Trois vies, trois femmes, trois continents qui sont liés par un combat. Une lutte pour le droit d’exister et d’être libre. Une histoire pas du tout tirée par les cheveux.
De quoi ça parle ?
Smita est une jeune femme de la caste des Dalits en Inde. Son statut social, celle d’intouchables, la condamne avec sa famille aux tâches les plus ingrates. D’ailleurs, elle nettoie de ces mains les toilettes de la caste supérieure. Son mari, lui chasse les rats dans les champs. Le soir, ces petits rongeurs seront leur source de nourriture. Leur vie sera peut-être meilleure dans leur prochaine réincarnation. Mais Smita ne veut pas que sa fille Lalita connaisse la même vie qu’elle. Elle décide alors de quitter sa ville pour donner de l’espoir à son enfant.
Giulia travaille dans l’atelier de son père en Italie depuis son plus jeune âge. Avec les autres ouvrières, elle prépare les cheveux récupérés chez des coiffeurs et des particuliers en Sicile afin d’en faire des perruques, des mèches. Tout se passait bien jusqu’à l’accident du papa qui dirigeant l’usine d’une main de fer. Il est dans le coma mais il faut que l’entreprise tourne. Du moins, c’était jusqu’à la découverte que la faillite était proche. Grâce à son amoureux Sith, une solution a été trouvée pour sauver la structure et les emplois. Elle va devoir affronter le refus de sa famille face à la modernité.
Sarah est une avocate australienne brillante. Elle ne vit que pour son travail. Sa famille avec trois enfants et deux ex-maris passent au second plan. Il faut d’autant plus se battre dans le droit quand on est une femme pour prouver que l’on a des compétences. Puis un jour, une tumeur grosse comme une mandarine fait son apparition dans son sein. Le mot cancer ne se fait entendre mais la réalité est là. Son entreprise va l’exclure à cause de sa maladie. Une chute douloureuse qui s’accompagne de la perte de cheveux, de poids, du teint cireux… Mais c’est une battante, elle trouvera autre chose pour avancer et vivre pleinement.
C’était comment la lecture ?
Trois femmes, trois destins qui vont se croiser comme les trois éléments d’une tresse. Trois chemins différents qui suivent leur cours et quand on arrive au bout de la tresse un léger élastique les relie. Laetitia Colombani apporte beaucoup de délicatesse et de douceur aux récits de ces trois femmes courageuses et battantes. Chacune à sa manière lutte contre la société, les aprioris, les regards inquisiteurs pour exister comme un être humain tout simplement égal à l’homme. Et ce lien discret qui se tisse est très malin. Les cheveux de Smita qui vont être rasé dans un temple pour honorer son dieu, suivi de Guilia qui va traiter le cheveu dans son entreprise pour finir sur la tête sou forme de perruque de Sarah atteinte d’un cancer.
Une façon de dire que le combat des femmes est partout dans le monde. L’auteure parle des viols de femmes en Inde où il est normal de considèrer la femme abusée comme coupable. Un homme ne paie pas ces dettes ? On viole sa femme. Un homme part avec une femme mariée, on viole sa mère, sa tante… Et cela peut se faire même sur la place publique. Les volontaires ne manquent pas. De même, les femmes accouchent d’une fille, la plupart sont enterrés vivantes dans un trou recouvert. La violence se fait aussi en Italie où on marie des femmes pour la réussite de l’entreprise. La femme est un bien. La preuve car on va la marier il faut que l’homme paie une dote correspond à une transaction financière pour l’achat de la femme. Et la femme doit en plus changer de nom, car elle change de propriétaire. Alors une femme diriger une entreprise, voilà une idée très révolutionnaire pour une société ultra conservatrice et religieuse, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. Elle va même oser sortir avec un homme de couleur qui a en plus une autre religion que catholique. Par chance, il est Sith et sa religion met les femmes et les hommes sur un pied d’égalité. Et la troisième femme, montre qu’elle peut allier travaille et famille mais pas sur un pied d’égalité. Pour avoir la reconnaissance des hommes, il faut s’investir d’autant plus. Mais quand survient un problème comme le fait d’être enceinte ou malade, elles sont abandonnées sans scrupule.
Un livre qui parlera à de très nombreuses femmes. Le combat pour l’égalité va encore durer très longtemps. Le dogme du « Pouvoir au service trois pièces » ne va pas se réduire encore tout de suite, la preuve avec l’actualité et les remontés des extrémistes religieux. Ce premier roman plein de bon sentiment fait plaisir à lire même si la fin était trop attendue. Fallait-il vraiment que tout finisse bien à la fin ? Faut-il donner de l’espoir ou être plus réaliste, voilà une bonne question. Mais les lectures positives se font assez rares et les livres avec des fins heureuses se vendent mieux. Gilles Legardinier ne vous dira pas le contraire.
Alors si vous souhaitez prendre un grand bol d’espoir sur la cause de la Femme. Plongez-vous avec émotion dans « La Tresse ».
L’avis de FairyStelphique : « Ce livre est d’une beauté incroyable malgré la dureté du sujet traité.
Une tresse faite à partir de trois cheveux est une métaphore parfaitement trouvée afin de lier la vie de ces trois femmes qui ne se connaissent pas mais vont créer un lien indéfectible. »
L’avis de Stelphique : « Coup de cœur. A lire de toute urgence. Indispensable. »
L’avis des Chroniqueslitteraires : « Lisez-le. Ouvrez les yeux. Le combat des Femmes n’est pas terminé. »
L’avis de Folavrilivres : « Au fil des mots et des chapitres, la romancière tisse des liens entre ces trois femmes, les relie les unes aux autres. J’ai aimé la façon dont la tresse est utilisée comme une métaphore de l’écriture. Les cheveux, ce symbole de la féminité ; il y a ceux que l’on donne en offrande, ceux que l’on perd à cause du cancer, ceux que l’on tisse dans un atelier sicilien… »
L’avis de Bricabook : « Une écriture simple, fluide, quelques jolies images, une narration page-turner, trois portraits de femmes simples et belles : La Tresse, premier roman de Laetitia Colombani, est, à mes yeux, un très bon roman pour voyager quelques heures dans le train. »
L’avis de Chroniquesculturelles : « Un roman profondément féministe, qui permet de réfléchir au sort fait aux femmes dans toutes les sociétés, et parfaitement maîtrisé ! A lire absolument ! »
L’avis de Malecturotheque : « J’ai tout aimé dans ce livre, c’est le genre de bouquin qui ne laisse personne indifférent.e. De plus, c’est l’occasion de faire l’état des lieux sur la place de la femme dans les sociétés. Si ce n’est pas déjà le cas, alors vous aurez envie de changer le monde après cette lecture. »
L’avis de Pativore : « Peut-être que nous sommes tous des liens, des traits d’union dérisoires, mais indispensables, aux uns et aux autres, au bon fonctionnement de ce monde, même dans une toute petite sphère. »
L’avis de Moncoinlecture : « C’est certes rempli de bons sentiments mais je l’ai lu au bon moment et j’ai apprécié le côté engagé et féministe du roman. En effet, rien est acquis quand il est question de condition féminine, et ce peu importe sur quel continent nous nous trouvons. »
La tresse, Laetitia Colombani • Grasset • 2017 • 224 pages • 18€ • Genre : femmes • ISBN : 9782246813880
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Merci beaucoup pour les liens!
Ce ivre est une merveille.
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Tu es un peu plus enthousiaste que moi, mais j’en garde un bon souvenir. Et oui, tout à fait ça. Féministes tant qu’il le faudra hein!
Féministe toujours alors 🙂
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