Jirô Taniguchi propose un nouveau voyage au coeur du Japon. Dans une contrée lointaine, dans le département de Yamanashi, en 1925, an 14 de l’ère Taishô, nous allons rencontré notre héroïne, Tomoji Uchida, 13 ans. Un moment important de sa vie va commencer à partir de là, et va nous être conté.
Ce jour particulier, elle devait rentrer à l’heure mais une vache s’est échappée et l’a reconduite à son propriétaire. Si elle était arrivée à l’heure, elle aurait rencontré Fumiaki Itô, 19 ans, qui est venu à la rencontre de sa famille pour prendre une photo de sa grand-mère. Aucun d’eux ne se rencontrera avant quelques années car le destin avait prévu de les unir.
Tomoji est une jeune fille forte et courageuse. Elle le devient d’autant plus après le décès de leur père puis le départ de leur mère. Avec son frère Toyô, elle aide à la boutique, à la maison et dans le champs ainsi qu’à l’éducation de leur petite soeur, Masaji. Cette dernière vit très mal le départ de leur mère qui ne peut revenir à la maison. D’ailleurs, elle ne reviendra que le jour du décès de Masaji. Sa détermination l’a pousse à quitter le village pour intégrer une école de couture.
Comme elle vient d’avoir 19 ans, il est grand temps pour elle qu’on lui trouve un mari. Sa famille va lui trouver un homme, un certain Fumiaki Itô. L’attirance est réciproque et le mariage sera alors. Mais attention pas trop d’expression de sentiments à l’occidentale. Ici l’attache se montre par l’échange de quelques lettres et le fait qu’ils vont dîner ensemble, ce qui est déjà beaucoup pour un couple non marié. On n’imagine même pas un plan où les deux personnages se tiennent la main ou pire s’embrasse. Cela serait vraiment trop impudique. Là, on sait que l’on est dans la pure tradition japonaise.
La patte du grand maître se fait ressentir encore à travers la douceur du trait, la beauté de l’histoire et les sublimes paysages. En plus, cela s’inspire d’une histoire vraie. Tomoji Uchida, fait partie des personnes qui ont permis la construction d’un temple bouddhiste de la région de Tokyo. Une femme de courage et de passion qui s’est battue pour faire vivre les traditions enseignées par sa grand-mère. Elle a réussi sa vie entourée d’un mari aimant et qu’elle aime en retour accompagnée de ces enfants.
L’histoire est très jolie mais j’ai trouvé cela un peu ennuyant. Suivre une jeune fille jusqu’à temps qu’elle se marie et quitte sa formation pour rester à la maison et avoir des enfants, c’est un peu juste. Car si l’auteur voulait rendre hommage à cette femme qui a contribué à la construction d’un temple, pourquoi n’a t’il pas abordé cette période? J’adore Jirô Taniguchi avec ce dessin qui m’émerveille toujours, alors au moins c’est toujours un plaisir de le lire.
Une lecture en demi-teinte de ce maître du roman graphique japonais. Une histoire qui me semble moins aboutie que ces précédentes bd. Mais le dessin nous fait voyager et c’est toujours un plaisir de partir au pays du soleil levant.
Du même auteur
Le journal de mon père
Le Gourmet solitaire – Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi
Quartier Lointain tome 1 et 2
Un zoo en hiver
Le promeneur – Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi
La montagne magique
L’homme qui marche
Un ciel radieux
Les gardiens du Louvre
L’avis Des mots et des notes, Bricabook, Twenty Three Peonies
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J’aime beaucoup son coup de crayon, surtout en noir et blanc. J’aime la sensibilité de ses histoires, remplies d’âme et de bonté, avec un peu de bouddhisme et de traditions japonaises. Mais je reconnais qu’il ne se renouvelle peut-être plus assez. Ces derniers ont tendance aussi à m’ennuyer un peu. Il n’y a plus la magie du début, l’homme qui marche, quartier lointain ou le journal de mon père…
Quartier lointain et le journal de mon père,, j’en garde de magnifique souvenirs de lecture. 🙂
Un peu plus enthousiaste que toi ! Mais ce n’est pas mon Taniguchi préféré :
http://twentythreepeonies.com/2015/03/11/elle-sappelait-tomoji-jiro-taniguchi/
il manque un côté attachant que je n’ai pas trouvé ici. Dommage.
Merci pour le lien. C’est rajouté 🙂