Il était une fois le Panthéon de Paris

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Eglise, bâtiment laïc, de nouveau église puis basilique avant de devenir définitivement le temple des grands homme, le Panthéon a vécu au rythme de l’histoire de France. Direction un monument particulier que vous ne risquez pas d’oublier.

Avant de parler du bâtiment, il faut revenir en arrière car l’histoire de cet endroit débute en 451 avec une jeune bergère, Geneviève.
genevieve_ravitaille_Paris451 : les armées d’Attila menacent d’attaquer Lutèce. Geneviève engage la population à résister face à l’oppresseur. Par son action et ses prières, les Huns se détourne de la capitale et sauve la ville. A partir de ce moment Geneviève va devenir la Sainte Patronne de Paris.
512 : Mort de Geneviève qui est ensevelie sur le mont Lucotitus où un oratoire (petite chapelle) est élevée sur sa sépulture.
Plus tard, Clovis, premier roi catholique, décide de construire à cet même emplacement la basilique des Saints-Apôtres dans laquelle il se fera inhumé avec sa femme Clothilde qui décédera en 545. De cela, il reste maintenant la tour Clovis que l’on peut voir derrière le Panthéon. Les restes humains de Clovis et de son épouse, ont été déplacés à la Basilique-Cathédrale St Denis sous Saint-Louis.

Rapidement, le mont et l’église sont rebaptisé Ste Geneviève. Au 9ème siècle, une nouvelle église est construite.

A partir du 12ème siècle, la châsse contenant ces reliques sont transportés dans Paris pour éloigner les mauvaises « choses » touchant la capitale comme une inondation liée à une forte touchant la capitale pendant plus de 3 mois.

Louis_XV_by_Maurice-Quentin_de_La_TourLouis XV dit le Bien aimé, au cours de la guerre de Succession d’Autriche en 1744, tombe gravement malade à Metz. Sa femme et son confesseur, l’invitent à prier Ste Geneviève. Grâce à cela, il aurait été guéri. Les moines génovéfains arrivent à avoir une promesse royale de la reconstruction de leur église. Toutefois, il faudra attendre 10 ans (1754) pour qu’un arrêt du Conseil décide de faire financer le projet grâce aux loteries.

Le roi décide de construire une nouvelle église surtout pour les raisons suivantes :
– A la suite de la guerre de Succesion d’Autriche (1748), le traité de paix est défavorable et l’opinion est mécontante, le roi veut favoriser une politique des arts avec de nombreuses commandes d’embellissements des villes. Il choisit l’église Ste Geneviève pour rappeler l’Histoire Nationale avec Clovis, premier roi chrétien et recréer un lien entre la monarchie et l’église.
– L’église est situé dans une zone de contestation religieuse entre les jésuites et les jansénistes, officiant à St Médard. Il veut rétablir le prestige d’une Eglise alors divisée par les querelles.

Soufflot-300x295C’est le marquis de Marigny, surintendant des Bâtiments du roi, des Jardins et des Manufactures et directeur de l’Académie royale d’architecture qui est chargé du projet de reconstruction. Au lieu de choisir, Ange-Jacques Gabriel, normalement désigné pour un chantier royal, c’est à Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) qui est choisit pour son côté plus novateur. Il a longuement étudié les monuments antiques et moderne en Italie et a fait ces preuves notamment à Lyon avec l’Hôtel-Dieu ou le loge au Change. Un style s’est imposé à la suite de Contre-Réforme à Paris avec l’église St Roch du XVIIème avec un plan longitudinale  avec de larges piliers supportant une voûte en plein cintre. Soufflot veut dépasser ce modèle qui conduit à une structure massive.

Il veut rivaliser avec des monuments comme St Pierre de Rome.
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ou St Paul de Londres.

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Il refuse d’utiliser des gros piliers afin de donner aux piliers isolés le rôle porteur comme dans les temples antiques ainsi la clarté du gothique (visiter Basilique-Cathédrale de St Denis) sera de nouveau présente.

