Heloïse, ouille! – Jean Teulé

Capture d’écran 2015-08-15 à 20.05.44Jean Teulé possède un goût immodéré pour les faits historiques et divers sanglants, scabreux ou étranges. Et lorsqu’il en choisi un, après quelques recherches, il rédige un roman. Après s’être penché sur l’histoire d’amour surprenante entre Héloïse d’Argenteuil et Pierre Abélard, il publie Héloïse, ouille!.

Direction le 12ème siècle, où un couple défraie la chronique. La douce Héloïse vit chez son oncle, Fulbert. Pour la demoiselle, il veut le meilleure et souhaite compléter son enseignement littéraire et scientifique. Pour cela, il va faire appel aux services d’un philosophe et théologien très en vogue pour guider sa nièce vers le chemin du savoir. Pierre Abélard commence très vite l’enseignement de la jeune fille mais pas celui initialement prévu.

« Et moi, ma scolare, je viens à vous avec un vit d’âne en rut. Je vous hurtebillerai avec une ardeur telle que vous devrez faire nettoyer les draps demain parce qu’ils auront besoin d’aller à la lessive. Nous ne partirons d’ici, ni moi ni mes couilles, sans avoir tenté de si bien vous mettre que vous restiez gisante et pâmée. Je vais te farcir à la bite, ma amour! »

Ils vont vivre une histoire d’amour passionnée entre les quatre murs de la chambre où caresses, baisers, pénétrations, fessées, cris de jouissance… ont raisonné. Seulement voilà, Fulbert va surprendre les deux amants pendant l’acte de plaisir et cela va couter cher surtout à notre ami Abélard. Ce n’est pas sans raison que le roman s’intitule Héloïse, ouille!. Les amoureux vont devoir être séparés même si Abélard propose le mariage. Il ne veut pas s’afficher en public puisque ces testicules sont parties en vacances définitives. Pour éviter le sarcasme au quotidien, il va entrer en religion et va demander à sa femme d’en faire de même. Chose qu’elle fera juste par amour et non par conviction.

« Plutôt qu’au Christ, c’est à Bacchus qu’ils font honneur. Le bon Geoffroy de Chartres s’en désole devant eux qui ne l’entendent même pas :
– Ainsi, ce sont des sourds qui vont juger des paroles de lumière! Ainsi de vrais pots pleins de vin vont se promener et peut-être condamner un homme sombre… »

La vie ne se passe pas aussi bien qu’Abélard l’aurait souhaité car ces écrits sont très contestés. Comment ose t’il remettre en cause des fondements de la religion catholique comme le fait qu’Eve soit née qu’une côte d’Adam ou que St Denis, saint céphalophore, se soit baladé avec sa tête sous le bras de Montmartre à la basilique St Denis? Il ne peut pas vraiment. Mais certains jeunes veulent écouter son enseignement sans pour autant remettre en cause leur croyance. Les attaques par les pères de la religion vont le blesser, il va repousser son amour et se couper du monde. Héloïse pas très croyante va s’appliquer dans sa tâche d’abbesse d’Argenteuil. Elle va s’appliquer pour l’apprentissage des femmes même si elles doivent rester isoler. Par chance, ils pourront rester ensemble pour l’éternité.

« – Dans Sic et Non, il veut révéler les énoncés contradictoires de notre religion puis les soumettre à sa logique. Il questionne de façon systématique le catholicisme alors qu’il ne faut voir les sanctuaires miraculeux qu’à la lumière vacillante des cierges! C’est un esprit à quatre pattes avec son groin dans l’auge. »

Il ni a pas à dire, Jean Teulé épluche avec curiosité le sens du vocabulaire et possède une très grande maîtrise du langage. Le rythme soutenu, les descriptions précises font qu’il est difficile de poser le livre sans l’avoir terminé. Bien entendu, l’auteur n’oublie jamais d’inclure une grosse touche d’humour et aussi de sexe. Le roman débute avec des scènes érotiques à faire pâlir bien des auteurs de ce genre. Certains d’ailleurs, ne verront plus jamais une carotte de la même manière. Irrévérencieux, les personnages sont poussés dans leurs extrêmes et pour mon plus grand plaisir de lectrice. Une lecture assez atypique qui va pousser ma curiosité à lire d’autres romans de cet auteur qui affirme sa différence avec bonheur.

Une histoire d’amour historique remaniée pour surprendre le spectateur et l’emmener en plein coeur des conflits idéologiques et affectifs. Vous ne verrez plus jamais Héloïse et Abelard de la même manière, un sourire viendra forcément au coin des lèvres.

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47 réflexions sur “Heloïse, ouille! – Jean Teulé

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