Catherine Meurisse peut remercier la RATP. En arrivant en retard, le 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo, elle échappa au massacre. Mais comment se reconstruire lorsque presque tous ces amis avec qui elle travaillait depuis 10 ans sont morts? Son psy lui avait dit, lorsqu’elle aura passer un cap, elle pourra raconter son parcours. C’est après avoir rouvert son coeur qu’elle a pu reprendre la plume avec Légèreté.
J’adore le travail de Catherine Meurisse. Alors c’est le yeux fermés que j’ai choisi de lire cette bande dessinée. Je ne m’attendais pas à prendre une claque émotionnelle. La dessinatrice a décidé de raconter son parcours après le massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Elle est arrivée en retard ce jour à la conférence de rédaction hebdomadaire. Lorsqu’elle arrive, elle ne comprend pas ce qui se passe jusqu’au moment où on lui dit de se cacher car des coups de feu sont tirés. Comment est-ce possible? Puis très vite, elle apprend que ces amis avec qui elle travaillait depuis 10 ans sont morts. L’envie de rire, la colère, tout s’enfuit. Elle se sent vide à l’intérieur. Elle ne ressent plus rien. Un psychologue lui explique que c’est normal de se sentir ainsi, c’est de la dissociation. Mais quand tout sera à nouveau lié, elle pourra aller mieux. Et même prendre la plume pour raconter son périple en quête de sentiments.
L’auteure a dit : « Cet album, j’aurais aimé qu’il n’existe jamais. Mais je suis heureuse que d’un immense chagrin soit sorti quelque chose qui peut être partagé en BD, qui peut apaiser. Ce n’est pas pour ça que je l’ai fait, au départ. Je l’ai d’abord fait pour moi. C’est comme ça, on fait d’abord un livre pour soi. Je l’ai fait pour me reconstruire après avoir été démolie. Comme le dit Philippe Lançon dans la préface, c’est un mur qui s’abat sur nous, et il a fallu retirer pierre après pierre, et ensuite on se découvrir en morceaux, en fragments« .
Elle y parle des vivants, des morts, de ceux qu’elle aime, de ceux qui l’aime, de ceux qui l’entoure, de ceux qui l’a soutienne. Elle veut être aimé et ressentir à nouveau que cela soit pour crier ou pleurer et faire fuir ces horribles cauchemars. Retrouver ce qui faisait d’elle une femme de coeur, de corps et d’humour. Les étapes sont difficiles à passer et Catherine Meurisse nous le raconte avec une douceur et une sincérité touchante. En plus, il faut dire que cet évènement m’a bouleversé comme beaucoup. Les larmes n’étaient pas loin de couler.
Il faut dire que graphiquement, son travail est toujours aussi magnifique avec l’encre de chine, sa technique de base, l’aquarelle, le pastel sec et le dessin au crayon. J’adore cet univers qui va doucement, petit à petit, retrouver de la couleur, de la nuance et de l’espoir. Une magnifique bande dessinée pleine de blessure, de souffrance, d’espoir et de sourire.
Ne passez pas à côté de ce moment de beauté et de sincérité.
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Oui, je reconnais ses dessins, pourtant, je n’étais pas une lectrice du Charlie mais du Canard.
J’adore ces bd. Elle a un humour mordant… Je ne connais pas ces dessins de presse, juste son travail bd. D’ailleurs, j’ai un billet encore en retard sur une lecture d’une ancienne bd qui m’a bien fait rire autour de l’histoire de l’art 🙂
Je la connaissais plus via ses dessins de presse, moi, je les ai reconnu, enfin, mes yeux !
c’est peut-être le bon moment de voir autrement son travail. Elle arrête le dessin de presse de toute façon.
Zut, même si je peux comprendre…
Si je le trouve à la biblio, je prends !
J’espère que tu trouveras. Surtout la légèreté car tu comprendras pourquoi elle abandonne la presse.
Pas le temps d’aller à la bibli mais dès que ça se dégage, j’y fonce.
à la rentrée 🙂
J’espère avoir le temps avant !
la média ne ferme pas par chez toi?
Non, je pense pas, mais je vais pas à la médiathèque (je sais, des claques) mais à la biblio, plus petit, moins l’impression que je vais me perdre dans les rayons et que je veux tout louer !
il n’y a que des livres…. ça existe encore ? 🙂
Oui, il me semble… Public, Voici, Voilà… PTDR
je crois que la bibliothèque historique de Paris et la bibliothèque des policiers (Bilipo) n’ont que des livres aussi. Mais aucun livre n’est empruntable
En effet, uniquement consultable sur place pour la Bilipo.
Je devrais aller à la Médiathèque car ils ont aussi des livres, des bédés, mais il y a souvent trop de monde et je suis socialement sélective (mais pas asociale !) 😆
socialement sélective, j’adore cette expression. Je vais aussi la choisir pour me définir 🙂
Il faut parce que c’est que nous sommes ! Pourquoi perdre son temps avec certaines personnes qui te tirent vers le bas ou qui ne t’apportent rien ?
c’est vrai. je suis d’accord.
Au boulot, je me suis rendue compte que lorsque j’appelle quelqu’un pour quelque chose de précis, je ne lui demande même plus comment sa va. Je lui demande uniquement si j’ai envie de le savoir. Je me suis dit que c’était le début de l’associabilité peut être.
S’il te répond poliment « oui ça va » et c’est tout, c’est bon, mais t’en as qui en profite pour sortir toutes leurs misères. Une fois de temps en temps, si ça les soulage, je dis rien, mais pas tout le temps me raconter ses petites misères qui bien souvent ne sont rien du tout !
On a été trop eues trop souvent…
Aujourd’hui jai demandé à tous le monde si c’était bientôt les vacances. Un gros effort que je vais récompenser par du chocolat et des biscuits roses 🙂
Waw ! Le chocolat, c’est pour te récompenser toi, c’est ça ??
Non, nous ça va, quand on demande des nouvelles, on le pense, même si à quelques uns on évite sinon on se ramasse tout les bobos !!
Et oui, je me suis récompensée.
Je suis toute seule dans mon bureau et je croise rarement des humains à part ceux qui travaille dans l’immeuble. Les gens, je les ai au téléphone. 🙂