Les recettes de la vie – Jacky Durand

Savez-vous qui se cache derrière une cuisine? Des hommes passionnés qui veulent rendre heureux les quidams. D’une bouchée, c’est plus qu’un estomac qu’il ravie.

Jacky Durand n’est pas une personne ordinaire. Il possède un don au bout de la langue et au bout des doigts. Il sait en quelques mots sublimer un plat et faire ressentir le plaisir qu’il a à la dégustation. Pour son dernier roman « Les recettes de la vie », il décide de nous prendre par les émotions pour nous guider au plus proche du métier de cuisinier. Alors laissez de côté les images que vous avez construites avec des émissions de télé-réalité. Vous ne trouverez pas ici de combat de coq pour une lutte à l’excellence et à l’élitisme. Vous trouverez des hommes simples, qui ont connu la rudesse de la vie et qui veulent créer des plats généreux.

Le restaurant du Relai Fleuri ne connaît pas de pause. Les habitués et les occasionnels viennent chaque jour se délecter d’un repas fait avec passion. M. Henri fait de son mieux au fourneau avec les souvenirs de la guerre d’Algérie. Son second n’est d’autre que son ami, ancien soldat, Lulu. Ensemble, dans une complicité silencieuse, ils s’appliquent à faire du bon au quotidien. Julien regarde avec son père avec admiration et n’hésite jamais à être à ces côtés pour un don d’amour et d’attention. Sa mère va un jour partir et son père ne lui dira rien d’autre qu’elle n’est plus là. Alors il se met à grandir comme tout enfant avec un vide au fond de son lui avec l’absence d’une maman et d’un papa qui aime les silences.

Après les devoirs, le jeune garçon va en cuisine et apprend à tout faire. Une envie inépuisable de connaissance l’habite. Mais lorsqu’il faut choisir un lycée puis des études secondaires, son père s’oppose qu’il fasse cuisinier. Pour lui c’est un métier difficile et ingrat. Julien suit des études de lettres, retrouve sa mère de coeur et parle avec authenticité à son père. La porte des sentiments s’ouvrent et une nouvelle vérité apparaît. La mort fait naître un nouvelle équilibre entre père et fils. La cuisine est un lien fort que rien ne peut détruire. Elle devient une méthode de redonner vie au passé, de sublimer les souvenirs et d’avancer pour en créer de nouveaux. Rien de plus normal que le fameux cahier de recettes serve de fil rouge. D’ailleurs, j’aurais aimé le trouver en fin d’ouvrage.

Le roman se lit avec gourmandise. J’avais à la fois envie d’avancer rapidement pour mieux accompagner Julien dans sa quête d’identité. Et à la fois, j’avais envie de ralentir pour profiter de tous ces moments pour les savourer. Un magnifique et délicat hommage à la cuisine et ceux qui leur donne leur lettre de noblesse. En découvrant cet enthousiasme cela incite à aller manger au restaurant avec des personnes qui veulent donner du sens à un plat. Ce n’est pas un truc vite fait réchauffer au micro-ondes que l’on vous vend une fortune. Chaque assiette est un investissement, une volonté de ravissement du client. La faim se fait avec la tentation de trouver un lieu où l’on vous considère et où l’on veut vous élever par la nourriture. La description d’un vol au vent a piqué ma curiosité surtout lorsqu’on me parle de volupté et de croustillant. Jacky Durand a su avec simplicité, douceur, bienveillance nous montrer l’envers d’un décor difficile tout en nous donnant l’eau à la bouche.

Après ou pendant votre lecture, aller titiller vos papilles dans des restaurants qui sauront sublimer les mots. Vous allez satisfaire vos ressentis qui ne pourront que vous dire merci.

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