La compagnie The Pat Rack a décidé de se plonger dans la culture américaine dans une période sombre. Direction un speakeasy où l’alcool coule à flot dans le dos de la police de la prohibition. Haine, amour et jalousie sont au cœur de ce bar sur fond de film noir.

Sur la grande scène inclinée du Palais des glaces, en rentrant dans la salle nous découvrons un décor intriguant et très esthétique. Carrelage noir et blanc, quelques tables, un grand bar, des bouteilles, un mât chinois avec quelques marches… nous voilà plongé dans une ambiance très cinématographique. Quand les circassiens arrivent, leurs tenus confirment l’histoire qui va nous être racontée. De beaux costumes avec chapeaux pour les hommes, des robes moulantes pour les femmes, pantalon plus souple pour l’homme de la rue et tenu classique pour le maladroit barman.

On sent dans cette mise en scène audacieuse l’influence des cirques contemporains comme les 7 doigts de la main, la compagnie XY, le cirque Alfonse… L’esthétisme se mélange à la chorégraphie avec une bande son entrainante. Chacun choisit sa période ou un évènement pour raconter une histoire. La compagnie The Pat Rack a tranché pour la prohibition des années 30 aux Etats-Unis. Mais avoir un beau décor et une bonne bande son ne suffit pas à faire un bon spectacle. A trop vouloir raconter une histoire, on en oublie que l’on vient voir du cirque. Le temps s’écoule et les numéros tardent à montrer le bout de leur nez et l’ennui arriva.

J’ai vu des numéros très bien réalisés. Trois moments sont sortis du lot pour moi. Le premier avec une scène qu’ils rejouent à l’envers comme dans un film que l’on rembobine un court instant. C’était vraiment très bien exécuté et avec précision. Je prendrais même plaisir à revoir ce moment tellement j’ai été surprise par l’action et sa réalisation. Puis l’excellente pratique pleine de fantaisie et d’énergie de la roue Cyr par Guillaume Juncar. Un agrès assez peu visible par rapport à la roue allemande. Et quand on voit avec quel talent cet acrobate pratique cet art, on sait que l’on trouver des artistes assez bons pour le valoriser. Et enfin, une scène assez drôle avec Ann-Katrin Jornot et Clara Huet qui voltigent au-dessus du bar. Impossible de ne pas être émerveillé surtout qu’il y a une pointe d’humour bien placé.

En plus, j’ai vu que les acrobates maîtrisaient aussi bien les portés, le mât chinois, le cerceau aérien, les jeux d’ombres, quelques mouvements de danse mais pourquoi privilégié le jeu d’acteur et des petits gestes ? Les échanges entre le mari, l’amant, l’amante, le garde du corps s’éternisent et traînent en longueur. Le temps s’était arrêté et ne voulait plus repartir. Je me suis ennuyée et cela me chagrine car il y avait tout pour me plaire.

Impossible de ne pas comparer ce spectacle à celui du cirque Leroux avec « The Elephant in the room »,  qui fait aussi référence au cinéma dans un univers en noir et blanc et avec 4 circassiens. Mais cette fougue, cette énergie, ce rythme effréné, la construction d’une histoire ne se retrouve pas chez « Speakeasy ». Le spectacle va peut-être changé avec le temps comme « The Elephant in the room »  qui a su trouver le juste rythme en deux ans.

Si vous cherchez un simple divertissement pour la soirée avec de la technique avec une belle mise en scène et une belle bande son, vous serez conquis.

Une réponse à « Speakeasy – Palais des glaces »

  1. Avatar de Bilan culturelle du mois de juin | 22h05 rue des Dames

    […] 1. Poussière – Comédie Française 2. Speakeasy – Palais des glaces 3. Fraternelles – IVT 4. Manga café – Théâtre de […]

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.