Sylvain Tesson aime les défis quand il doit marcher sur les pas de quelqu’un. Là, il suit un voyage qui lui demande de traverser la Russie et la Mongolie. Même blessé, il tient le rythme.

4e de couverture
Vu d’Occident, la Sibérie évoque de vastes étendues gelées où les Soviétiques exilaient leurs prisonniers. Mais peut-on s’échapper d’une prison à ciel ouvert ?
Voilà le point de départ de ce récit haletant : un improbable voyage qu’entreprend Sylvain Tesson sur les traces des évadés du goulag, depuis Iakoutsk jusqu’au Golfe du Bengle, 5 000 kilomètres plus au sud.
Dans des conditions extrêmes, aux prises avec le froid, la faim et la soif, l’écrivain voyageur multiplie les rencontres en suivant la route du récit À marche forcée, de Slavomir Rawicz. Ce dernier a-t-il pu s’évader au début des années 1940 ? Ou bien a-t-il emprunté son histoire à un autre ? Entre mythe et réalité, récit de voyage et épreuve de force, Sylvain Tesson nous invite une nouvelle fois sur les chemins de la liberté.

Mon avis
Il n’est plus nécessaire de présenter Sylvain Tesson. L’homme a construit sa réputation autour de ses voyages qui se retrouvent dans des romans, des documentaires et aussi des bandes dessinées. « L’axe du loup » est la troisième adaptation de ses pérégrinations à l’autre bout du monde. On peut se demander si le support BD apporte quelque chose de plus que l’angle économique. En tout cas, cela permet à des lecteurs bd de découvrir son travail et vice-versa. Le voyageur part sur les traces des évadés du goulag, depuis Iakoutsk jusqu’au Golfe du Bengle. Le dessin rend magnifique les paysages toujours assez infini et souvent vert. Par contre, les visages et les corps c’est autre chose. On est moins dans le détail et la précision. Ce qui explique d’ailleurs que l’auteur soit toujours assez loin. La structure se fait à travers des chapitres et des zones géographiques. Ainsi le lecteur sait parfaitement où il se situe. Néanmoins, il manque des éléments comme ces rencontres sur des morceaux d’itinéraires. Que sont-ils devenus? Ou sont-ils allés? Qu’importe tout est centré sur une seule personne. Quand il se blesse, il ne prend le temps de repos. On sent la notion de surhomme. Plus fort que la nature, les éléments et même son corps pour atteindre son objectif. Il s’adapte à merveille face à toutes les rencontres qu’il fait. C’est surtout des hommes bourrés qui font n’importe quoi et qui peuvent être très agressif. Donc une bonne résistance à l’alcool est obligatoire. Face à la misère, est-ce la seule solution? On n’aborde pas la question des violences conjugales qui est l’autre pendant. N’oublions pas l’objectif qui reste le plus important. Sur sa route, il rencontre beaucoup de gens très généreux qui lui offre gîte et couvert et ceux méfiant, choisissant l’errance, donc le danger potentiel. On est fatigué comme le voyageur avec l’envie de rentrer chez soi.

Une lecture singulière qui ne donne pas très envie de partir et incite à profiter de sa ville.

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