22h05 rue des Dames

La situation a beaucoup changé avec Seiichi et sa mère. Dorénavant, c’est une vieille femme qui n’est plus autonome et qui a tout oublié. Lui aussi doit grandir et ne plus être ce petit garçon terrifié.

4e de couverture
Après des années de fuite, Seiichi s’est enfin résolu à revoir sa mère. Seiko ne semble toujours pas le reconnaître, mais elle l’entraîne dans les rues à la recherche d’un chat égaré et, quand un typhon les piège tous les deux chez elle, la vieille femme propose à son fils de l’héberger pour la nuit. Dans ce contexte apaisé, elle se livre sur tout ce qu’elle avait tu jusque-là : l’indifférence de ses parents, ses échecs professionnels et sentimentaux, sa déception face à la vie… et ce moment, bien des années auparavant, où elle avait précipité son fils dans le vide.

Mon avis
Le trouble s’installe dès les premières pages. Entre l’attitude de Seiichi et le style graphique, on s’interroge. Face à une vieille femme grabataire, qui n’est ni en mesure de parler, ni en mesure de se souvenir, l’enfant devenu adulte prend soin d’elle. Elle n’est plus en mesure de quoi que se soit. La limite repose sur l’explication du personnage centrale, il veut voir sa disparition corporelle. Son imaginaire l’a voit souvent fondre. Toutefois, la réalité ne se fait pas là. Le trait est plus fin et très dense dans l’ensemble. On ne comprend pas vraiment pourquoi ce changement de représentation. Cela provoque une gêne dans le récit. Les choses deviennent ordinaires avec le fait de préparer le repas, donner à manger, préparer le lit, le réveil et le nettoyage. En tant qu’enfant, il porte l’obligation de s’occuper de ses aînés. Les rôles se modifient et lui aussi doit changer son état d’esprit. Bien qu’il ne se passe pas grand chose par rapport aux autres tomes, on retrouve un esprit malsain. La mère est vraiment une vieille femme méconnaissable physiquement et qui n’est plus en mesure de parler. Même son regard semble éteint. Que réserver l’ultime tome?

Un tome étrange où il ne se passe pas grand chose. Est-ce une façon de nous préparer à la fin?