Savez-vous ce qui se passe au coeur de la centrale de Fukushima? Que diriez-vous d’y aller pour mieux comprendre comment les opérations se déroulent? Kazuto Tatsuta va vous guider à travers un témoignage véridique.
Kazuto Tatsuta a décidé de faire une autre approche originale du drame nucléaire qui a touché le Japon avec la centrale de Fukushima. Karyn Nishimura-Poupée, journaliste, correspondante à l’AFP au Japon, le précise dans la préface : « Mais il vous apprendra ce que ni les journalistes, ni les médecins, ni les experts de la radioprotection, ni les hommes politiques, ni les militants antinucléaires, ni personne d’autre ne saura vous dire. Il vous apprendra comment vivent les travailleurs de Fukushima, du matin au soir, dans quelles conditions ils œuvrent, ce qu’ils pensent, ce qu’ils voient, ce qu’ils se disent, tout simplement parce qu’il en est un. » Le mangaka décide de nous immerger au cœur de la centrale en démantèlement. On suit un homme ordinaire qui doit faire un travail des plus singulier. Il faut beaucoup d’entreprises et de sous-traitants pour gérer les usines, la mise en sécurité, le démantèlement… Le souci est que chaque opération reste soumise à un taux de radiation quotidienne. Tout prend du temps car il y a plusieurs étapes et matériel à porter à force et à mesure que l’on pénètre sur le site. On s’y fait progressivement. Pourtant, pour en arriver là rien n’a été facile.
Ce choix de faire une série sur l’après Fukushima permet de poser un autre regard sur une catastrophe nucléaire et sa gestion. Certes ce n’est pas un regard neutre, mais est-ce que cela existe vraiment? Nous savons pertinemment que la réponse est négative. Cela ne veut pas dire que les informations sont fausses ou biaisées. On nous amène là où on a peut l’occasion d’aller, d’autant plus lorsqu’on habite en Europe. Traiter une centrale pièce par pièce, morceau par morceau qui est contaminé demander des ressources humaines et matérielles. Rien de tel qu’un témoignage en interne pour présenter les choses avec plus de vraisemblance. Même si les japonais ont l’apparence d’être des gens honnêtes, on trouve des entreprises véreuses qui n’hésitent pas à exploiter le système pour gagner de l’argent en ne faisant rien. Ou même entasser du potentiels employés en leur facturant l’hébergement et la restauration sans leur donner un emploi, ainsi ils sont redevables. Des techniques de personnes sans scrupule pour gérer des hommes venus de tout le pays pour travailler dans la zone sinistrée, pour autant soutenir la nation que gagner de l’argent. Néanmoins, toutes les entreprises ne se valent pas et il nous le montre sur le quotidien qui peut changer du tout au tout. Ne vous attendez pas à un pamphlet contre le nucléaire, la remise en cause du lieu de construction de la centrale ou d’autres choses du même acabit. Ce n’est pas le sujet, le sous-titre vous le rappelle : « Journal d’un travailleur de la centrale nucléaire 1F ». Et déjà, c’est aussi apporté une façon de traiter le nucléaire d’un autre point vue après une crise. Les exemples ne sont pas nombreux et cela doit nous interroger sur la réflexion lors de la construction, de l’information des citoyens qui sont autour et ce qui est prévu en cas de problème. Une dernière partie bien souvent gardée secrète tout comme les cycles d’entretien et les problèmes rencontrées potentiellement dangereux. En tout cas, on lira la suite car on veut en savoir plus sur ce long processus de nettoyage et de sécurisation.
Un manga percutant qui même a su touché la presse généraliste. Le monde du nucléaire sous un autre regard et qui va interroger le vôtre.



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