Le premier projet délivré par Soufflot en 1755, adopte un plan en croix grecque, formant 4 nefs égales, tandis que l’extérieur du bâtiment est marqué par un dôme à la croisée du transept et par un péristyle d’entrée couronné par un fronton triangulaire.

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En 1758, le plan est modifié avec l’ajout d’une avant-nef, d’un choeur et de deux tours de chaque côté. Puis en 1764, la forme du dôme subi des transformations pour obtenir sa forme définitive en 1777, après cinq projets successifs.

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Elévation principale de la nouvelles église de Sainte-Geneviève, dessin de Soufflot après 1764 (Paris, Archives nationales)

Toutefois, ce ne gène en rien le projet initial avec des colonnes isolés qui supportent les voûtes grâce à une répartition des poussées. Il va choisir de construire quatre piliers pour supporter le poids du dôme. Pour renforcer la stabilité, contrairement à ce que peut raconter l’architecte Patte, va être renforcé par des structures métalliques. Technique innovante pour l’époque.

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Détails des armatures métalliques d’une partie du fronton de la nouvelle église Sainte Geneviève, gravure de G.-P.-M., 1781 (Paris, musée Carnavalet)

Louis XV pose la première pierre au cours d’une cérémonie solennelle le 6 septembre 1764. La crypte est achevé dès 1763. Les colonnades de la nef et du péristyle sont réalisées entre 1770 et 1773 et les voûtes de la nef entre 1777 et 1780. Il a fallu consolider le terrain en maçonnerie avec 79 puits de carrière afin d’établir les fondations.

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Pose de la première pierre de la nouvelle église Saint-Geneviève, huile sur toile par Pierre-Antoine de Machy, 1764 (Paris, musée Carnavalet)

1780, Soufflot décède. Se sont Brébion et Jean-Baptiste Rondelet qui reprennent le flambeau malgré les difficultés financières. Le tambour du dôme est construit entre 1785 et 1787 et le dôme terminé en 1789-1790.

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Tous les décors initialement prévus par Soufflot n’ont pas pu être réalisés. Uniquement ceux du péristyle et du fronton ont été réalisés et ont disparu de nos jours. On pouvait y voir l’adoration de la Croix et des bas relief avec Ste Geneviève, de St Pierre et St Paul. A l’intérieur, devait se trouver retracer l’histoire de la religion chrétienne.

Dès 1763, Soufflot donne les dessins d’une place monumentale s’ordonnant autour du péristyle. Face à l’église s’élèvent les écoles de droit et de théologie, aujourd’hui séparé par la rue Soufflot. La première se construite entre 1771 et 1783 et l’autre, édifié au 19ème, deviendra la mairie d’arrondissement.

Le Panthéon sera le monument le plus haut de Paris jusqu’à l’exposition universelle de 1889, avec la construction de la Tour Eiffel. Le dôme culmine à 83 mètres.

La révolution française éclate et l’église Ste Geneviève est en cours d’achèvement. Le lieu ne va pas pouvoir garder sa fonction première d’église. En 1790, le marquis de Villette, homme influant, réclame un lieu, un Panthéon français, où l’on pourrait rendre hommage aux grands hommes de la nation, comme son ami, Voltaire. C’est lors de la mort de Mirabeau, le 2 avril 1791, que l’idée se repose. Le 4 avril 1791, un décret consacre ce lieu aux grands hommes et décide d’inscrire sur le fronton « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ». La châsse de Ste Geneviève y restera jusqu’en 1792. Le décret promulgué, Mirabeau rentre au Panthéon.

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Cortège funèbre de Mirabeau, le 4 avril 1791 – gravure du temps.

Puis se sont les cendres de Voltaire qui sont transférées le 21 juillet 1791 au cours d’une cérémonie grandiose.

