
Ce n’est pas parce qu’il est accepté d’être discriminant, qu’il ne faut rien dire et rien faire. Chloé Delaume décide de le dénoncer avec ferveur et enthousiasme. Chaque chapitre est l’occasion de mettre les points sur les i et les barres sur les t.
4e de couverture
En France, la quatrième vague féministe a fait son entrée : non plus des militantes, mais des femmes ordinaires. Qui remettent en cause les us et les coutumes du pays de la gaudriole, où une femme sur dix est violée au cours de sa vie, et où tous les trois jours une femme est assassinée par son conjoint.
Dans ce court texte incisif qui prône la sororité comme outil de puissance virale, Chloé Delaume aborde la question du renouvellement du féminisme, de l’extinction en cours du patriarcat, de ce qu’il se passe, et peut se passer, depuis le mouvement #metoo.
Mon avis
Chloé Delaume n’a pas sa langue dans sa poche. Elle dit ce qu’elle pense avec un franc parlé direct. Pourquoi toujours vouloir toujours minorer les agressions, les réductions de droit, la tolérance envers les violences faîtes aux femmes, le racisme…? On n’est pas obligé. Alors elle évoque des sujets sensibles comme les femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint par exemple. Pour sortir de ça, pourquoi ne pas faire communauté entre femme et faire émerger la sororité. Qu’est-ce que la sororité? A quoi ça sert? Depuis quand ça existe? Y a t’il plusieurs formes? « La commission des précieuses ridicules est le surnom endossé par les chercheuses chargées par Yvette Roudy de féminiser les noms de métiers, les grades et les titres en 1984. » (p. 84). Cela semble pourtant logique cette féminisation et les opposants sont trop présent. « Peu avant 1940, le scoutisme féminin déterra le mot sororité de l’oubli afin de l’utiliser durant quelques années, avant de lui préférer le terme sestralité de manière définitive. Ce sont les faits réels, les données à retenir. Mais vous savez très bien que, sans sacrifier une chèvre, on ne peut pas maintenir l’attention de l’auditoire. » (p. 90). Un autre mot qui donne un autre imaginaire.
Les constructions mentales liées à la haine et la peur de l’autre repose aussi sur des éléments banalisés. « Les biscuits Bamboula, sablés au chocolat décorés d’une tête de lion, ont été commercialisés par St Michel entre 1987 et 1994. Le petit Bamboula, vêtu d’un pagne léopard et d’une toque assortie, en était la mascotte. » (p. 44). Il n’est nullement nécessaire d’en dire plus. « Quand un mot n’est plus dit, qu’il n’est plus prononcé, ce qu’il désigne aussi disparaît aussi des esprits. » (p. 83). On aimerait prendre plus de notes tellement il y a des choses intéressantes. Mais cela donne très envie d’ouvrir aussi sa gueule et que tout sorte vite et fort. Une lecture qui incite à chercher l’historique de concepts et des moments importants de l’Histoire. Sans oublier, de se plonger dans d’autres ouvrages de l’autrice.
Une lecture percutante qui te secoue les neurones pour réfléchir à aujourd’hui et demain.
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