Quelque part dans le désert – Ron Amir – Musée d’Art moderne de la ville de Paris

Le musée d’Art moderne de la ville de Paris ouvre ces portes au photographe israélien, Ron Amir. A travers une trentaine de photographies et de quelques vidéos, il met en image le sort des migrants dans un camp de détention en Israël. L’absence d’hommes sur ces images nous renvoie à des interrogations là-bas « Quelque part dans le désert ».

L’exposition « Quelque part dans le désert » présentée au musée d’Israël à Jérusalem en 2016 et actualisé dans le cadre de France-Israël 2018 s’invite au musée d’Art moderne de la ville de Paris jusqu’au 6 décembre 2018. Ron Amir évoque les conditions de vie de réfugiés venus du Soudan et de l’Erythrée qui avaient fui vers Israël. Comme ils ne sont pas autorisés à vivre et travailler dans le pays, ils étaient retenus dans le centre de rétention de Holot, situé dans le désert du Néguev. Les séjours des demandeurs d’asile allait de trois mois à un an. Toutefois, ils étaient libre de quitter le camps la journée.

© Ron Amir
Abdelrazik’s Bench (Le banc dAbdelrazik), 2014

Entre 2014 et 2016, Ron Amir rencontre ces migrants et échange avec eux. A travers ces photographies, ils souhaitent montrer que des espaces de lien social, de convivialité qui se créent dans le désert. Les morceaux de bois, les pierres sont rassemblées pour créer des bancs, des sièges, des fours… Des lieux afin qu’ils puissent se rassembler pour discuter, fumer, écouter de la musique ou encore manger.

© Ron Amir Stall (closed) (Stand (fermé)), 2014

Les migrants ne sont jamais montrés. L’artiste nous met face à ces espaces remplie d’espoirs où la vie doit toujours prendre le dessus. Le vide nous interroge, nous renvoie à des interrogations. C’est un lieu temporaire sur un site éloigné de tout mais où chacun espère aller quelque part pour construire son foyer. Le photographe évoque la vie quotidienne à travers des constructions éphémères.

Mosque (Mosquée), 2016
© Ron Amir

Le camp ouvert le 12 décembre 2013 a fermé ces portes le 12 mars 2018, libérant 480 demandeurs d’asile soumis à des restrictions géographiques les empêchants d’aller dans 7 villes d’Israël : Tel-Aviv, Netanya, Eilat, Bnei Brat, Petah, Tikvah, Ashod et Jérusalem. Environ 13 000 réfugiés ont transité par cet endroit. Ron Amir viendra sur site pour prendre des photos de ces espaces maintenant laissés vides. Deux photographies seront pour la première fois présentés dans cette exposition parmi les 30 exposées.

Ibrahim Tuayisha’s Gym, (La salle de sport d’Ibarhim Tuayisha),
2015
© Ron Amir

Il est resté en contact avec certains migrants via les réseaux sociaux. On verra également des vidéos. Parmi les 6 visibles, il présente Butra, réfugié soudanais filmé une première fois à Holot en 2015 maintenant installé à Herzliya. Il parle de sa situation toujours précaire malgré les années qu’il a passé en Israël. Du jour au lendemain, on peut lui demander de partir. Dans une autre vidéo, il raconte l’histoire de quelques lieux pris en photo par Ron Amir. Il donne également la parole à des israéliens.

Dining corners (coins repas), 2016, 
© Ron Amir

Les images montrent la difficulté pour un pays de gérer l’accueil des réfugiés. Comment les intégrer dans une population? Comment choisir quelle personne a une raison de rester et celle qui n’en a pas? Un débat qui a cours également en Europe.

Oven (four), 2015,
© Ron Amir

 

Ron Amir donne la parole aux traces des hommes et nous laisse face à leur interprétation.

Petite balade en photographies

 

 

 

 

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