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En 1793, la Convention décide de célébrer le « martyr de la liberté » que fut Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau, député de la Convention qui a voté la mort du roi et qui fut assassiné par un royaliste. Mais son corps a été rendu à sa famille en 1794. L’année suivante, c’est au tour de Jean-Paul Marat, assassiné par une royaliste, d’être panthéonisé le 21 septembre 1794. Le même jour, sort du Panthéon, Mirabeau qui aurait trahit la république. Deux autres personnes devaient rentrer la même année : Joseph Bara et Agricol Viala. La chute de Robespierre en 1794, empêche leur entrer. Le 11 octobre 1794, Jean-Jacques Rousseau précurseur des idées révolutionnaires fait son entrée.

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Marat est à son tour dépanthéoniser. La Convention adopte alors un décret en février 1795, qu’il faudra dix ans après sa mort pour qu’une personne puisse entrer au Panthéon. Pour que le lieu soit plus de circonstance, l’architecte Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy décide faire quelques changements. Les fenêtres hautes sont dépolies pour atténuer la lumière et les fenêtres basses sont murées. Puis les statuts religieuses sont détruites.

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Le fronton est remplacé en 1793 par La Patrie couronnant les vertus civiques et guerrières du sculpteur Jean-Guillaume Moitte. Puis les bas-reliefs représentant la vie de Ste Geneviève font place au Dévouement patriotique d’Antoine-Denis Chaudet, à l’Instruction publique de Jacques Philippe Lesueur encore en place. Puis La déclaration des droits de l’homme de Guillaume Boichot, L’Empire de la foi de Fortin et La Nouvelle Jurisprudence de Roland qui ont elle été détruites en 1837. A l’intérieur, les peintures n’étaient pas terminées, l’architecte lui consacre un décor consacré à la philosophie, aux sciences, aux arts et au patrimoine. Seul celui de l’avant-nef subsiste. De 1806 à 1812, Rondelet mène les travaux de consolidation des piliers soutenant le dôme.

Ingres,_Napoleon_on_his_Imperial_throne1804, Napoléon Bonaparte devient empereur. Il rétablit le catholicisme en France et l’Eglise retrouve la plupart de ces anciens droits. Le Panthéon est rendu au culte par un décret du 20 février 1806 toutefois la crypte reste à destination civique. Les chanoines de Notre-Dame s’occupe des offices religieux. Rondelet s’occupe de finaliser les travaux. Il fait repaver le monument de 1806 à 1809, car inachevé au moment de la Révolution. Le peintre Antoine-Jean Gros, se voit confier en 1811, la réalisation de la coupole comme l’aurait souhaité Soufflot avec L’Apothéose de sainte Geneviève qui représente des anges emportant la châsse de Ste Geneviève entouré de Clovis et sa femme Clotilde, Charlemagne, Saint-Louis et bien entendu Napoléon et son épouse.

Afin de favoriser la circulation, Rondelet fait construire une entrée pour la crypte distincte de l’église. L’ancienne église Ste Geneviève est détruite donnant plus d’espace pour cette nouvelle église et permet la percée de nouvelle rues (Ulm et Clovis). 41 personnes seront panthéonisées de 1806 à 1815 (11 ans). Napoléon veut rendre honneur à la nouvelle aristocratie. Une reconnaissance qui va se faire à partir de 1802 avec la création de la Légion d’honneur puis en 1807 avec l’organisation de la noblesse impériale. D’ailleurs, la plupart avait au moins un grade de la Légion d’honneur et avait été anoblis (titre de baron, comte ou duc). 15 militaires témoignes de l’importance de l’armée pour l’empereur puis des sénateurs, des hommes politiques et des religieux. Il y a quand 1 artiste, Joseph-Marie Vien, maître du peintre officiel de l’Empire, Jacques-Louis David.

doc-2561815, chute de l’empire. Louis XVIII veut réaffirmer le pouvoir de l’église et rend la totalité du Panthéon à l’Eglise selon un décret en 1816. Le 3 janvier 1822, il assiste à la consécration de l’église qui n’avait pas pu l’être auparavant. La châsse de Ste Geneviève détruite en 1793, est de nouveau reconstituer et replacée au sein de cette dernière (maintenant dans l’église St Etienne-du-Mont). Les tombeaux seront mis dans un espace fermé à clé.

