
Quand on a 16 ans, on devient une jeune femme. Par conséquent, on prend plus d’initiatives pour acquérir des libertés. Le monde reste un espace où il faut faire attention.
4e de couverture
Esther entre au lycée, c’est l’année de ses 16 ans !
Pouviez-vous imaginer Esther bravant l’interdiction de ses parents pour aller en soirée ? Libre dans les rues de Paris à l’heure du déjeuner ? Eh oui, Esther est en seconde. Les cours sont souvent en demi-jauge, covid oblige. Les garçons sont de plus en plus intrigants, certains « fument de la drogue ». Ils sont toujours très cons, ça c’est sûr. Un jour, le vaccin contre le covid finit par arriver, mais est-il bien sûr ? Ses copines en doutent… Esther doit aussi choisir ses « spécialités » pour la première. Il faut penser à son orientation, à son futur métier. C’est ça, avoir 16 ans !
La série Les Cahiers d’Esther s’inspire des histoires vraies d’une adolescente. Riad Sattouf a prévu de raconter la vie d’Esther jusqu’à ses 18 ans.
Mon avis
Il n’est jamais trop tard pour découvrir la fameuse série « Les cahiers d’Esther ». Pour une fois, on n’est pas face à une adolescente débile, simplette qui ne pense qu’à sa petite personne. Esther est une demoiselle en devenir et pose un regard critique sur la société. Elle vit au sein d’une famille aimante et à l’écoute. Donc, il n’y a pas de montrer la violence et l’agressivité gratuite des adolescents. La jeune femme arrive à réfléchir et poser des interrogations pleines de justesse et de curiosité. Ce qui ressort avec beaucoup de pertinence est le comportement dégueulasse des hommes. Entre ceux qui se permettent d’être grossier plus virile et ceux qui la déshabille du regard, le mal-être est partout. Les prédateurs sont partout où elle va. Un gag montre cette perversité ambiante et le père est présent. Lui ne s’aperçoit de rien car si on ne lui dit pas en lui expliquant, il est dans sa bulle. Personne ne vient le siffler, lui faire des propositions indécentes et de risquer des attouchements non souhaités. La dangerosité du quotidien pour les femmes est très bien retranscrit. On peut se demander pourquoi c’est devenu si normal pour la plupart des individus. L’autre élément qui était assez présent était l’omniprésence de la drogue au lycée. Le dealer, un gars populaire était dument identitié et pourtant jamais de punition. Un jour elle prête son carnet à un copain de classe pour rentrer dans l’établissement, elle est exclue une journée. Celui qui avait utilisé son carnet lui n’a eu aucune réprimande et le dealer continu son business tranquille. Qu’elle image de la justice doit-on en conclure? A moins qu’il faut vite intégrer que c’est plus un concept qu’un fait réel. Et enfin, on sait que c’est le covid. Mettre un masque conduit à de la distance, de la peur et de la méfiance. Comment faire ensemble si l’on pense que l’autre est dangereux? Sans omettre les discussions autour du vaccin, utile ou pas? Le complotisme devient un vrai sujet de discussion. Qu’importe son âge, on se reconnaît dans les aventures de cet ado de 16 ans qui apprend à devenir adulte tout en étant déjà assez lucide. Cela donne envie de se plonger dans les autres tomes.
Une lecture sympathique, pertinente et qui peut se partager avec des ado éclairés de 16 ans.
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