Mother Sarah – Tome 2 – La ville des enfants – Katsuhiro Otomo et Takumi Nagayasu

L’itinérance augmente les chances de Sarah de retrouver ses enfants. A chaque nouveau lieu, c’est autant une opportunité qu’un risque. Que va leur réserver cet arrêt dans la ville sous la neige?

4e de couverture
Pour survivre au conflit nucléaire qui a ravagé la terre, les hommes se sont refugiés dans l’espace, dans de gigantesque stations. Après 7 ans ils reviennent et la retrouvent en guerre. Pour Sarah, séparée de ses enfants, le périple continue.

Mon avis
Le manga culte sortie en France en 1996 n’a décidément pas vieilli. Le dessin de Takumi Nagayasu est d’une grande précision et d’une grande netteté. Un travail parfait aussi bien sur les visages, les corps, les objets que les paysages. Un vrai régal pour les yeux. Les premières pages en couleurs apportent un plaisir supplémentaire de lecture. On met ainsi le lecteur en appétence pour qu’ils se plongent dans le récit. Une mise en bouche audacieuse qui parfois frustre car après on reste dans le noir et blanc. Cette technique tente à disparaître avec les nouvelles publications. Ce manga fait partie des premiers édités en France. Il bénéficie par conséquent d’un grand volume, couverture cartonnée et du papier de qualité. Le scénario joue un rôle indispensable surtout que la qualité est au rendez-vous. Une fois que l’on commence à se plonger dedans, on ne peut s’empêcher d’aller plus loin. Rien n’est laissé au hasard et rien n’est gratuit. On se rend toujours compte de la force de Sarah. Elle a été violé dans un camp de rétention et est tombée enceinte. De colère, elle s’est percée la poitrine où du lait coulait. Ce n’est pas une bande d’enfants qui va l’empêcher de partir en quête de sa famille. Comment résister à une personne avec une telle volonté? Surtout que ce lieu est étrange avec ces enfants soldats où il reste peu d’adultes. La haine de ces adultes est tenace car se sont eux les responsables de cette situation catastrophique. Ils n’ont rien fait pour leur proposer un monde meilleur. Par conséquent, ils sont exploités surtout dans une zone où il y a des tonneaux de nucléaire. « On se sert de ces vieux déchets pour les recycler et produire de l’énergie ». Sarah et Tsétsé ne veulent pas mourir là et arrêter leur aventure ainsi. Que font tous ces bidons de déchets nucléaires sous ces gravats? Pourquoi les utiliser? Que cache cet héritage? On voit une fille faire un discours véhément pour motiver les militaires. Tout est bon pour manipuler. Mais ce n’est pas parce que des enfants sont des militaires qu’il n’en reste pas moins des enfants. Kébu, le simple d’esprit, en est l’exemple. L’odeur de Sarah lui évoque tellement sa maman. Normal qu’il s’attache à elle. L’aspect psychologique est vraiment travaillé avec finesse afin que l’on puisse s’attacher aux personnages. On les comprend, on s’attache à eux, on souffre avec eux, on s’amuse avec eux. Une prouesse artistique qui n’est pas donné à tous. Une certitude, on veut poursuivre l’immersion dans ce monde futuriste pour savoir si l’espoir à encore une place.

Un tome travaillé et réfléchit qui montre le talent des mangakas pour se mettre au service de ces lecteurs.


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