L’inscription du fronton va être modifié par un texte en latin et le motif va être une croix rayonnante conçue par Baltard. Le peintre François Gérard reçoit en 1822 la commande des pendentifs avec comme sujets les allégories de la Justice, de la Mort, de la Patrie et de la Renommée. Le peintre Antoine-Jean Gros, va devoir modifier la représentation de la coupole en remplaçant Napoléon par Louis 18 avec sa nièce, la duchesse d’Angoulême, fille de Louis 16. Louis 16 avec Marie-Antoinette ont fait leur apparition. Elle sera officiellement inauguré par Charles X en 1824.

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Le Roi Charles X visitant les peintures de Gros au Panthéon. 3 novembre 1824, Louis Nicolas Lemasle

5_a_les_personnages_clefs27, 28 et 29 juillet 1830, la révolution des Trois Glorieuses met fin au règne des Bourbons et place sur le trône Louis-Philippe d’Orléans. Un décret du 26 août 1830 permet à l’église Ste Geneviève de redevenir Panthéon. Aucune personne ne sera inhumé pendant son règne et la crypte sera fermée au public. Le peintre Gérard termine les pendentifs et la Renommée va devenir la Gloire. La croix rayonnante du fronton sera remplacé par l’oeuvre de David d’Angers avec La Patrie distribue aux grands hommes, civils et militaires, des couronnes que lui tend la Liberté tandis que l’Histoire inscrit leur nom. Trois bas reliefs datant de l’époque révolutionnaire font place à ceux de Nanteuil : L’Apothéose du héros mort pour la patrie, La Magistrature et Les Sciences et les Arts. Autour de la place, au nord se construit la bibliothèque Ste Geneviève (1838 – 1850) et à l’ouest, la mairie d’arrondissement (1844-1850).

Février 1848, abdication de Louis-Philippe d’Orléans. Le Panthéon est désigné comme le « Temple de l’Humanité ». Le peintre Paul Chenavard propose un programme décoratif symbolisant les grands évènements de l’histoire universelle avec plus de 60 peintures murales en représentant Le Déluge, L’Invention de l’imprimerie ou la Révolution Française. A la fin de l’année, le projet est abandonné par le pouvoir provisoire car jugé trop progressiste.

Décembre 1848 : Louis-Napoléon Bonaparte, président de la France. Il décide de fermer le Panthéon.

En 1851, le Panthéon accueille le pendule de Foucault. Un pendule de 28kg suspendu à un fil d’acier de 67 mètres sous le dôme de l’édifice tend à prouver la rotation de la terre. Le plan de rotation étant fixe, les quilles installés en cercle ne peuvent que tomber si la terre tourne. Cette expérience amène beaucoup de visiteur. Toutefois, cela déplaît fortement aux catholiques qui demandent l’arrêt du pendule, chose qui sera faîtes en date du 1 décembre 1851.

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2 décembre 1851 : bonaparte_louis_napoleonLouis-Napoléon Bonaparte entreprend un coup d’Etat qui ouvre la voie à la restauration de l’Empire. Bien entendu, tout comme son oncle, il renforce les pouvoirs de l’Eglise. Le 6 décembre 1851, un décret rend au culte catholique l’ancienne église Ste Geneviève, élevée au titre de basilique nationale. Des chanoines nommés chapelins de Ste Geneviève veille au service de l’église. La châsse de Ste Geneviève est replacé dans l’église et installé sur un autel.

L’architecte Constant-Dufeux est chargé de réaliser les aménagements nécessaires au rétablissement du culte. Il fait réaliser une chaire à prêcher, une maître-autel, des stalles et un autel dédié à Ste Geneviève. Le décors mural est au programme qui sera consacré sans surprise à Ste Geneviève et aux hauts faits de l’histoire nationale. Ce qui va le limiter va être le budget qui va lui être accrédité. Les deux oeuvres réalisées vont être deux ensembles de sculptures : Sainte Geneviève désarmant Attila par ses prières et sauvant la ville de Paris en 1853 et en 1857 : Clovis baptisé par saint Rémi.

