22h05 rue des Dames

Les sorcières sont de retour. Il n’est question de les mettre au bûcher. C’est plutôt l’opportunité de découvrir une philosophie qui du lien entre les individus et la nature.

4e de couverture
Après des siècles d’obscurantisme et de persécutions, la figure de la sorcière fait un retour fracassant et positif dans notre société.
Porté notamment par différents mouvements et personnalités écoféministes, la Sorcière d’aujourd’hui est au cœur des combats les plus brûlants de notre temps.
Mais qu’est-ce qui amène une femme d’aujourd’hui à devenir et se revendiquer sorcière ?
Dans son style enlevé et tout en douceur, Eva Roussel nous partage son parcours vers cette spiritualité et dresse un panorama de la sorcellerie contemporaine.

Mon avis
Mâtin propose toujours des albums assez surprenants. Les bédéastes semblent toujours avoir le champ libre. Ainsi Eva Roussel sa découverte et sa pratique de la sorcellerie. Le mot est lié à un imaginaire assez riche. Entre les femmes brûlées pour asseoir un pouvoir masculin et d’autres rejets comme les sages femmes, les représentations négatives ne manquent pas. Aussi l’idée que si on coule une femme. Si elle s’envole, c’est la preuve que c’était une sorcière et si elle meurt, elle était innocente, mais morte. Est-ce qu’il faut réduire l’image à cela? surtout au 21e siècle? Pourquoi celle des hommes comme Panoramix, qui ramasse des plantes pour le bien de son village. Il est important d’interroger les imaginaires.

Eva Roussel pose un cadre historique avant de rentrer dans sa pratique. Impossible de ne pas évoquer les femmes que l’on met sur les buchers. Une belle opportunité pour supprimer tous ceux qui ne sont pas du dogmes chrétiens. On en profite pour dégager les vieilles filles, les femmes âgées, celles qui étaient sage-femmes ou qui connaissaient les plantes. Le mythe prend un nouvel essor dans les années 70 puis dans les années 90. Des femmes prennent le pouvoir et se fond entendre. Des pratiques émergentes et la bédéaste les partages avec ces rituels avec la nature. Ainsi elle donne des recettes pour des préparations et le tirage d’oracle. Ce qui donne du peps au récit est la présence de cette petite araignée. Drôle et impertinente, on apprécie ces arrivées et ces réflexions.

On avance dans le livre et l’on découvre les grandes figures de l’écoféminisme. Des femmes qui ont encore aujourd’hui de l’importance. Il est important de comprendre leurs combats car les causes restent toujours valables de nos jours. Jamais, les femmes ne devront baisser les bras. Les mascu, les virilistes et les fachos eux continuent leurs démarches pour contrôler le corps et les ovaires des nanas. Ils préfèrent des femmes soumises et sans réflexion qui leur donne l’impression d’être de valeur. Un livre assez inspirant qui montre que chacun à sa place dans la société. Ce n’est que par la lutte, en développant sa confiance en soi, son rapport à la nature que l’on pourra changer le monde de demain. Les pages se tournent avec curiosité et avec passion. Et surtout cela donne envie d’aller plus loin dans les savoirs.

Une lecture assez intéressante qui ouvre l’esprit et titille notre curiosité pour regarder le monde autrement.