
Le maire veille sur les séniors à cause du Covid. Il ne veut pas perdre des habitants. En faisant le référencement il se rend compte qu’il manque Albertine. Comment va t’elle?
4e de couverture
À la campagne, tout le monde se connait et s’entraide… n’est-ce pas ?Dans son bureau où il sue à grosses gouttes, Gilles Poulain est suspendu à son téléphone. Maire du petit village de Courteville, il s’enquiert de la santé des plus fragiles durant la canicule. Sans parler qu’à la chaleur suffocante s’ajoute le Covid. Un nom lui revient en mémoire, celui de la doyenne du village Albertine Buisson, 99 ans. Comment se porte la vieille dame ? Cela fait longtemps qu’il ne l’a pas vue et, de toute évidence, il n’est pas le seul… Ses voisines, tout aussi âgées, ne lui rendent plus visite et les badauds que M. le maire interroge répondent tous : « pas vu dans le coin » Quant à Roselyne, la coiffeuse, elle ne se soucie guère de sa belle-mère. Heureusement que son fils Christian lui apporte à manger tous les samedis. Mais alors, pourquoi le portail de la maison reste-t-il toujours fermé ? Le zèle de Gilles finit par agacer les conseillers municipaux : « il devrait plutôt s’occuper du couple de Parisiens fraîchement débarqué » Mais Gilles tient à son rôle de maire, son « devoir citoyen ». Albertine ne peut pas s’être volatilisée. Ce qui commence comme une simple enquête de voisinage prend une tournure inattendue. Entre mystère, investigation et culpabilité, le réveil sera brutal pour les habitants du village.François Vignolle et Vincent Guerrier signent un polar social et déroutant, inspiré d’une histoire vraie, tout en interrogeant notre rapport à la vieillesse et à la mort. Un roman graphique dont le dessin expressif de Vincenzo Bizzarri rend les silences presque aussi parlants que les dialogues, dressant un portrait intime du monde rural auquel on prête volontiers des valeurs de proximité et de solidarité… Mais au fond, la question demeure la même qu’en ville : que faire de nos vieux ?

Mon avis
La couverture est assez intrigante et ne disait pas vraiment de quoi cela allait parler. Un homme devant une porte avec des sacs. Allait-il tuer Albertine? On y sent quelque chose de malsain. Jusqu’où cela allait? Une fois que l’on se plonge dans le récit, le style très réaliste et sombre, nous propose autre chose. Nous voilà plongé dans un petit village où tout le monde est censé se connaître et veiller les uns sur les autres. Le mythe a la vie dure. Pour médire sur les voisins, là il y a du monde. Le maire avec le Covid décide de prendre des nouvelles des séniors. Là il se rend compte qu’il n’est pas arrivé à joindre Albertine. Sa belle-fille lui dit de ne pas s’inquiéter car son fils lui rend visite. Mais comme il devient très touché par le covid, il n’est plus en mesure d’aller voir sa mère. Là, un secret de famille se dévoile. La mamie est morte depuis un moment et son cadavre a disparu. Pourquoi le fils a gardé le secret? Sa femme était-elle au courant? Pourquoi n’avoir rien dit? Les cancans vont vite et chacun y va de son hypothèse. La police avec les experts mènent l’enquête. Les médias mettent en avant ce fait divers assez scabreux. Nous n’en saurons pas plus. Le bédéaste nous interroge sur notre rapport aux personnes âgées. Comment en prendre soin? Comment être avec eux quand nous avons aussi nos vies à gérer? Comment les accompagner dans la limitation au déplacement et à la compréhension? Comment faire quand ils ont des addictions lourdes comme l’alcool? Comment ne pas les infantiliser? Le covid a fait des ravages chez les plus âgés, entre autre chose. Faire attention aux personnes âgées c’est aussi se voir dans ce corps vieillis, moins mobile, isolé et moins logiques. On comprend aussi le désir de mort car à quoi sa sert la solitude et la souffrance? L’album se clôture avec beaucoup de questions. On n’a pas de réponse ou de piste de réflexion. Est-ce vraiment utile?
Un album étrange et mystérieux qui ne nous laisse pas indemne. Quelle rapport avons-nous à la vieillesse et la mort?
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