2 septembre 1870 : défaite de Sedan et effondrement du second Empire. Les armées prussiennes occupent encore la France même si le République est proclamée. La crypte devient une réserve de poudre et de munitions. Des obus ennemis vont transpercer le dôme ainsi que des voûtes.

Mars 1871 : la Commune est instaurée et leurs munitions sont abrités dans le Panthéon avec un drapeau rouge le fronton. L’armée versaillaise met fin de façon sanglante à cette opposition en endommageant encore le dôme, les voûtes et les murs extérieurs.

Patrice de Mac-Mahon, président de la République du 24 mai 1873 au 30 janvier 1879.

1874 : le directeur des Beaux-Arts, Philippe de Chenevières, décide de réaliser des décors sur les murs laisser à l’abandon du Panthéon dans l’orientation de l’Ordre morale, composé de monarchiques et de catholiques. Il propose un programme montrant l’histoire de France et le catholicisme. Les plus grands artistes de l’époque vont alors laisser une trace ainsi on peut découvrir Pierre Puvis de Chavannes ou Alexandre Cabanel. Alors on va aller à la découverte de la vie de St Denis, de Ste Geneviève en passant par Clovis, Charlemagne, St Louis et bien sûr Jeanne d’Arc.

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Dans le cul-de-four de l’abside on voit la mosaïque d’Antoine-Auguste-Ernest Hébert, Le Christ montant à l’ange de la France les destinées de son peuple. Il est drôle de souligner que l’ange de la France n’existe pas, il a été rajouté pour l’harmonie de l’ensemble.

La totalité sera terminée en 1889, lorsque l’édifice sera de nouveau laïque.

Sous la IIIème république, le débat sur l’avenir du Panthéon fait rage. Le premier de la République Mac-Mahon démissionne le 30 janvier 1879. Les polémique se poursuit jusqu’en 1885, à la mort de Victor Hugo, ardent défenseur de la République. Au lendemain de sa disparition, le 22 mai 1885, l’édifice retrouve sa fonction républicaine et le 1 juin, l’auteur et poète sera enterré en grande pompe. La journée sera décrétée deuil nationale. La procession dura 9h. Le corps placé sous l’Arc de Triomphe va faire un long trajet dans la capitale. Plus d’un million de personnes se serait déplacé pour venir assister à cette évènement.

Lors du centenaire de la Révolution , la IIIème république décide de rendre hommage à des figures importantes de cette période, ainsi va être inhumé : Lazare-Nicolas-Marguerite Carnot, homme d’état, François-Séverin Marceau-Desgraviers, dit Marceau, Théophile-Malo Corret de La Tour d’Auvergne et Jean-Baptiste Baudin qui s’était opposé au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. On y célèbre les grands évènements comme le Centenaire de la Révolution Française en présence du président de l’époque Marie-François-Sadi Carnot. Ce dernier sera assassiné deux ans plus tard et déposé au Panthéon le 1 juillet 1894.

Funérailles du Président Sadi Carnot célébrées au Panthéon, le 1er juillet 1894, Georges Jules BERTRAND

Funérailles du Président Sadi Carnot célébrées au Panthéon, le 1er juillet 1894, Georges Jules BERTRAND

1902, les catholiques ayant perdu beaucoup de leur influence, le Pendule de Foucault retrouve sa place.

En 1907, le chimiste Pierre-Eugène-Marcelin Berthelot, qui fut ministre de l’Instruction publique et des Affaires étrangères entre au Panthéon. L’année suivante le 4 juin, c’est au tour d’Emile Zola qui entra dans une torpeur politique très partagée.

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Après la Première guerre mondiale, Léon-Michel Gambetta et Jean Jaurès, députés et actifs défenseurs du socialisme, sont inhumés en 1920 et 1924. En 1933, le corps de Paul Painlevé, mathématicien, ministre de la Guerre et président du Conseil entre dans ce temple républicain.

