Commando Culotte – Les dessous du genre de la pop culture – Mirion Malle

Rien de tel que la pop culture pour évaluer une société. Les films, les séries, les clips… sont de très nombreux indicateurs de ce que l’on évoque comme norme sociale, comme référence. Mirion Malle décide d’apporter son analyse pour mieux décrypter le rapport au genre.

4e de couverture
Mirion Malle s’attaque aux clichés sexistes avec humour, les illustre par des exemples tirés de film ou série et met en lumière leur omniprésence dans les médias… Rendre justice au féminisme – ni hystérique, ni rébarbatif – et décortiquer les classiques des idées reçues comme « les filles ne sont pas drôles », « les hommes ne peuvent pas être féministes », « les filles sont futiles », … et voir combien la culture populaire nous influence.

Mon avis
Quand une femme sort une bande dessinée qui parle de la discrimination dans la représentation du genre, cela fait polémique. Bien entendu, avant même que des gens lisent la bande dessinée, beaucoup (trop) pense qu’une femme n’est pas à même de donner son analyse. Des réactions qui illustrent bien l’importance d’écrire, de diffuser, de publier pour déjà commencer à changer ces aprioris. En effet, la pop culture est l’élément qui être un acteur de la modification du regard. Mirion Malle décide d’utiliser la pop culture avec le 9e art pour évoquer son analyse sur la pop culture plus audiovisuelle et comportementale. A travers plusieurs thèmes, elle explique avec des chiffres, des références sociologiques et son regard qui n’est pas neutre. Forcément, on nous apprend à mieux voir, mieux nous interroger. Avec ce que l’on nous donne, on est plus charger pour regarder en aiguisant notre esprit critique. Il est dommage que les films et séries évoquées soient presque uniquement américaines. Cela fait croire que la production française échappe à ces clichés ayant la vie dure. Bien que l’ouvrage date de 2016, on trouvait des émissions de téléréalité qui ont en fond de commerce les stéréotypes les plus répandus sur les femmes. Les exemples avec des femmes très minces, à grosses poitrines, bikinis très échancré, vulgarité de paroles, jalousie excessive, mesquines, violentes… ne manquent malheureusement pas. Et le pire, c’est les taux d’audience toujours en hausse. Que cela veut dire de la société? L’auteure aborde aussi des sujets eux qui sont internationaux et toujours d’actualité avec la culture du viol, le harcèlement, les agressions sexuels… Les discours restent identiques où la victime reste l’homme qui a été dénoncé. Le pauvre choupinet quand il a une érection, il n’a pas d’autre choix que d’agresser une femme. C’est encore si elle porte une jupe ou un décolleté. Elle dénonce beaucoup d’autres choses comme le gay friend pour les femmes, l’amitié homme-femme impossible, la virilisation des personnages féminins pour être forte… Le souci avec cette lecture c’est qu’elle révolte, qu’elle met en colère, qu’elle énerve. On sait tout ça et il faut sans cesse le répéter, l’expliquer, le démontrer, le sourcer… La plupart des lectrices se plongent dans la bd pour mieux corroborer ce qu’elles connaissent en partie, on déjà vécues… Peu de personne vont s’aventurer à remettre en cause ce qu’ils trouvent normal, légitime, naturel. Eux ne vont pas changer d’attitude à part dire qu’il y a de plus en plus de fémininazi qui osent remettre en cause la virilité, la véritable identité du mâle. S’il fallait penser autrement, ils seraient perdus. Même si indéniablement c’est utile ce genre de publication, qu’il faut les mettre dans les mains des plus jeunes et aussi des plus vieux qui se radicalisent en vieillissant (et pas toujours dans le bon sens). Il faudrait que des enseignants, des clubs lecture à l’école l’utilisent comme outil de discussion, d’échanges. Et c’est aussi une façon de montrer que le 9e art à plusieurs formes comme un dessin très imprécis et des femmes qui créent. Le but n’est pas de faire beau mais de dire. Un jour peut-être la fiction dépassera la réalité et non l’inverse.

Un coup de poing à l’éthique de la société qui veut toujours inférioriser les femmes et glorifier les hommes.

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