Pour rendre service à des amis, Spirou et Fantasio sont prêts à se déplacer partout dans le monde. Pour une fois, ils partent au Japon retrouver des enfants. Le changement culturel a permis de leur donner encore plus d’enthousiasme dans leur quête.

4e de couverture
Nous retrouvons Spirou, Fantasio et Spip à Edo, capitale du Pays du Soleil Levant, de 1603 à 1864. Paradoxe temporel ? Voyage dans le temps ? Rien de tout ça : nos trois amis sont tout simplement invités à la prestigieuse inauguration de « Edo-resort », un gigantesque parc d’attractions qui reconstitue très fidèlement la vie du Japon médiéval.
Mais Spirou et ses compagnons ne sont pas là pour le plaisir. Ils sont venus en Extrême-Orient à la demande de leur ami magicien, Itoh Kata, qui leur a confié une mission spéciale : récupérer deux enfants aux pouvoirs paranormaux étonnants qui sont détenus par Mangakana, un redoutable gangster aux ambitions immobilières troubles.
Une course-poursuite va mener nos trois héros d’Akihabara, le quartier électronique, à Giza, celui des spectacles, en passant par Shinjuku, le territoire des redoutables yakuza, pour une visite guidée particulièrement mouvementée.
Ce 49e album des aventures de «Spirou et Fantasio» est le troisième du duo Morvan-Munuera. Morvan s’est fait plaisir en situant l’histoire en plein Tokyo, ville qu’il connaît parfaitement pour s’y rendre régulièrement. Idéal donc pour faire visiter les quartiers les plus pittoresques à nos deux héros. Quant à Munuera, le dynamisme de son trait illustre au mieux cette histoire pleine de rebondissements et de surprises.

Mon avis
Dès la première case, on sent que l’on a au commande deux bédéastes d’une autre époque. Ils insufflent de la dynamique, du mouvement et avec des couleurs vives. José Luis Munuera et Jean-David Morvan ont l’habitude des séries aussi bien pour les enfants que les adultes. Les codes pour toucher tous ces publics, ils les maîtrisent grandement. On le voit dans la construction de la bd où l’action ne manque jamais et est interrompu par des moments plus calmes. Les blagues doivent être présentes et parler à différentes générations. Alors il faut aller aussi dans les clichés et c’est assez discutable. N’est-ce pas obligé aussi pour respecter les codes posés par Franquin? Spip est omniprésent et aide dans toutes les situations problématiques. Là aussi, les femmes restent très peu présentes. Heureusement qu’il y avait une petite fille avec des pouvoirs, sinon cela aurait été une histoires de mecs.

Comme d’habitude, le duo va mettre son nez dans des affaires qui ne sont pas les leurs. Ils ne cherchent pas à comprendre le contexte et imposent leur vision de leur monde. Le syndrome du sauveur est là et le scénariste joue avec. Il l’aborde pour montrer ce souci de jugement descendant. Pour l’aventure au Japon, on va trouver un entre deux avec ce souci de l’honneur. Rien de tel pour plonger dans l’histoire du pays du soleil levant avec les grosses ficelles que nous connaissons. Ainsi on rencontre des yakuzas tatoués avec leur organisation et le boss, l’oyabun. Ils utilisent des armes à feu et la corruption pour réaliser leurs projets. Chaque quartier possède ses spécificités et Fantasio n’arrête pas de faire des achats. On voit les toilettes à la japonaise avec de nombreux boutons et des mini geser d’eau. Et la sculpture vivante d’Hachiko, le chien qui a attendu à la gare le retour de son maître. Fantasio l’abandonne à l’aéroport en lui promettant de revenir. Une fin très triste et cruel car lui non plus ne reviendra pas. L’abandon d’animaux, même fictif, n’est pas prétexte à rire. Surtout lorsqu’on sait que la France est championne d’abandon d’animaux et principalement lors des grandes vacances.

Pour donner un côté magique, on retrouve des personnages qui maîtrise la magie. Car derrière l’enlèvement des jumeaux aux capacités magiques, se cache un traitre : Mankagama. « Je savais qu’il était un joueur invétéré, mais je n’aurais jamais cru que ça le mènerait jusque là. C’est plutôt un homme d’honneur, normalement. » (p. 51). On ne doute pas qu’on le retrouvera plus tard dans d’autres histoires. Les jumeaux possèdent une grande magie et arrive à construire des gaijus avec des éléments qui les entoure. C’est l’élément le plus improbable. On ne pourra pas dire que la culture nippone n’aura pas été utilisé de façon jusqu’au-boutiste. Les pages se tournent pas en savoir plus même si on sait comment cela se terminera. Spirou et Fantasio savent se battre et donc n’ont peur d’affronter personne. On peut interroger les villages de SDF et de la volonté de les protéger. Bien qu’à la fin, tous retrouve un emploi et le parc sur la période Edo devient un vrai parc. La nature est très présente au Japon malgré la très haute densité d’habitant au mètre carré. Les choix ont été judicieux pour plaire aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Cela donne envie de lire un autre album avec le duo créatif.

Une lecture qui redonne un nouveau souffle à Spirou et Fantasio surtout moins moraliste. La culture locale est mise en avant pour servir l’histoire.

4 réponses à « Spirou et Fantasio – Tome 49 – A Tokyo – Morvan et Munuera »

  1. Avatar de belette2911

    Plus aucun souvenir de cette lecture…

    1. Avatar de noctenbule

      tu l’as dans ta bibliothèque?

      1. Avatar de belette2911

        Non, je pense que je l’avais emprunté… à mon père, sans doute.

      2. Avatar de noctenbule

        Est-ce possible que tu n’es pas lu tous les Spirou et Fantasio?

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.