Dans un monde en reconstruction, où les cicatrices d’un conflit récent peinent à se refermer, deux aventuriers sont envoyés en mission dans une région instable. Leur objectif : retrouver un trésor antique enfoui sous les décombres d’une ville marquée par la guerre. Entre dangers omniprésents et rencontres inattendues, leur périple les confronte à des choix moraux complexes.

4e de couverture
Une terrible guerre civile prend fin en Aswana, avec l’élimination physique du dictateur local. Le monde entier se réjouit. Et spécialement don Contralto, un mafieux condamné à 634 années de prison (suite à un regrettable malentendu, bien entendu). Pour occuper ses longues journées dans une prison de haute sécurité de New York, ce détenu modèle s’est trouvé une nouvelle passion : l’archéologie.
C’est ainsi que, rien qu’en dévorant des livres, en surfant sur le Net et en examinant des cartes, il a réussi à retrouver pas mal de trésors antiques. Il pense même avoir repéré l’emplacement du trésor d’Alexandre le Grand… dans un labyrinthe souterrain au beau milieu de l’Aswana !
Et, avec la fin des hostilités là-bas, il pense qu’il est temps d’y envoyer une équipe pour récupérer ce trésor inestimable. Il va donc faire appel à don Vito Cortizone, son neveu qui ne peut rien lui refuser, pour qu’il lui trouve un duo d’aventuriers qui serait capable de mener à bien cette mission.
Avec ou sans écureuil…

Mon avis
Tout commençait assez bien avec l’évocation d’une guerre en Aswana. Fabien Vehlmann a décidé d’imaginer un récit qui colle à une actualité avec un conflit lié à l’intervention occidentale. On a l’impression que la série ose parle de sujet sérieux et sensible. « Les journaux n’arrêtent pas de parler de « guerre propre », de « conflits sans victimes »… […] sans victime du côté américain et franco-belge, peut-être… Mais du côté des civils aswanais, le bilan doit être sous-estimé ». Le scénariste ose même d’enjeux économiques et politiques « C’est parce qu’un des objectifs de l’intervention alliée, outre le fait de lutter contre les violences aljâfistes, a été sécuriser les « terres rares » du pays. Ces gisements de minéraux très difficiles à trouver et indispensables à toute fabrication high-tech ». Mais ce n’était surtout que sur les deux premières pages et quelques phrases éparses. Car après, on revient à ce qui a fait le succès de la série autrefois.

On retrouve des personnages comme le parrain de la mafia Don Cortizone, le tueur à gage Poppy Bronco, le gentil comte Champignac avec sa team de scientifiques… Pour sauver leur copine Seccotine ils doivent aller chercher un trésor. A partir de là, cela part en cacahouète. Tout va très vite avec un mélange d’ »Apocalypse now » et d’I »ndiana Jones ». Pas le temps de souffler, l’action s’interrompt uniquement pour assister à des réflexions d’un rassemblement de scientifiques masculins qui donnent des conseils. Spip est un atout indispensable à la réussite de l’aventure, comme d’habitude avec quelques remarques piquantes. On parle un peu d’écologie, un souci de société valable dans le monde. « Cet éditorialiste ose même parler de « première guerre écologique du siècle. » (p. 5). Il y a un clin d’oeil à Frank Pé, un des premiers bédéaste de la série Spirou et Fantasio.

Au final, la déception reste présente. Ils évoquent sérieusement un sujet autour de la guerre, du terrorisme, de l’exploitation des sols… et il n’en ressort au final. Même si l’ouvrage se termine mi-figue, mi-raisin, on aurait aimé mieux. Une démarche plus jusqu’au-boutiste aurait été plus apprécié même si l’abus de pouvoir, le racisme, l’ethnocentrisme sont abordés très intelligemment. Pourquoi choisir d’aller dans le cliché? Est-ce une peur de perdre les lecteurs de la première heure? Il ne faut pas s’inquiéter beaucoup sont partis en cours de route. On en vient à se demander si certaines séries ne devraient pas s’arrêter pour laisser à d’autres personnes de trouver leur place avec un bagage historique moins lourd. On pourra émettre un autre jugement dans la suite où le Marsupilami va faire son grand retour. Toutefois, on garde des éléments comme l’absence de femmes.

Un tome assez déroutant dont on termine déçu. On sent un potentiel qui a été détourner pour faire juste du divertissement.

2 réponses à « Les aventures de Spirou et Fantasio – Tome 54 – Le groom de sniper alley – Yoann et Fabien Vehlmann »

  1. Avatar de belette2911

    Lu avant sa sortie, en prépublication dans l’hebdo Spirou, mais tout comme toi, je n’avais pas accroché vraiment.

    1. Avatar de noctenbule

      En as-tu aimé après Franquin?

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