La fille dans l’écran – Lou Lubie et Manon Desveaux

Coline habite dans le Périgueux et réalise un album pour les enfants. Marley habite à Québec où elle travaille comme barista. Rien ne semblait rapprocher ces deux femmes et pourtant une belle histoire va les lier. 

Pour son album jeunesse, Coline fait des recherches sur internet. Elle tombe par hasard sur de magnifiques photographies du froid canadien. C’est exactement ce qu’elle recherche pour son univers graphique. Elle décide alors d’envoyer un mail au photographe pour savoir si elle peut s’inspirer de son travail. Marley a quitté la France pour le Canada pour devenir photographe.

Mais c’est un milieu difficile, alors elle a pris un travail de barista pour gagner sa vie comme boulot alimentaire. Sa passion pour la photographie a été mise de côté. Bien entendu qu’elle autorise Coline pour s’inspirer de son travail. Cette première prise de contact s’intensifie avec des partages de dessins et de photographies. Puis petit à petit les questions deviennent plus personnelles et une amitié sincère pointe le bout de son nez. Alors quand Vincent décide d’aller passer du temps avec ces amis aux Etats-Unis, Marley en profite pour descendre en France rendre visite à ces parents. Cependant, elle en profitera pour faire un détour par le Périgord à la rencontre de Coline. Quelque chose se passe entre elle, le courant passe plutôt bien. Même très bien car un baiser sera échangé avant son départ. Une fois retournée à Québec, tout change. Son couple lui semble sans intérêt tout comme son travail. Il lui faut un nouveau départ pour une nouvelle vie.

Deux dessinatrices pour deux personnages féminins. Chaque dessinatrice s’occupe d’un personnage dans son style graphique. Lou Lubie qui s’était fait connaître grâce à sa bande dessinée très personnelle sur les troubles bipolaire avec « Goupil ou face » vit au Canada. On retrouve sa plume précise et les teintes chaleureuses. La couleur orange du renard fait de nouveau son apparition en couleur pour les cheveux de notre héroïne Marley. Elle fonde en 2008 un forum qui rassemblent plus de 2 000 dessinateurs où ils créent ensemble de la bd collective. Ce projet est à l’initiative de ce récit croisé. Manon Desveaux est dessinatrice en France et est l’une des première à participer à ce site collaboratif. Elle s’occupe du personnage timide de Coline. Son univers graphique est également précis dans un monde en noir, blanc et gris. La relation épistolaire va doucement se mettre en place grâce à des mails avant de passer à des sms. L’intensité des échanges va monter progressivement avec la force de l’attachement qui se crée entre les deux interlocutrices. Le fait de s’écrire ne deviendra plus suffisant à un moment et un nouveau virage devient nécessaire. La couverture va tout vous dévoiler malheureusement. Un magnifique album déjà par sa composition avec une page par personnage qui se répondent. Et puis, une jolie réflexion sur la rencontre à l’heure du numérique, sur ce que l’on dit, les petits arrangements avec la réalité qui donnent naissance à une très belle histoire d’amour entre deux femmes. Mais l’identité n’a pas d’importance même si la thématique du coming-out, l’information à la  famille et aux amis est sous-entendue. L’histoire est vraiment est-ce que l’autre m’aime. Une question qui est universelle qu’importe comment et qui on aime.

Vous l’aurez compris, ne passez pas à côté de ce bijou de bande dessinée assez intense qui met l’amour en avant avec sensibilité et justesse.

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