de Kanna. L’inébranlable détermination de Kenji dont elle a hérité est en train de changer le cours de l’histoire…

Mon avis
Indéniablement Naoki Urasawa est un génie narratif car encore une fois le tome se dévore avec une gourmandise non dissimulée. Il tire son fil conducteur avec une ingéniosité étonnante. On s’émerveille autant du récit qui nous est proposé que de la manière dont il est structuré. On passe du moment où l’histoire se passe à celui de la transmission par un tiers. Il joue beaucoup avec la question de génération. Se sont des enfants qui ont créé le monde dans lequel se déroule l’aventure. Dorénavant on manipule les enfants qui ancrent en eux les fakes news. Une adolescente un peu rebelle, choisit de faire un exposé sur « La bande de Kenji et le grand bain de sang ». Elle ne savait pas dans quoi elle se lançait. Koizumi rencontre un étrange homme lui racontant une version non-officiel des faits avec des informations très précises. La manipulation de la population est de taille. Elle doit garder tout ça pour elle si elle souhaite rester en vie. Cela va s’annoncer de plus en plus complexe car elle doit aller dans un camp d’Ami. Lavage de cerveau garantie. L’endoctrinement est d’une grande performance. Elle doit passer entre les gouttes pour découvrir ce que cela cache. Là entre en jeu un personnage du passé voulant avoir un rôle pour sauver l’avenir. Est-ce encore possible? Tous les secrets doivent-ils être révélé? Le mangaka le projette dans un futur où la réalité immersive fonctionne à merveille. Quel meilleur moyen pour contrôler et maîtriser les gens qu’en influençant directement leur cerveau? Et aussi en utilisant d’autres moyens de divertissements comme la fête foraine où l’on joue à se faire peur avec Ami-world et Ami-Land. Une vision assez horrifique et d’une grande efficacité aussi bien captivante qu’effrayante. Cela fait d’autant plus frissonner que ces méthodes ont déjà été expérimentée dans la réalité. Souvent le monde réel a de quoi faire dresser les poils dans le dos. On est captivé par tout ce qu’il y a comme ce fameux robot géant devant contenu des produits nucléaires. Au final ce n’est qu’un leurre. L’identité d’Ami se dévoile, du moins pas pour le lecteur. Dans les stratagèmes habiles, Ami donne les vaccins d’un virus qu’ils ont eux-mêmes créés pour s’attirer la sympathie des politiques du monde entier. On est tout le temps tenu en haleine car aucune information n’est donnée à la légère. Tout aura une importance et une influence pour la suite. Comment ne pas être accro à tellement d’intelligence scénaristique et graphique?

Un tome passionnant, envoutant et prenant qui nous pousse à aller toujours plus loin.

L’avis de L’apprenti Otaku : « Ce qui est certain, c’est qu’on est face à un des sommets dans la carrière d’Urasawa, à la richesse et la profondeur telles qu’il faudra relire encore et encore la série pour en capter toute la puissance thématique et narrative. C’est d’ailleurs une des forces des titres de l’auteur qui, au-delà du pur plaisir de lecture, donnent envie de creuser toujours davantage afin de décrypter tout ce qu’il a réussi à mettre au sein de son histoire. Le signe, pour moi, des très grandes œuvres. »

L’avis Les Blablas de Tachan : « Urasawa frappe fort avec ce nouveau tome. Il se rembarque dans ses jeux sur les multiples temporalités de son histoire pour mettre en scène ces jeunes héros, devenus papis héros, et montrer tout le vice de ces méchants manipulant tant et plus la population japonaise pour arriver au pouvoir. Tous les ressorts classiques des différents genres invoqués sont là mais Urasawa les maîtrise à la perfection, c’est donc un pur régal. On est dans le produit de la pop culture par excellente et quel plaisir on prend ! »

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