
Quand quelque chose de louche se passe, Canardo ne reste pas les bras croisés. Surtout quand il est question de vie et de morts de femmes innocentes. Des gens sont forcément impliqués et la justice doit être rendue.
4e de couverture
Canardo revient sur les terres familières du Duché du Belgambourg : ironie ravageuse et turpitudes en tout genre… en noir majeur !
Branle-bas de combat au conseil des ministres du Belgambourg ! De nouvelles populations d’origine étrangère ont récemment fait leur apparition sur le territoire national, perturbant la tranquillité du Duché qui pour l’essentiel n’attirait jusqu’alors, en fait d’étrangers, que d’inoffensifs exilés fiscaux… Venues de la Belgique toute proche, via le lac Belga qu’elles traversent clandestinement à la faveur du brouillard et des nuits sans lune, des bataillons de chômeuses wallonnes déferlent sur le Duché, où elles alimentent travail au noir et réseaux de prostitution. Qui plus est, la présence massive de ces boat people d’un nouveau genre menace l’image du lac Belga, principal attrait touristique du Belgambourg. Bref, il faut agir ! D’où l’entrée en scène de l’ex-commissaire Garenni, retraité de la police belge bombardé nouveau patron de la police du lac. Qui, au bar du port, retrouve son vieux complice Canardo. Celui-ci enquête pour le compte d’une jeune femme amnésique à la recherche de son identité. Sauvée de la noyade dans le lac par un pêcheur qui l’a recueillie, elle a tout oublié de son passé et ne possède rien qui pourrait permettre de l’identifier. À l’exception d’une chose : un bouton de manchette en or frappé aux armoiries du Belgambourg…
Manifestement très inspiré par l’actualité récente de l’Europe, Benoît Sokal revient en grande forme avec un Canardo qui ne l’est pas moins, dans une veine bien noire.

Mon avis
Toujours flanquée de son imperméable, Canardo ère dans les rues. Puis on fait appel à lui pour trouver l’identité d’une femme qui a tout oublié. Par chance, elle est vraiment magnifique donc il n’a pas de raison de refuser. Progressivement, il mène l’enquête et trouve des choses des plus horribles. Quand on a de l’argent tout devient possible. En plus, ces individus peuvent porter des discours autour de l’immigration et de l’invasion pour justifier des actions fortes. Rien de tel pour mieux exploiter la misère sans que personne ne s’intéresse à eux. L’exploitation sexuelle est une évidence. La preuve se fait grâce à l’accumulation de cadavres dans une zone de pêche isolée. Personne ne dénoncera l’absence de femmes sans famille. Qui va se plaindre pour elle? Canardo leur rend justice à sa façon grâce à des partenariats audacieux. Pour éviter d’être juger par sa prise de partie, le pays où se déroule cette exploitation humaine est fictive. Belgambourg, une forme de Belgique avec un gouvernement complexe qui n’est pas innocent comme référence. Après, dans Canardo, le choix de Sokal se fait sur l’anthropomorphisme. Il utilise les codes d’une autre époque telle la dégaine de son héros. L’autre particularité est l’hypersexualisation des femmes. Forcément, elles sont minces, des corps sportifs, des fesses généreuses et surtout des poitrines énormes. Certes, c’était acceptable il fut une époque, ça l’est moins maintenant. L’aspect vicieux et pervers est omniprésent. Surtout que cela n’apporte absolument rien à l’histoire, à part montrer le regard dégueulasse du personnage centrale. Le palmipède propose une critique sévère et sans demi-mesure du système. La fiction n’est jamais trop loin de la réalité malheureusement.
Une lecture qui ne laisse pas insensible et qui tire un signal d’alarme sur le monde qui ne tourne pas rond.
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