Lefranc est toujours sur le terrain où le danger règne. Pour avoir un article, il est prêt à tout même affronter de terribles nazis. A sa grande surprise, son pire ennemi est de la partie.

4e de couverture
Au tout début des années 50, accueilli par les services culturels du palais impérial, Lefranc est en reportage à Tokyo au Japon, toujours occupé par les forces américaines après la défaite de 1945. Mais sa mission tourne court. À peine est-il arrivé qu’il est témoin d’un vol au musée de l’Empereur. Malgré son intervention, les voleurs – dont l’un, capturé, se suicide sous ses yeux – parviennent à s’emparer de l’armure de guerre du dernier shogun. L’événement est grave, car l’armure est le symbole du clan Tokugawa, soumis par l’Empereur à la fin du XIXe siècle. Humiliés, ces héritiers de la vieille aristocratie des samouraïs rêvent de reprendre le combat, surtout depuis que l’Empereur a capitulé à son tour devant les Américains. La possession de l’armure pourrait être le déclic qu’ils attendent, aidés dans leurs projets par un groupe de fanatiques nazis rescapés de la Seconde Guerre mondiale. Galvanisés eux aussi par le désir de revanche, ils viennent, à bord d’un sous-marin, de débarquer clandestinement une arme secrète dans l’archipel. Lefranc va avoir affaire à très forte partie.

Mon avis
Ce qui est étonnant quand on lit un album de Lefranc repose sur l’aspect suranné. Pour une publication de 2012, on pourrait croire que l’on a quitté les années 50 depuis pas très longtemps. Tout sent le vieux, que cela soit le dessin, le choix de polices d’écriture, la structure du récit, les explications trop longues… Même Blake et Mortimer se sont mordernisés pour toucher un autre public. Mais là, tout reste dans son jus avec ses clichés trop lourd. Au moins, on n’a pas de surprise sur les rebondissements. L’histoire en tant que telle est assez tirée par les cheveux. Lefranc arrive au Japon occupé par les Américains. Le scénariste parle bombe sans parler du nucléaire. « Le déluge de feu qui s’abattit sur Tokyo la nuit du 9 au 10 mars 1945 causa la mort de milliers de civils, le plus souvent des femmes et des enfants. Les bombardements américains de cette nuit-là furent parmi les plus violents de la Seconde Guerre mondiale. » (p. 3). Les nazis n’acceptent pas la défaite et savent qu’ils trouveront des alliés au Japon avec ceux qui veulent restituer le shogunat. Forcément les choses tournent mal et la paix est sauvée. Le pseudo journaliste n’y est pas pour rien. Heureusement que des agents secrets aussi bien américains que japonais étaient là pour lui sauver la mise. Trop d’assurance peut nuire à sa survie. On retrouve un méchant récurent, Borg qui lui aussi déborde de certitude. Il dévoile toujours ces plans diaboliques. Tout est expliqué en long et en large et c’est très pesant. Le plaisir n’est pas au rendez-vous et convainc que souvent il faut évoluer avec son temps. Tout comme que le monde n’est pas réservé aux hommes.

Une lecture lourde qui ne surprend jamais et montre le pouvoir des hommes.

4 réponses à « Lefranc – Tome 23 – L’éternel shogun – Thierry Robberecht, Jacques Martin et Frédéric Régric »

  1. Avatar de belette2911

    Lefranc n’a pas beaucoup évolué 🙂

    1. Avatar de noctenbule

      Je crois que je n’aimerai pas rencontré le bédéaste car si peux lui aussi n’a pas tellement évolué. Je me demande si encore beaucoup d’ado lisse ces bd. Si ce n’est pas des adultes qui les lisent en souvenir du bon temps.

      1. Avatar de belette2911

        Plus une bédé d’adulte, en effet. J’ai lu, dernièrement, dans un interview, que Hergé avait changé des choses dans ses bédés, au fil des réimpressions, comme quoi, il prenait conscience de ses erreurs. Reconnaître ses torts, c’est déjà un grand pas…

        Lefranc, je l’ai lu, j’ai aimé, en son temps, maintenant, ce n’est plus le même, c’est dépassé.

      2. Avatar de noctenbule

        Je ne savais pas qu’Hergé avait fait évolué son art. Merci de l’apprendre.
        Je vais chercher un peu d’infos sur Lefranc car je me demande qui achète les albums à part les médiathèques et les vieux qui ont grandi avec ces albums.

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Bienvenue dans cette immersion dans le monde fabuleux du 9e art.