Billy Bat – Tome 1 – Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki

Quand un dessinateur à succès se rend compte que son personnage ne vient pas de son imagination, il va mener l’enquête. Il quitte les Etats-Unis pour le Japon pour en savoir plus. Jusqu’où cela va le mener?

Kevin connaît un petit succès avec les aventures de Billy Bat. La fin de l’épisode ne lui convient pas trop avec son personnage principal. Mais il ne trouve rien d’autres. De toute façon, il n’aura pas trop le temps d’y réfléchir. Des flics débarquent dans son atelier pour surveiller le voisin. Le propriétaire de l’immeuble a encore dénoncé quelqu’un qu’il a accuse d’être communiste. Un des policier regarde les planches avec le héros chauve-souris et dit qu’il a déjà vu ce personnage. Kevin promet qu’il n’a jamais copié et que tout est bien né de son imagination. Pour lui, impossible de voler la création d’un autre. Son père a vécu cela, il ne fera jamais pareil à un tiers. Ni une, ni deux, il part au Japon pour avoir des réponses. Pensant simplement trouver un mangaka, il s’embourbe dans une histoire bien plus complexe, au delà de tout ce qu’il aurait pu imaginer. A quoi correspond cette histoire de chauve-souris blanche et noir? Pourquoi en veut-on à sa vie?

J’ai découvert le travail de Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki grâce à sa série que je viens de commencer « 20th Century Boys ». Un récit taillé aux petits oignons, malin, intelligent, drôle. Et en plus, cela fait partie de leurs séries incontournables comme « Pluto » ou « Master Keaton ». A nouveau, dès les premières pages j’ai été totalement conquise par ce récit au combien mystérieux. Un métissage culturelle intéressant car cela permet d’aborder une partie historique non négligeable. Nous avons d’un côté le racisme, la haine et la violence qu’a connu la population japonaise aux Etats-Unis. Une violence liée à la peur du communisme et l’essor du maccarthysme. Au Japon, les américains occupent Tokyo et peu sont respectueux des locaux. Pour eux, c’était normal les bombes atomiques et la peur du rouge est aussi présente. L’ambiance très tendue se trouve maintenant posé. Notre héros possède lui aussi une bi-culture, parle et lit deux langues, un prénom américain et un nom japonais. Le héros Kévin Yamagata part sur les pas de son personnage qu’il a cru créé et ce n’était pas vraiment le cas. Son inconscient a enregistré l’image de la chauve-souris pour lui donner une autre vie aux States. De retour au Japon, tout change où il doit faire face à une situation sociale, économique et éthique des plus insolites et improbables. L’intelligence du scénariste et du dessinateur se font sentir à tout instant car l’histoire est d’une richesse dans les rebondissement et d’une grande complexité dans la structure. On se laisse prendre aussitôt sans trop chercher à comprendre ce que l’on nous réserve plus loin. Pourquoi vouloir passer à côté d’une série d’une telle qualité?

Un vrai coup de cœur artistique qui me déçoit car j’ai attendu vraiment trop longtemps pour la découvrir.

L’avis Les blablas de Tachan : « Excellent surprise à la lecture de ce 1e tome. On retrouve tout ce qui fait la saveur d’Urasawa, avec un petit plus : le côté surnaturel de l’affaire. J’apprécie aussi beaucoup le partie de se servir de la BD de Billy comme composante de l’histoire. J’ai été particulièrement happée par cet univers. »

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