Jeannette est prête à tout pour de bonnes images. Alors impossible de refuser d’enquêter sur des extraterrestres. Les découvertes vont être de taille et valoriser son image de journaliste de terrain.

4e de couverture
On rencontre vraiment de tout dans les bois du « Triangle des trois Cantons » : des lapins verts, des poulets géants, des chimpanzhommes, des extraterrestres.. Le docteur Nabuse y jouerait-il à l’apprenti sorcier ? Lancée sur l’affaire, Jeannette Pointu, reporter de choc et de charme, ne tarde pas à tomber sur un adversaire enfin à sa hauteur : son propre clone. Cette deuxième Jeannette, aussi rousse et aussi mignonne que la première, va faire tourner bien des têtes et compliquer pas mal cette affaire..

Mon avis
Ce qui étonne déjà avec ce tome est la thématique avec le clonage. C’est dans le titre et aussi dans la représentation de couverture. Un sujet très peu présent dans la bande dessinée. On ne s’attendait pas à cela avec Jeannette Pointu. Marc Wasterlain s’est inspiré de vrais faits de son époque pour sa série. Le clonage débute en 1996 avec la naissance de la brebis Dolly et maintenant on clone des chiens décédé. La question du clonage humain reste toujours présent et tente de définir la question éthique. Le bédéaste lui ne cherche pas à réfléchir de cela. C’est un prétexte à faire des gags. Il invente alors des animaux imaginaires avec de nombreuses couleurs comme des dodos vert. Julien, un compère à Jeannette, invente un chat poisson. Comment est-ce possible? On ne sait pas trop. Il suffit de rentrer dans la machine des noms d’animaux et tout par la suite éclot d’un oeuf. L’aspect technique et scientifique n’est jamais abordé. Alors tout est permis sans jamais émettre une critique sur ce qui se passe. C’est au final un prétexte de faire réapparaître des personnages d’autres albums. Le docteur Nabuse revient en scientifique fou avec un visage méchant. Il se clone pour faire avancer son travail. Le souci est que les corps vieillissent mal, vite et jusqu’à disparaître. Pourquoi? On l’ignore.

Ce qui étonne est l’omniprésence des clones de Jeannette Pointu. On peut reproduire une personne sans avoir quelque chose de son patrimoine génétique? Pourquoi le scientifique fou est-il obnubilé par Jeannette? On trouve son clone, des corps en cire très légèrement vêtus et des enfants. Pourquoi les clones du chercheur sont-ils tous doué de parole et de réfléxion et ceux de Jeannette sont simplets? Les deux enfants possèdent un vocabulaire très réduit : « Je m’appelle Jeannette » et « Moi aussi ». On croirait une discussion avec l’arbre dans « Les gardiens de la galaxie » : « je s’appelle Groot ». Et pourquoi les corps des adultes meurent et pas celui des enfants? ou dans combien de temps? Pourquoi cloner des enfants? Il y a quelque chose de gênant dans ce choix de rebondissement qui n’a rien d’amusant.

Le tome commence par une action écologique étonnante. On découvre des agriculteurs qui arrachent des champs expérimentaux d’OGM. « – Nous avons découvert qu’un grainetier avait accepté de semer dans ce champ du maïs transgénique!. Le collectif paysan a décidé d’arracher tous les plants! – Cette expérimentation est illégale! Arrachez tout les gars! » (p. 10). Est-ce une façon d’amener à la fois l’omniprésence de la police dans une démarche répressive? Et aussi les dangers de la science avec la transformation de la nature? Le bédéaste montre aussi la présence des casseurs, des hommes de 30/35 ans, musclés qui veulent juste détruire et taper. Une petite critique discrète du virilisme masculiniste? Ou est-un prétexte pour un rebondissement qui devrait être drôle? Plus loin, Julien est le mec lourd, voyeur et pervers. Comme la vraie Jeannette n’est pas intéressée, son clone est plus intéressant. Il parle peu et se laisse faire. Une femme intéressant est une femme qui n’a pas à donner son consentement? « Après tout, ce n’est pas si désagréable d’avoir à sa disposition un aussi joli ptit clone! » (p. 19). Par le suite, on assiste à une scène où elles vont aller se doucher dans leur chambre d’hôtel. On les voit presque nue et Julien fait des propositions salaces. Est-ce adapté à un public d’enfants? Et pourquoi montrer l’héroïne presque nue, elle garde sa culotte et avec un nombre de défauts clichés comme le fait de ne pas savoir conduire prudemment ou n’avoir pas un grand sens de l’orientation. On vient parfois à douter que c’est l’héroïne. Avec le temps, elle n’a pas beaucoup évolué, seule les sujets sont devenus plus moderne. Est-ce plus amusant pour autant?

Une lecture en demi-teinte qui nous interroge sur le clonage et sur ce qui peut faire rire.

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