La petite dernière – Johann G. Louis

C’est difficile de comprendre le monde qui nous entoure quand on a 10 ans. Surtout quand on possède une double culture sociale et religieuse. Mais cela n’empêche pas de profiter des beaux moments de la vie de famille et amicale.

Quand Susie rentre chez elle, ces soeurs lui font un tour. Elles veulent bien le laisser faire la cuisine à condition qu’elle fasse leurs devoirs. Cela arrange bien Sandra car ce soir, elle va voir un garçon, Alvin. Mais Susie est rarement contente car elle ne comprend pas tout du à son jeune âge. Quand on lui apprend que son grand-père est parti, elle n’arrive pas à savoir où. Très vite, une fois chez la grand-mère elle comprend qu’elle ne pourra plus jamais le voir. Sa grand-mère lui raconte un peu cette belle vie et rude qu’ils ont eu ensemble. D’ailleurs, elle a tout noté. Quand elle sera plus grande, elle deviendra écrivain. Malgré son jeune âge, elle vit pleins d’aventures avec ces frangines. Puis les choses changent lors d’un conseil de famille, le père annonce que des cousins vont venir habiter à la maison. « Nous allons les accueillir ici le temps qu’il faudra afin qu’ils puissent s’installer en Amérique… Ils ont traversé l’enfer! ». Susie veut comprendre les non-dits. Elle emprunte des livres à la bibliothèque comme « Le journal d’Anne Franck ». Pour l’instant, elle n’arrive pas à comprendre le vrai sens de sa religion. Le vilain Walter l’agresse et l’insulte de « T’es qu’une sale juive ». Son père tente de la rassurer : »Ne t’inquiète pas, Susie, ce Walter est un ignorant, il ne sait pas ce qu’il dit ». Cependant la peur s’est installée en elle. A l’école juive, ce problème ne se reproduira plus. La vie reprend doucement son rythme avec de beaux souvenirs à la clé.

Johann G. Louis a mis toute son imagination et sa tendresse dans l’adaptation de l’autobiographie des 10 ans de Susie Morgenstern. Thomas Baas s’est déjà plié à l’exercice en 2019 avec l’excellent « Lettres d’amour de 0 à 10 ans ». L’ouvrage porte le même titre que la bande dessinée : « La petite dernière ». Pour ceux qui ne connaissent pas cette auteure, elle fait partie des grande papesse de la littérature jeunesse avec des romans cultes comme « La sixième » ou « La première fois que j’ai eu seize ans ». L’artiste s’est totalement approprié le récit qui se déroule aux Etats-Unis dans les années 50 pour lui donner vie. Avec beaucoup de fidélité, il parle de la famille avec ces trois soeurs d’âge différent qui cohabitent avec beaucoup d’amour. Même si, elles aiment se taquiner à l’occasion. La vie de rythme aux rites de la religion juive avec quelques prises de liberté par cette jeunesse américaine qui se veut différente et intégrée. Une chance qui apparaît quand de la famille fuit la misère et la mort pour prendre un nouveau départ dans ce pays différent. L’antisémitisme est signalé tout de même car cela fait aussi parti du quotidien. On s’attache à Susie, Effie et Sandra des futures femmes épanouies avec des parents ouverts et tolérants. Ainsi, on on trouve des voisins intolérants et un couple sympathique de lesbienne. L’approche graphique appelle forcément à la nostalgie avec son trait libre, enlevé et aussi ces couleurs douces et joyeuses. Le regard d’une petite fille de 10 ans est plein de mystère, d’incompréhension et de secrets. Aucun doute que la jeune lectrice puisse s’identifier à elles car toutes rêves de grandir avec son lot d’espoir. Un ouvrage plaisant, plein d’optimisme et d’amour et qui va même pousser à lire des romans. Que vouloir de plus?

Un adorable voyage dans le temps qui saura vous redonner le sourire.

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