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Inhumation de Jean Jaurès

Il a été également décidé de ne plus toucher au décors. Uniquement la composition prévue à l’extrémité de la nef nord est modifiée. La représentation de Notre-Dame de Lourdes n’avait pas lieu d’être dans une République laïque cela sera modifié par des allégories de la Famille, Patrie, Fraternité et Idée de Dieu.

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En 1889, la décoration du Panthéon sera complétée par des sculptures, bas-reliefs et statuts. Dans le coeur, on prévoit une sculpture monumentale à la gloire de la Révolution. Un projet initiale de Falguière sera proposé mais abandonné. C’est celui de François-Léon Sicard, La Convention nationale qui sera choisi et achevé en 1921. A la croisée des transepts, devant les piliers qui soutiennent le dôme se trouve quatre monuments commémoratifs : Aux orateurs et publicistes de la Restauration, A la gloire des généraux de la Révolution, A Jean-Jacques Rousseau et A Diderot et aux encyclopédistes.

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Des statuts des grands hommes devaient prendre place toutefois très peu ont pu être réalisées. On trouve la statut de Mirabeau par Jean-Antoine Injalbert et celle de Lazare-Louis Hoches par Jules Dalou, qui n’est plus présente de nos jours.

Deux espaces n’avaient pas été peint et sera complété dans l’abside par le peintre Jean-Baptiste-Edouard Detaille exécute La Victoire conduisant les armées de la République, appelée aussi Vers la gloire (1905) et le mur semi-circulaire situé au dessus de l’entrée, où Marie-Désiré-Hector d’Espouy peint La Gloire rentrant dans le temps, entraînant à sa suite poètes, penseurs, savants et guerriers (1906).

Après la Seconde Guerre mondiale, la IVème République maintient l’usage des panthéonisations. Dès 1948, deux physiciens Paul Langevin et Jean Perrin sont inhumés. L’année suivante, lors du Centenaire de l’abolition de l’esclavage, on rend hommage à Victor Schoechler et Adolphe-Sylvestre-Félix Eboué. En 1952, cela sera à Louis Braille, inventeur du système de lecture pour les non-voyants.

Des inscriptions sont placées dans la nef pour honorer la mémoire de Georges-Marie Guynemer, Henri Bergson, Antoine de St Exupéry et du général Charles-Antoine Delestraint, disparus lors des deux dernières guerres.

Au début de la Vème République, le 19 décembre 1964, c’est au tour de Jean Moulin, symbole de la Résistance d’entrée au Panthéon avec une cérémonie présidé par Charles de Gaulle avec un discours qui marquera l’histoire d’Andrée Malraux puis avec un fond sonore Le Chant des partisans.

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1981, François Mittérand lors de son investiture de président, remonte seul la rue Soufflot pour déposer une rose, emblème socialiste, sur les tombes de Schoelcher, Jaurès et Moulin.

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Le 21 mai 1981, le jour de son investiture, le président de la République se rend au Panthéon © Claude Azoulay

1987, René Cassin, prix Nobel de la paix rentre dans ce monument suivi en 1988 par Jean Monnet, père de l’Europe.

Le Bicentenaire de la Révolution est l’occasion de faire rentrer trois nouvelles personnes : Gaspard Monge, l’abbé Grégoire et Marie-Jean-Antoine de Caritat, marquis de Condorcet.

1995, les cendres des physiciens, Pierre et Marie Curie y sont transférées.

Jacques Chirac, lui aussi veut laisser sa trace au Panthéon et fait rentrer André Malraux en 1996. (plus d’informations sur le site de l’Ina : http://www.ina.fr/video/CAB96042891) et Alexandre Dumas en 2002.

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D’autres infos :
site des monuments nationaux
dossier enseignant
Herodote
– article La Croix

 

 

 

Une réflexion sur “Il était une fois le Panthéon de Paris

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