
Une dinde peut être le symbole d’une liberté. Il faut être capable de voir plus loin qu’un simple animal. Simon Green se lance dans la vie avec des valeurs humanistes.
4e de couverture
Missouri, été 1860. Après avoir quadruplé son CE1 à 15 ans, Simon diplômé d’office par Miss Rogers se voit refuser l’entrée en CE2 et doit gentiment déployer ses ailes. Aussi, le soir même de cette mauvaise nouvelle, lorsqu’il apprend que les dindes sur pattes valent 20 fois plus à Denver que chez lui, il décide d’acquérir 1000 têtes pour les convoyer sur 1000 kilomètres et prouver ainsi qu’il a le sens des affaires. Il recrute pour l’escorter une équipe improbable avec laquelle il va devoir traverser le désert, affronter les rocheuses et négocier avec les Indiens ! Ces derniers accepteront ils de laisser passer cette étrange caravane qui doit atteindre Denver pour y faire fortune ?

Mon avis
Quand on regarde la couverture, on est assez intrigué. le mot dinde déjà surprend. Quel rapport y a t’il avec un gamin blond comme les blés, une roulotte, un vieux et deux gamines? Dès le début, on sait que l’on va plonger dans une aventure gentillette, pleine de bons sentiments. Le réalisme n’est pas de mise. Est-ce si important? Ce qui est mis en avant repose sur des valeurs humanistes. Simon Green n’est pas très bon à l’école. La maîtresse lui donne tout de même son diplôme afin qu’il puisse trouver sa voie. Un vendeur de dindes se plain de son nombre d’animaux car il ne les vendra pas cher. Alors que l’autre côté des Etats-Unis , cela vaudrait de l’or. Peut-être que c’est pour lui ce chemin?
Il n’est pas le plus malin mais il a de la ressource. Sa méchante et haineuse famille est ravie de se débarrasser de lui et de gagner de l’argent. Lui tente l’aventure vers de nouveaux lendemains. Graphiquement, l’album est en rupture avec des éclats de couleurs. Les sans coeurs sont ternes comme sa famille et ses cousins, en plus de porter la méchanceté sur leurs traits de visages. Par contre ceux, ceux qui sont vraiment gentils sont lumineux. Un personnage est en transition avec l’homme qui s’occupe des ânes. Son coeur était bien sombre car tombé dans la bouteille qui retrouve progressivement goût à la vie. Une façon d’aborder des sujets sensibles comme l’alcoolisme, la solitude, la vieillesse, l’esclavagisme, le vol des terres des indiens, la dépossession culturelle, la criminalité…
Le père du héros à abandonner son fils pour rentrer dans un cirque et commettre de nombreux méfaits. Les liens du sang n’ont aucune valeur. Seuls les liens d’amitié sont fiables et se construisent aussi bien dans les moments difficiles qu’agréables. Surtout que bientôt l’amour pointe le bout de son nez. Toutefois, cet aspect sera guère développé. Au final, les gentils gagnent, payent leurs dettes et prennent un nouveau départ ensemble. Une jolie morale pleine de bons sentiments qui redonne le sourire. Même les soldats se font rabrouer pour leur dépassement des règles. Tout est bien qui finit bien.
Une lecture divertissante et légère qui se dévore d’une traite. L’espoir c’est important de le garder malgré l’horreur de la vraie vie.
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